Pollution de l’air à Gennevilliers, j’écris à l’Agence Régionale de Santé

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Madame la Directrice,

Je tiens à attirer votre attention sur les premiers résultats d’une campagne de mesure des particules ultrafines en Ile-de-France. Ils font apparaitre que le trafic routier est la principale source de pollution aux particules ultrafines (PUF) en Ile-de-France, selon les résultats publiés mardi d’une première campagne de mesure de ces polluants encore mal connus.

Cette étude est consécutive au programme de mesure de ces particules de taille inférieure à la taille d’un virus, qu’Airparif a lancé dans le cadre de l’observatoire de la qualité de l’air en Ile-de-France.

Ces particules ne font pas encore l’objet d’une réglementation spécifique mais sont fortement soupçonnées d’impacts néfastes sur la santé humaine, pouvant pénétrer plus profondément les voies respiratoires que les particules fines d’un diamètre supérieur. Ces seules dernières sont suspectées d’être responsables de 29 800 décès prématurés en France en 2019, selon les derniers chiffres de l’Agence européenne de l’environnement.

Or il s’avère que cette campagne de mesure a été réalisée cet hiver à proximité immédiate de quatre lieux dont l’un est situé à Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine. Il démontre que les sites les plus exposés à cette pollution sont situés dans les sites urbains.

De même, les valeurs varient en fonction de l’activité humaine, avec notamment sur les trois sites urbains des pics aux heures de pointe du matin et du soir les jours travaillés. Une analyse chimique des particules a également mis en évidence « une forte corrélation » avec le trafic routier en semaine et une plus forte présence de particules issues de la combustion du bois le week-end. Les concentrations sont d’ailleurs plus fortes lors des périodes les plus froides, illustrant l’importance du chauffage.

Sans attendre, les résultats de la deuxième campagne de mesures, réalisée pendant l’été 2021 à proximité du trafic routier, et dont les résultats sont attendus mi-2022, je me permets donc de vous saisir.

Car j’aimerais vous rencontrer pour mieux évaluer l’impact de ces polluants sur la santé des habitants et les mesures correctives nécessaires pour y remédier.

Les deux plus évidentes semblent la création d’une aide à l’achat de véhicules essence, neuf ou d’occasion, qui soit adaptée à la demande et aux moyens financiers des ménages modestes concernés par la Zone à Faible Émission (ZFE). Dans cette optique, j’ai demandé dans le cadre des débats préalables à la mise en place de la ZFE à l’État d’ouvrir l’accès au crédit à taux 0 pour permettre aux ménages modestes d’acheter un véhicule propre.

Enfin, pour être efficace sur le plan écologique, il faut s’attaquer à l’émission de particules fines induit par le freinage des véhicules alors que c’est aujourd’hui la première source d’émission liée au trafic routier. Une aide au retrofit pour l’installation de capteur à particules fines sur les systèmes de freinage des voitures répondrait à ce besoin majeur.

D’autres mesures sont certainement envisageables, j’aimerais en échanger avec vous.

Dans cette attente,

Je vous prie de croire, Madame la Directrice, l’expression de mes salutations les plus distinguées.

Patrice Leclerc

Maire

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