25 élus de gauche d’Ile-de-France appellent à « en finir avec les punaises de lit »

Patrice Leclerc
Actualités générales

Tribune parue dans le JDD du 27 février 2021; https://www.lejdd.fr/Politique/tribune-25-elus-de-gauche-dile-de-france-appellent-a-en-finir-avec-les-punaises-de-lit-4028025

« Le dépôt d’un énième rapport parlementaire auprès du gouvernement ne changera rien, l’heure n’est plus au constat mais à l’action. La recrudescence des punaises de lit pourrit la vie de dizaines de milliers de nos compatriotes. C’est un problème d’ampleur nationale. Il doit être traité à cette même échelle. Volet essentiel de la politique du logement et véritable enjeu de santé publique, la lutte contre ces nuisibles urbains est littéralement absente du Plan national Santé-Environnement 4 (PNSE 4). Le gouvernement doit accompagner les collectivités territoriales et les bailleurs sociaux face à ce fléau, notamment à l’heure où ces derniers sont contraints de se restructurer à marche forcée dans le sillage des impératifs fixés par la loi Elan.

Nous, élu.e.s de la République, appelons le gouvernement à agir en faveur d’un logement solidaire et responsable.

Les punaises de lit, un problème de santé publique. Hormis les démangeaisons et les lésions cutanées, l’infestation de punaises de lit engendre de graves angoisses psychosociales parfois profondes[1]. Troubles du sommeil, anxiété, isolement social des victimes… Certains patients présentent même des symptômes d’un syndrome post-traumatique, plusieurs années après l’infection. Parmi les 72.000 patients ayant consulté en 2019, 39% souffraient d’insomnie et 27% présentaient des signes de détresse psychologique[2]. Certains de nos concitoyens ont même été confinés dans un logement infesté et ont dû, à titre d’exemple, dormir dans leur baignoire pour s’épargner les piqûres nocturnes. Partant de ce constat édifiant, l’Etat se doit de reconnaître les punaises de lit comme problème de santé publique.

Les locataires les plus précaires ne peuvent lutter seuls contre ces nuisibles

Dans un article paru en décembre, France Inter l’affirmait : 2020 a été l’année de la Covid-19 et des punaises de lit. La crise actuelle, en appauvrissant sensiblement une partie de la population[3], rend la prise en compte de ce fléau plus urgente encore. Les locataires les plus précaires ne peuvent lutter seuls contre ces nuisibles, les interventions de désinfection étant coûteuses. Car si la punaise de lit n’est pas aristocrate, s’attaquant aux riches comme aux pauvres, les moyens de s’en prémunir ne sont pas à la portée des classes populaires.

Appui juridique à la lutte contre les punaises de lit. Il existe un vide juridique. Les responsabilités concernant ce phénomène doivent être établies. La loi ELAN – seul cadre législatif abordant la question des punaises de lit – doit aller plus loin, notamment sur la prise en charge de la désinfestation. Il est par ailleurs impérieux d’introduire une nouvelle compétence dédiée à cette lutte dans le Code Général des collectivités territoriales. L’Etat doit se saisir de ses missions les plus élémentaires et donner les moyens financiers à la collectivité territoriale.

Nous en appelons à une mobilisation nationale à ce sujet et à un soutien concret de la part du gouvernement

La lutte contre les punaises de lit, un engagement social de long terme. Outre la constitution d’un recueil des infestations, l’éradication des punaises doit se faire en harmonie avec les valeurs écologiques et sociales. Encadrement strict des produits de désinfection, mise en place d’un système de certification des entreprises… Les solutions ne manquent pas. L’Etat doit aussi prendre en charge la désinfestation des logements les plus précaires, ‘quoi qu’il en coûte’. Le 21 février 2020, le ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, faisait la tournée des plateaux pour annoncer un plan de lutte gouvernemental. Un an après, rien n’a changé.

Face à ces bêtes suceuses de sang, les gouvernements successifs ont jusqu’ici été piqués d’inertie. Il est urgent de les éradiquer grâce au concours d’une force publique, d’un Etat volontaire. Il est urgent d’entreprendre une campagne massive de sensibilisation auprès du grand public et d’inscrire cette lutte dans le Plan national Santé-Environnement 4 (PNSE 4). Nous en appelons à une mobilisation nationale à ce sujet et à un soutien concret de la part du gouvernement. Nous encourageons tou.te.s les élu.e.s et acteur.trices du logement social à se joindre à la lutte commune contre les punaises de lit. »

Les signataires : 

Mohamed Aïssani – Président (PCF) de l’OPH de Bobigny (93)

Éliane Assasi – Sénatrice (PCF) de la Seine-Saint-Denis (93)

Pierre Bell-Lloch – Maire (PCF) de Vitry-sur-Seine (94)

Stéphan Beltran – Conseiller municipal (PCF) délégué au logement de Montreuil (93)

Philippe Bouyssou – Maire (PCF) d’Ivry-sur-Seine et Président de l’OPH d’Ivry-sur-Seine (94)

Ian Brossat – Maire adjoint (PCF) au logement de Paris (75)

Gilbert Chastagnac – Maire adjoint (PCF) de Villejuif et Président de l’OPH de Villejuif (94)

Laurence Cohen – Sénatrice (PCF) du Val-de-Marne (94)

Elsa Faucillon – Députée (PCF) des Hauts-de-Seine (92)

Pierre Garzon – Maire (PCF) de Villejuif et Vice-président du Conseil départemental du Val-de-Marne (94)

Fabien Gay – Sénateur (PCF) Seine-Saint-Denis (93)

Florent Gueguen – Président de l’OPH de Montreuil (93)

Djamel Hamani – Maire adjoint (PCF) au logement de Vitry-sur-Seine et Président de la SEMISE (94)

Hassan Hmani – Président de Nanterre Coop’ Habitat (92)

Djeneba Keita – Maire adjointe (PCF) de Montreuil et Vice-Présidente de la Métropole du Grand Paris (93)

Anne Klopp – Maire adjointe (PCF) à l’habitat à Fontenay-sous-Bois (94)

Pascale Labbé – Maire adjointe (PCF) de Noisy-le-Sec et Conseillère départementale déléguée de la Seine-Saint-Denis (93)

Luc Ladire – Maire adjoint (PCF) de Vitry-sur-Seine et Président de l’OPH de Vitry-sur-Seine (94)

Patrice Leclerc – Maire de Gennevilliers (PCF/FDG – 92)

Marie-Noëlle Lienemann – Sénatrice (GRS) de Paris (75)

Sofia Manseri – Conseillère municipale de Gennevilliers et Présidente de Gennevilliers Habitat (92)

Abdel Sadi – Maire (PCF) de Bobigny et Vice-président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis (93)

Olivier Sarrabeyrouse – Maire (PCF) de Noisy-le-Sec (93)

Azzedine Taïbi – Maire (PCF/FDG) de Stains et Vice-président de Plaine Commune (93)

Patricia Tordjamn – Maire (PCF) de Gentilly (94)

Laisser un commentaire