Texte martyre à amender, changer, bouleverser, améliorer, voire écrire autre chose…. lors de la réunion du mercredi 6 septembre à 20h30 en ZOOM pour créer ou non « La tendance communiste ». Pour participer à cette réunion, il suffit de s’inscrire sur ce formulaire https://app.novagouv.fr/form_dev/4b573b0400bf7cda6d32e512a3c1218f et tu recevras le lien ZOOM.
D’abord un constat
Lors du dernier congrès, l’opposition à la ligne actuelle du PCF et de Fabien Roussel en particulier, a fait 20% des voix. Cette opposition n’est pas homogène. Mais, dans sa diversité, elle semble refuser ce que d’aucuns décrivent comme une dérive droitière (en lien avec le Printemps Républicain). On peut aussi y voir un repli boutiquier sur le PCF, un contentement de passer à la télé qui donne le sentiment d’exister, de marquer des points au détriment du contenu politique et de la nécessité de rassembler à gauche contre le danger fasciste comme pour gagner les élections.
Les résultats du congrès ne sont pas contestés par cette opposition qui reconnait son caractère minoritaire chez les membres actuel du PCF.
Cette situation amène des communistes, comme par le passé, congrès après congrès, à quitter le PCF sur la pointe des pieds, soit en claquant la porte, en disant parfois que c’est le PCF qui les a quittés. D’autres restant avant de prendre la décision de partir un jour ou l’autre avec un sentiment variant de la honte à la colère en passant par l’abattement.
Ces communistes en désaccords avec la majorité, sont attaché-es au communisme comme étant le « mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses » nécessaire pour agir sur la crise sociale et climatique. Ils et elles pensent aussi qu’il faut créer un mouvement ou un rassemblement plus large que le PCF pour être efficace contre toutes les dominations.
Tirer les leçons des expériences passées
Des reconstructeurs, aux refondateurs, des communistes unitaires à la FASE, en passant par Alternative citoyenne puis à Ensemble, en passant par « l’urgence du communisme », rien n’a vraiment marché dans la dissidence communiste.
Les raisons de ces difficultés sont diverses:
- Cela peut être attribué à un « enkystement » dans des luttes intestines dont l’intérêt reste limité à moins d’être intéressé-e par la question de la prise de pouvoir au sein du PCF.
- Les mouvements à l’extérieur du PCF s’épuisent et meurent des égos, du manque de démocratie… Il est difficile de créer un mouvement ou une organisation dans une période de décomposition qui se refuse à la recomposition sans reproduire un entre-soi (même à l’extérieur du PCF) qui manque d’attractivité pour un développement militant.
- Une difficulté à proposer un récit communiste qui soit moins tourné vers l’expérience passée que vers les enjeux de société et climatiques du XXIème siècles.
Pourquoi ne pas appeler directement à créer autre chose?
Le Front de gauche, la NUPES, ont créé des espoirs de rassemblement à gauche et des écologiques qui ont été rapidement déçu. Il n’en reste pas moins que l’objectif de créer autre chose, un rassemblement ou mouvement ou organisation de ce champ politique est posée pour gagner face à la droite et à l’extrême droite. Cela reste un des objectifs de « la Tendance communiste » mais l’expérience montre que dans cette période de décomposition, cela ne marche pas si les partis existants s’y opposent. C’est l’expérience de l’appel de Politis, des comités unitaires, de la FASE, de « Ensemble », mais aussi des communistes unitaires, qui sont intéressantes, mais qui montrent que cela ne pèse pas durablement dans le débat et l’action politique. Par ailleurs, quand les partis s’engagent, comme avec le Front de Gauche et récemment la Nupes, « l’esprit de boutique » reprend le dessus pour casser et empêcher une dynamique de développement. Les nouvelles formations politiques comme la FI ne sont pas des modèles démocratiques, ni exemptent d’esprit de boutique. La myriade de petits partis ou mouvements alternatifs ne pèsent pas dans les débats.
Le pari de s’adresser « à celles et ceux qui sont les plus nombreux et nombreuses, les communistes en dehors du Pcf » a déjà été tenté, sans succès jusqu’ici, car la rupture avec le PCF est si douloureuse, tant porteuse d’affects, que cela rend difficile de se retrouver ensuite dans une démarche collective.
Ajouter un petit parti, ou mouvement, ou organisation à celles existantes, rajouterait plus à des dynamiques identitaires qu’un facteur de construction « d’autre chose ». Décréter seul-es de créer « autre chose » plus large, serait prétentieux et voué à l’échec immédiat ou dès la première consultation électorale.
Bref, nous pouvons avoir un sentiment d’impasse qui pousse à baisser les bras.
Pourquoi « La tendance communiste » ?
Parce que nous n’avons pas envie de baisser les bras !
- C’est une démarche qui n’a pas été expérimenté ces 40 dernières années.
Nous ne sommes pas des naïfs, il y a eu, ou il y a, comme des tendances, le temps des congrès autour de la section éco, avec l’ANR, ou avec des textes comme le « printemps du communisme » ou « l’urgence du communisme »… « Ceci n’est pas une tendance » aurait pu dire Magrite.
Nous souhaitons acter formellement cette existence en tendance, en l’organisant comme telle en dehors des périodes de congrès pour nous permettre de maintenir publiquement et de manière visible nos désaccords, pouvoir continuer à agir collectivement pour nos idées.
Accoler le mot « communiste » au mot tendance, nous positionne dans le débat interne comme dans le débat public. Les 20% d’un congrès ne disparaitraient plus au lendemain de celui-ci pour n’être représenté que par quelques individu-es, mais continuerait de s’exprimer, d’agir à partir de ce qu’ils ou elles pensent.
Bref, il s’agit de ne plus être les alibis démocratiques le temps d’un congrès d’un appareil. Nous sortons de l’impuissance d’agir de minoritaires pour aller vers le plaisir d’avoir le sentiment d’être utiles pour faire du communisme en acte et en parole. La démarche première de La tendance communiste, n’est pas d’engager une lutte de pouvoir au sein du PCF. Nous pesons 20% et nous en prenons acte. Nous n’allons pas nous épuiser dans une lutte interne. Nous avons envie de nous épuiser dans le développement d’idées et d’actions communistes de La tendance communiste (débats, appels, initiatives, organisation de convergences, publications…) qui nous rendrons attractifs ou pas, et au minimum nous permettrons d’agir en cohérence avec ce nous pensons utile politiquement.
- Nous voulons essayer d’éviter l’affaiblissement de cette pensée communiste.
Le départ discret ou en claquant la porte du PCF aboutit le plus souvent à l’arrêt de l’investissement personnel dans une forme collective de pensées et d’actions communistes. Nous pouvons être nous-mêmes, fier-es de nos prises de positions collectives, tout en utilisant la démocratie formelle du PCF pour tenir un rythme de vie de La Tendance communiste qui nous permette aussi d’avoir une démocratie formelle minimum et non ce que l’on voit de différents mouvements où à 2 ou 3, voire 10 décident dans les couloirs et au rythme qui est le leur. Notre tendance doit être démocratique dans son fonctionnement et pas gazeuse, car nous avons besoin aussi en notre sein de confrontations d’options politiques pour élaborer nos actions.
Les communistes, dans leur diversité, auront besoins de se regrouper lorsque « l’autre chose » regroupant d’autres courants de pensées et d’actions se créera. La tendance communiste au sein du PCF, permet de se préparer et préparer ce projet politique.
Rassembler notre diversité des 20% (et plus à termes) sur des objectifs politiques minimums clairs.
- Reconnaître nos liens existentiels avec le vivant et concevoir inséparablement développement humain, justice sociale et préservation de l’écosystème.
- Maîtriser collectivement les moyens de production, faire reculer le règne de la marchandise et étendre le champ des communs.
- Décider démocratiquement ce qui doit être produit et comment, et faire décroître la consommation de ressources naturelles.
- Transformer le travail dans l’intérêt des salarié.es.
- Travailler à une 6ème République démocratisant tous les pouvoirs, y compris ceux liés à la propriété du capital, des médias, de tous les moyens de pression idéologique.
- Maîtriser démocratiquement le déploiement et l’usage des technologies dans la société.
- Lutter contre toutes les discriminations et dominations.
- Faire le choix des solidarités internationales, de la paix et de l’autodétermination de peuples. Agir pour un système démocratique de sécurité collective, en Europe et dans le monde, et lutter contre l’OTAN.
- Construire des liens entre les forces progressistes d’Europe et du monde pour dévoiler et contrer les processus de la mondialisation capitaliste.
- Rassembler toute la gauche et des écologistes pour mettre en échec le danger fasciste.
- Contribuer inlassablement aux convergences entre les forces communistes, socialistes, écologistes, antilibérales pour construire et porter ensemble un projet politique de transformation sociale et écologiste.
- …
Les tendances n’existent pas dans le Pcf et en tout cas les statuts ne les prévoient pas, mais cela n’est pas forcément anti-statutaire. Ce qui n’est pas prévu, peut se créer à l’épreuve des faits.
Le centralisme démocratique n’existe plus. Chaque communiste conserve sa liberté de pensée et d’actions. Il n’y a pas une personne qui a des idées, des convictions en privée et qui doit les cacher en public. Il n’y a pas d’alignement, de soumission, de la minorité sur la majorité. Il est possible et nécessaire d’organiser la divergence interne au PCF.
« La Tendance communiste » associera les communistes non-membres du PCF qui le souhaitent à ses réflexions, actions et décisions.
Si la majorité des communistes décident de nous exclure qu’ils le fassent, cela pourrait peut-être permettre de créer un mouvement et une attention collective pour créer autre « chose » de repérable pour les communistes sans parti.
Ce que j’attend d’un parti du communisme, qui serait bougrement utile si nous pouvions en disposer, c’est comme tu l’écris, qu’il conçoive que le communisme est le « mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses » et qu’il concrétise l’affirmation que « l’émancipation des travailleurs sera (doit être) l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes ». S’il existe une fraction du PCF pour agir en cohérence avec cela, unique raison personnelle d’en être encore membre, je suis partant pour contribuer à sa manifestation.
Je partage depuis longtemps ce constat lourd de dangers. Mais mon problème c’est que depuis 40 ans ( décennie 90 et 27e congrès du PCF pour moi une référence), nous ( nous= les cocos critiques) usons nos forces à nous « subdiviser » au lieu de travailler ensemble, pas seulement des textes de circonstances, appels à l’initiative de diverses personnalités par rotation, mais un vrai travail collectif sur les alternatives en tous domaines, j’insiste un vrai travail et des productions collectives, agrégation de diverses compétences et pensées, donc un travail avec d’autres que nous. Donc pourquoi fixer d’avance la forme de structuration y compris, semble t-il en vis à vis des autres collectifs: urgence du communisme, ACU, Ensemble ? Toujours disponible pour en discuter, pas les moyens de « baisser les bras » à Saint-Denis. Amicalement. Danielle
en quelques mots, je partage l’esprit d’ensemble du texte, je suis toujours « sentimentalement’ au parti mais j’ai fait passer ma cotisation depuis 3 ans à 1 euro… mais l’idée de tendance que j’ai « subi » au SNES où j’ai d’ailleurs été 3 ans responsable U et A de la FSU Paris ne me convient pas. actuellement, je ressens une impasse où les divisions se multiplient alors qu’il faut rassembler !
Intéressée mais pas sûre de pouvoir me connecter le 6…. je ‘ai pas de Website…
Une initiative qui me semble aller « dans le bon sens » et quelques remarques rapides :
Je crois qu’il serait utile d’ajouter la dimension féministe à un projet de « transformation sociale et écologiste ». Il ne s’agit pas d’opportunisme mais (je crois) d’une nécessité impérieuse.
On dit parfois que « les différences ne passent entre le têtes », dans ce moment historique, il serait dangereux (je crois) de se priver du potentiel de communisme et de militantisme qui reste chez mes camarades « majoritaires » auxquels je peux m’opposer, parfois, souvent et me retrouver aussi parfois souvent…
Rubén Ibañez membre du PCF depuis 1968
J’aimerais être tenue au courant de la suite, mais je ne sais pas utiliser Zoom, ce qui fait qu’il ne sert à rien que je remplisse le formulaire…
Cette initiative tombe à pic, en tout cas en ce qui me concerne. Cela fait plusieurs semaines que l’idée de quitter le parti trotte dans ma tête. Ce n’est pas évident après en avoir été un membre actif pendant 62 années. Si cette initiative me convainc, je pourrait peut-être me dispenser de claquer la porte.
Avant une relecture plus attentive et une réflexion je signale que j’achoppe sur le mot « tendance »…
J’apprécie hautement l’initiative !
J’achoppe aussi, et du coup je n’apprécie pas du tout pour des raisons que j’ai exposé dans un commentaire dont j’espère quand même qu’il sera publié…
Pour moi il y a deux choses : le mode de résolution des débats stratégiques dans le PCF, assez dénué de bienveillance de part et d’autre et d’autre part la nécessité d’un parti uni pour agir à partir d’un processus démocratique pour affronter des responsabilités politiques urgentes, paix, climat, économiques et sociales , culturelles, démocratique et de libertés, de vie en République contre les discriminations et exclusions…processus démocratique à l’opposé de ce qui caractérise un « mouvement comme FI.
Dans l’état actuel des choses créer une tendance ne peut qu’exacerber des tensions alors que le débat doit dépasser les crispations (bien réelles) et nuire à la mobilisation des communistes en réactivant une démarche tournée vers l’intérieur…alors qu’il y a des batailles urgentes à mener.
D’autre part les objectifs proposés ne sont pas si différents du texte du congrès et le véritable sujet de la proposition est donc ailleurs et demanderait une explication plus franche…
Donc c’est non .
Fraternellement, Pierre Thomas, section de Vitry
Communiste encarté depuis 2005 je me mets à douter que ma place y est encore depuis 2021. Je ne pense être illégitime dans la mesure où j’y ai autant ma place que la direction actuelle. Mais aujourd’hui le Parti (sans que le congres le valide) épouse les prises de positions de son SN et je te fais grace du catalogue abjecte. Avant de partir (personnellement sur la pointe des pieds) je souscris à cette initiative.
Comme Huguette, si j’adhère au texte dans sa globalité, si l’orientation, les orientations politiciennes, la doctrine politique, les coups de com’ successifs et les » bons mots » de la direction m’agacent et me blessent, si j’en vois beaucoup au parti entretenir pour Fabien Roussel des réactions, des sentiments, qui étaient auparavant réservées aux Insoumis envers JLM, j’ai une très grosse réserve sur le mot » tendance « . Avec ce mot, du fait de notre histoire et de notre culture politique, on risque de se discréditer immédiatement même auprès des communistes qui pourraient adhérer à notre vision critique de la ligne très largement majoritaire.
Délégué, j’ai mal vécu le congrès, son verrouillage, entre autre par la section économique, avec le ralliement de figures intellectuelles reconnues en interne.
Pour ouvrir à notre culture communiste française d’avant 1917, je préférerais un mouvement (une tendance, certes) qui porterait un autre nom comme :
Le Temps des Cerises (on associe ici le rouge de la révolution et le vert de l’écologie)
ou
La Commune (ça va parler même aux plus orthodoxes des communistes)
ou encore
Louise Michel (féminisme, anticolonialisme, antiracisme, écologie, éducation, culture et .. Révolution)
ou
Club Louise Michel (comme il y avait des clubs sous la Révolution et sous la Commune)
ou
Club de la Commune
ou
Club du Temps des Cerises
ou
Le Cri du Peuple (le journal de Jules Vallès)
ou
…
Mais l’idée de s’intituler » Club » plutôt que » tendance » a je crois un sous-texte révolutionnaire davantage positif pour tout le monde, et ça facilitera la réception interne, parce que c’est je crois d’abord en interne que ça se joue, pour légitimer ensuite l’intérêt des communistes qui n’ont plus, qui ont décidé de ne plus avoir leur carte, communistes que nous aurions pu, que nous pourrions (à nouveau) rejoindre dans leur éloignement.
Club ? Sans empêcher que le » Club » soit… une tendance 😉
Pour moi, un « club », ça connote l’entre-soi, et ça se réunit dans un salon feutré.
Un « courant » ou une « tendance », ça annonce la couleur. Je préfère.
D’accord avec la plupart des commentaires et du texte dé départ.
Initiative salutaire pour que le communisme reprenne une place dans le combat idéologique.
Nous tenterons de nous connecter et sommes disponibles pour le débat.
Voilà qui est remotivant. J’avais pensé essayer de me faire oublier et cesser les activités militantes. En effet les partis en dissidence ne servent à rien : je le sais, j’en viens. C’est avec grande émotion que je saisis cette perche.
J’ai tenté d’envoyer mon point de vue hier, mais apparemment ça n’a pas marché…l me semble qu’on ne peut pas s’abstraire des conditions concrètes de cette proposition de création d’une tendance :
1) la nécessité absolue de renforcer l’influence du PCF pour construire une majorité de gauche capable de s’attaquer aux enjeux sur lesquels nous sommes tous d’accord. La dernière lettre au président de la République est un modèle à suivre mais la capacité du PCF à porter son plan climat, de réindustrialisation, d’accueil des migrants, de féminisme, sur le travail et le salaire etc. est essentiel.
2) l’enjeu crucial de la mobilisation des classes populaires, des 50%de salariés ou riers employés dont les sondages et les élections montrent qu’ils s’abstiennent voire tombent dans le vote RN est stratégique. Darmanin nous défie sur ce terrain. De mon point de vue la question des 50 autres % du salariat est également posée et pas vraiment assumée dans le texte de congrès…en terme de rassemblement, de contenu de classe et d’universalité de l’ensemble des propositions du PCF et plus notamment sur le climat, et les enjeux sociétaux…? D’une certaine façon des débats plus faciles à engager. Priorité c’est
3) quelle place pour une tendance?
L’identification paraît incertaine puisque son hétérogénéité implique une identité réduite à l’opposition à la majorité du congrès.
Le texte « urgence de communisme » rejoint en fait sur beaucoup de points le texte collectif, pour moi sauf d’éluder ( de mémoire) la situation des ouvriers et employés sous le vocable « travailleurs » ce qui pose un gros problème…
Dans ces conditions le résultat le plus probable risque d’être de cristalliser un peu plus et d’exacerber des tensions qui ont déjà été fortes au moment du congrès et peu amènes de part et d’autres, de mettre l’accent sur le débat interne à l’infini plus que sur l’ouverture et l’action politique et cela alors qu’il s’agirait de travailler ensemble pour agir et d’arriver à débattre plus sereinement des divergences, sur le fond.
Les exigences de l’heure relèvent de l’urgence et les tergiversations ne sont pas de mise. Nos adversaires de classes et nos alliés ne nous attendrons pas…
L’exemple de la situation de Vitry, désastreux, montre à quel point à partir d’un désaccord profond et d’actes sanctionnés par le PCF on peut arriver à un blocage total qui risque de ne faire que des perdants, sur des bases très affectives certes compréhensibles…et de mon point de vue à la longue irresponsables.
La « scission » de fait qui en résulte ne permet aucun débat, alimente la fracture, et évidemment les appétits de tous les autres dans une grande ville communiste depuis 1925…et éloigne les camarades du PCF
Donc dans l’état actuel des choses je considère que créer une tendance ne correspond pas à un reel besoin, n’a pas de base solide, et créerait des difficultés nouvelles graves pour le PCF et pour tout son effort pour retrouver la place qu’il mérite. Cela aggraverait immanquablement les difficultés de camarades par rapport à des tendances au sectarisme de certains majoritaires qu’il faut combattre.
J’y suis donc totalement opposé.
Fraternellement
Pierre THOMAS section de Vitry-sur-Seine
J’ai d’abord lu le texte d’introduction. Pour moi elle commence mal.un paragraphe entier pour « qualifier » le texte soutenu par 80% des votants: « dérive droitière (en lien avec le Printemps Républicain). On peut aussi y voir un repli boutiquier sur le PCF »… il me semble qu’il s’agit de parler politique, donc de mettre en avant ce qui pose question, ce sur quoi nous pouvons rassembler. Le mot « tendance » me heurte car il cristallise et désigne des diviseurs…
RéINVENTER LA POLITIQUE : UNE VISEE DE RUPTURE RADICALE AVEC LE CAPITALISME, UN CHEMIN DU PLUS LARGE RASSEMBLEMENT ;
Après le mouvement contre la contre-réformes des retraites, une situation marquée par un retour du syndicalisme dans une unité inédite depuis longtemps, les universités d’été de diverses forces des gauches, les débats internes à la NUPES, la montée de l’extrême-droite partout dans le monde réactivent la réflexion politique sur notre « organisation » militante, son dépassement et les moyens de retrouver dynamisme et efficacité. Plusieurs textes sont en discussion dans Ensemble !, (« Des buts, un chemin qui rassemble », « Une force de gauche alternative unitaire au service des soulèvements populaires et citoyens ! », « Sur les enjeux politique actuels » de F.Sitel). Cette expression personnelle ne vient en aucun cas en opposition à ceux-ci, plutôt en complément. Je suis signataire du 2e, j’ai de larges convergences avec le 3e, que je ne reprends pas ici.
Quelques points me paraissent devoir être précisés dans ce débat.
Nous avons un vrai souci avec la façon dont la politique est conçue. Y compris dans Ensemble ! Soit comme c’est dit couramment, la Politique c’est une question de pouvoir, de stratégie, de prendre position, de construire des rapports de forces, des pré-carrés et se justifient alors que « la fin justifie les moyens » et que dans notre camp social, les pratiques d’entrisme, prise de contrôle, etc. aient droit de cité. Ou pour le moins soient tolérées. Et la politique est réduite aux enjeux électoraux et corsetée par leurs échéances. Ou bien il s’agit de construire une autogestion du « vivre ensemble », de la cité commune, du « faire société » et il n’appartient plus alors aux organisations de gouverner, mais aux populations de s’y organiser.
La question d’une « nouvelle formation politique », dans la suite de bien des débats antérieurs, reste donc posée, dans ses fonctions, configurations et fonctionnement. Dans son sens, en bref. Si nous voulons que la systémique d’organisation n’anéantisse pas nos orientations autogestionnaires, ne devons-nous pas aller au fond de ce débat ? Les épisodes récents d’E ! -tout comme la situation de la NUPES et autour- devraient, je crois, nous y inciter.
La question du travail est essentielle. Chacun.e en convient. Mais il me semble que nous devons l’alpaguer totalement, pas seulement -et c’est absolument nécessaire- du point de vue revendicatif et matériel, mais aussi sur la question du sens, des cadres d’emploi, des structures d’activité, y compris de l’économie dite informelle. Ne pas ébaucher de réponses politiques visant à la dé-subordination (donc une fin du salariat ?), renverrait toute cette partie des jeunes et des quinquagénaires qui « se barrent », bifurquent, changent de vie vers des solutions individuelles, au mieux « communautaires ».
Un de aspects nouveaux et notoires à travers la planète est le clivage des positions et du débat public. Autant de jeunes considèrent que le climat c’est LA question, autant rejettent violemment ce point de vue au nom de la survie économique. Autant #MeToo a lancé une révolution féministe mondiale, autant des conceptions rétrogrades sur le travail des femmes, le droit à leur corps, l’IVG, etc. sont défendues avec une agressivité renouvelée. On peut citer bien d’autres exemples.
La démocratie est ainsi l’objet de multiples clivages. Elle a perdu tout attrait dans des pays où elle a servi de cache-sexe au colonialisme et au post-colonialisme. Elle est affaiblie par l’émergence du complotisme et la résurgence des obscurantismes religieux. Sa remise en question violente, aux Usa par exemple, qu’alimente un autoritarisme renforcé, laisse le champ libre à la fachosphère et autres réseaux d’extrême-droite ou mafieux. L’aggravation des inégalités dans le monde, la question de l’eau, la pauvreté de tout une partie de la population mondiale sur fond de racisme, d’apartheid et de nettoyages plus ou moins « ethniques » constituent autant de foyers de délitement de la chose publique, du sens commun et de la démocratie. La loi du plus fort reprend vigueur contre l’état de droit malgré (ou à cause de) toutes ses limites.
Si le RN (mais cela vaut ailleurs pour l’extrême-droite) capitalise et se notabilise sur les mouvements sociaux, c’est qu’il arrive à cristalliser les colères, que la gauche se contente d’aviver. Politiser ce n’est pas attiser les tensions, effectivement, ni les polémiques. Nous avons besoin d’alternatives, d’utopies concrètes, de faire grandir du déjà là plutôt que de se lamenter sur la faiblesse des ripostes. De porter attention au nouveau plutôt que de cultiver les nostalgies, qui nous font éviter de valoriser les conquis et les pensées politiques que nous avons su porter depuis un demi siècle. Ce manque de bilans, dynamiques et lucides, est dramatique. Il laisse le champ libre aux menées des appareils partisans aguerris à une lecture de l’histoire qui méprise plus ou moins gentiment le peuple et dévalorise tout mouvement au profit de « l’orga ».
La difficulté à produire de la perspective politique ne vient-elle pas de ce que trop d’organisations sont obnubilées par leur souci d’avoir raison, la défense identitaire de leur survie et l’auto justification ?
N’est-ce pas cette posture qui nous empêche de cheminer sans mépris vis-à-vis de la NUPES, tout en intégrant son existence, et ses atouts, sans en être prisonniers ?
Entre les politiques menées par la « gauche » au pouvoir (national ou local) et le carcan imposé par l’extrême-droite au débat public, nous nous sommes mis dans la nasse et empêtrés dans des demi-mesures qui sont autant de renoncements que paient les populations, et les plus exclu.e.s et discriminé.e.s le plus durement.
Comment dépasser tout ceci si nous n’élaborons pas une visée de transformation radicale qui s’en prenne aux racines du capitalisme mondialisé et en renverse la table ? Ne pas le faire nous renverrait mécaniquement, volontairement ou pas, dans un pragmatisme « de rassemblement », où nous deviendrions les supplétifs d’une social-démocratie tentant de se toiletter. Rien de neuf sous l’orage… Les limites de la NUPES, le piège tendu par les conservateurs de tous poils par un anti-mélenchonisme primaire ne peuvent nous détourner de ce but. Nous en avons les moyens ; allons à l’essentiel !
Voici qui contribuerait à un chemin unitaire, rassembleur, au service des soulèvements populaires et citoyens et producteur d’alternatives.
Patrick Vassallo
Juillet Août 2023
Cette proposition est motivante , car partir les uns après les autres , silencieusement , ou rester , les bras ballants , n’ a pas d’ intérêt .
Tout n’ est pas à jeter dans ce que fait et dit la direction du Parti et je n’ ai pas non plus envie d’ adhérer à tout . Et je continue d’ avoir envie d’ agir pour l’ idée communiste , la valorisation du travail de nos maires , députés , sénateurs , conseillers départementaux sans lesquels nous disparaitrions probablement .
Quelle forme prendrait cette tendance ? C’ est une question complexe mais qui vaut le coup d’ être travaillée.
Je ne pourrai pas me joindre à vous ce soir mais souhaite être tenue au courant .
Fraternellement.
Françoise Chammout – Ivry sur seine
Je soutiens pleinement cette initiative qui relève du bon sens et qui plus encore est d’utilité publique.
100´dans toute la France ?
Quel succès, félicitations
Bonjour toutes et tous
autant je rejoins nombreuses questions de fond du texte, avec par exemple les ajouts de Patrick Vassalo sur le sens du travail,autant la solution « tendance » me parait erronée. Les communistes peuvent entendre les arguments sur le communisme développés au dernier congrès, et s’y rallier, autant nous risquons le rejet de « tendance » qui est totalement opposée à notre culture et nos pratiques. Tant qu’on ne cherchera pas des modes de travail en collectifs thématiques organisés en réseaux, en partant du bas et non du sommet on n’y arrivera pas. Désolée de ne pas m’associer à ce type d’organisation, alors que je suis terriblement mal face à la politique populiste et éculée de l’équipe Roussel
Il y a belle lurette que j’ai eu tendance à n’être plus communiste, mais un communiste.
Bonjour,
Je souscris à cette démarche en tant qu’ancien membre du PCF et je ne souhaite pas réadhérer au PCF. Pour autant réfléchir au changement de société reste un impératif face au défi à venir et actuel. D’autant qu’à mon sens la bataille d’idée développé dans le PCF aujourd’hui me paraît courte.
Par exemple sur les questions du travail, ce qui est développer notamment par Fabien ROUSSEL sur la valeur travail reste sur ce que développe les tenants du capital dans le sens ou discuter de la valeur travail c’est être sur leurs débats à eux et c’est perdant.
Alors que l’aspiration de plus en plus de gens et notamment des jeunes générations est de ne plus perdre leurs vies à la gagner, la question d’une valeur du temps libéré du travail devient une nécessité indispensable. Là ou les représentants du capitalisme ont gagné sur ces 50 dernières années c’est qu’ils ont créé un paradigme de la relation au travail indispensable. Il faut changer cette relation à la production à partir de la réduction du temps de travail (28h sans perte de salaire et non 32h) pour aller sur le débat de fond que le salaire ne soit plus conditionné au temps de travail. Là est le débat de fond sur la société dont nous avons besoin dans la relation au temps contraint du travail. Il s’agit en aucun cas d’en rabattre sur la responsabilité personnelle et collective de la nécessité de produire pour répondre à la satisfaction des besoins mais bien que la vie ne tourne plus sur l’obligation de sacrifice à avoir un travail pour vivre (pour beaucoup d’entre nous pour survivre).
Quant à l’expérience des tendances de ces 40 dernières années, je souscris à l’analyse faite dans le texte. Pour ne pas reproduire les échecs passés, faisons en sorte d’ouvrir cette tendance à la société (conférence, débats, initiatives populaires, création d’un « réseau » avec des chercheurs, des artistes, des sociologues, des philosophes…) et pas à une opposition de congrès qui ne mènerait qu’à des échanges stériles et ridicules. Il est tout de même bon de rappeler que depuis le départ de Lucien Sève, il n’y a plus de chercheurs marxistes dans le PCF. C’est à mon avis un signe qui dit bien des choses de l’organisation. Dans mon propos, il ne s’agit pas de dire qu’il ne faut plus de forces communistes, c’est indispensable qu’il y en ait une mais il y a nécessité d’interroger fortement l’existence d’une formation politique plus ouverte sur la société, plus en adéquation avec la diversité des populations et qui posent les questions sociétales actuelles (colonialisme, racisme, sexisme, république…). Mon propos suivant se veut provocateur mais depuis Marx, il y a eu Foucault, Deleuze, Derrida, Bourdieu, Lordon, Friot, Giraud (même s’il se veut libéral, il reste néanmoins plus pertinent dans bien des domaines que le projet communiste). D’ailleurs, il est tout de même utile de rappeler que des personnalités venant des sphères économiques, socio ou philo… pourtant libéraux sur l’échiquier politique avance des réflexions qui sont peu débattu dans le PCF et que pas mal de nos concitoyens portent une attention non négligeable à leurs propos.
Donc une tendance qui n’aurait pour fonction qu’une existence dans le PCF dans une opposition de congrès ou de la direction actuelle n’aurait absolument aucune utilité et mènera à l’échec. Si cette tendance a pour but de s’adresser à tou.te.s ceux et celles sensibles à la question du communisme alors il y a de nouvelles expériences politiques à produire, à inventer et à vivre.
Cette tendance ne peut être utile au mouvement communiste et au PCF seulement si elle se tourne vers la société.
Je reste disponible pour cette initiative et on verra comment elle se développe
Je partage le constat, je partage l’économie générale du texte mais suis très interrogative sur l’idée de créer une tendance au risque d’aggraver davantage les clivages dans le Parti et de rendre invivable l’engagement des camarades de « Urgence ». A l’inverse, je crois qu’il est nécessaire de faire entendre une autre voix, plus à l’extérieur qu’à l’intérieur d’ailleurs du Parti pour nous rendre visible et lisible
Je partage le constat mais ne comprend pas la phrase « Nous avons envie de nous épuiser dans le développement d’idées et d’actions communistes de La tendance communiste ».
Comment fait-on pour exister alors ? On se compte ?
Les initiatives citées (appel de Politis, Comités, unitaires, etc.) sont mortes à force d’être devenu un « entre-soi ».
Quelle sera l’utilité de la tendance communiste ? Quelle sera sa tactique pour rayonner ?
Quelques exemples :
– Après la rédaction d’une plateforme-manifeste, on pourrait, par exemple, participer activement au parlement de la NUPES (contribuant, par ailleurs, à remettre en route cet outil).
– Faute d’ambition, le parti n’est plus créatif en matière de propositions politiques (honnêtement, rien n’a été créé de neuf depuis 15 ans). On pourrait travailler à des propositions communistes (j’ai une ou 2 idées en tête), mesurer la faisabilité, les mettre en débat, les faire rayonner ?
– Et puis au bout de 5 à 10 ans de travail, on finirait par dépasser la direction (qui ne produit pas grand-chose) qui n’aurait d’autre solution que de réagir à nos propositions et positions.
Bref, résister, c’est créer (et pas se compter). Il y a au Parti comme en dehors des centaines de communistes pour qui sont navrés de voir leur engagement réduit à la défense du bon steak et un bon vin. Encore faut-il se donner les moyens de travailler de concert.