Non à la privatisation, oui au droit au transport !

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Conseil municipal du mercredi 25 mai 2022

Depuis 2020, Ile-de-France Mobilités a engagé un processus de mise en concurrence progressive de toutes les lignes de transport public franciliens (bus, tramway, métro, RER, Transilien), répondant ainsi au souhait de sa présidente Valérie Pécresse et sa volonté de privatisation.

Cette politique de libéralisation a démarré en 2021 avec les 1 500 lignes de bus du réseau Optile, desservant 90 % des communes de moyenne et grande couronne. Ainsi, le conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités a voté, le 17 février 2022, la privatisation de 165 lignes du réseau de bus de la RATP.

Après les bus RATP, ce sont les trains de banlieue, les tramways, les métros et les RER qui sont en danger !

Valérie Pécresse ayant déclaré son intention d’ouvrir l’ensemble du réseau régional à la concurrence d’ici 2030.

La privatisation de lignes a déjà eu des effets catastrophiques en seconde couronne parisienne : les offres les moins disantes ont été retenues. Ce choix a entrainé une dégradation du service, une baisse des fréquences, des salariés sous pression. Les opérateurs en compétition réduisent les coûts au maximum, en réduisant la masse salariale avec des conséquences sur la sécurité des usagers.

De nombreux salariés de ces opérateurs dénoncent l’augmentation des rotations et des amplitudes horaires, les réductions voire les disparitions des temps de pause, les baisses de salaires à temps de travail équivalent, le défaut de formation pour les véhicules à gaz.

Ces disfonctionnements génèrent légitimement le mécontentement des usagers, ainsi que des mouvements sociaux, comme cela a été le cas récemment chez les salariés de la société Transdev.

Depuis octobre 2021, IDF Mobilités a décidé, au motif d’économies dans le cadre de la crise sanitaire, de réduire les fréquences de passage des bus, des métros, trams et RER, au détriment là encore de la qualité du service offert aux usagers, qui pour beaucoup ont le service public comme seul moyen de transport.

Pour Gennevilliers ce sont plus de 15 lignes desservant le territoire qui sont à terme concernées, des lignes en correspondance avec les lignes de métro et du RER C.

Nos concitoyens sont déjà mal transportés les coups de colères réguliers des usagers serrés comme des sardines dans la ligne 13 maintenant se profile des menacent sur les lignes de bus.

D’autres solutions doivent être étudiées. Les transports publics sont écologiques et utiles au désenclavement de quartiers populaires, majoritairement confrontés à un manque de transports de proximité. Il faut renforcer le maillage des transports pour garantir l’accès à la richesse de nos territoires (emplois, culture, loisirs…) en complémentarité avec les autres modes de transports.

Notre responsabilité est de garantir les mobilités de l’ensemble de nos concitoyen-nes. Ces choix sont inacceptables !

Il y a urgence à renforcer le service public de transport et à le rendre plus accessible en œuvrant à sa mise en gratuité progressive.

Cette urgence est d’autant plus grande que les transports en commun sont un outil efficace pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et contre les pollutions atmosphériques aux conséquences sanitaires désastreuses. C’est bien le développement du service de transport collectif et la mise en place de la zone à faible émission (ZFE) dans des conditions respectueuses des réalités sociales et économiques de nos territoires qui permettront de mener le combat du climat.

C’est pourquoi le conseil municipal de Gennevilliers ne peut accepter la décision de Valérie Pécresse d’ouvrir à la concurrence le réseau de bus en Île-de-France, juste après avoir réduit les fréquences de nombreuses lignes. Cette décision va à l’encontre de l’exigence de désenclavement de nos quartiers et de porter une vision des transports complémentaires et écologiques.

Considérant le droit aux transports et à la mobilité comme un droit fondamental ;

Considérant la nécessité écologique de développer les mobilités actives et l’offre de transports plus vertueux ;

Considérant l’application et l’extension de la Zone à Faibles Émissions sur notre territoire et les inégalités qui en découlent en l’état ;

Considérant les inégalités territoriales dans l’offre de transports et la discrimination induite avec sur notre territoire par les conditions de transport au sein de la ligne 13 ;

Considérant la mise en concurrence du réseau de bus en Île-de-France sur décision de Valérie Pécresse, les conséquences sur la dégradation du service et l’augmentation des prix aux usagers ;

Le conseil municipal de Gennevilliers demande :

  • IDF Mobilités doit au plus vite rétablir une offre à 100% public en Île-de-France et la fin du processus de mise en concurrence de nos transports en Île-de-France ainsi qu’un retour aux fréquences normales du service.
  • Que chaque conductrice, que chaque conducteur, partout en Ile-de-France soit traité à égalité avec la mise en place d’une régie régionale des bus directement intégrée à Ile-de-France Mobilités, cette régie concernerait toute l’Ile-de-France, zones RATP et OPTILE.
  • Une garantie de l’État à l’achat ou à la conversion pour un véhicule neuf ou d’occasion, une suppression du reste à charge ou la mise en œuvre d’un mécanisme de leasing social pour les véhicules électriques pour accompagner la mise en place de la ZFE.

Avec la mobilisation de toutes et tous, usagers, salarié.e.s des entreprises de transports, associations, élu.e.s, il est possible d’agir pour la préservation et le renforcement d’un véritable service public de transports régional accessible à tout.e.s, répondant mieux aux enjeux sociaux, territoriaux, climatiques et écologiques.

Laisser un commentaire