« Parcoursup » amplifie la reproduction des injustices

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Conseil municipal du mercredi 27 juin 2018 – Vœu présenté par la majorité municipale

 

Jusqu’à présent, les détenteurs du baccalauréat bénéficiaient d’un minimum d’égalité, puisqu’ils pouvaient opter pour l’université de leur choix.

Or, avec « Parcoursup », on aura unifié jusqu’à l’université, la logique de reproduction sociale du primaire et du secondaire de l’école française (observation faite par l’OCDE)

L’afflux croissant des bacheliers pose la question des places. Et c’est bien ce manque de places qui a donné lieu au système du tirage au sort à l’entrée dans le Supérieur.

Aussi scandaleux qu’était ce dispositif, il faut bien noter qu’il n’osait pas remettre en cause le principe d’égalité, puisque le tri aléatoire respecte, malgré tout, l’équivalence de tous les bacheliers.

Avec Parcoursup, le principe du libre accès à l’enseignement supérieur est mis en cause !

Le Président Macron a vu dans l’émoi provoqué par le tirage au sort une opportunité pour élargir aux études supérieures le système fondé sur les inégalités sociales. Il lui a suffi de noyer dans une multitude de paramètres opaques la sectorisation de l’entrée à l’université.

Il en a aussi profité pour asseoir la réforme du baccalauréat sur le contrôle continu. Cette mesure populaire aura pour effet escompté de fabriquer des « bac-maison ».

Avec le contrôle continu, l’élève des beaux quartiers sera détenteur d’un « bac Henri IV », ou d’un « bac Louis Legrand », pendant que les autres auront un bac estampillé d’un lycée inconnu de banlieue ou d’ailleurs.

Le « bac-maison » et « la sectorisation » de l’entrée à l’université sont les deux piliers qui permettront à « chacun de retrouver les siens » : les lycées de centre-ville alimenteront les facultés prestigieuses, tandis que les lycées de banlieues alimenteront les facultés périphériques. Les premières victimes sont les détenteurs de bac professionnels.

Avec ce tri social, ce sont les élèves issus des classes populaires qui sont encore une fois les « laissés pour compte » de la République.

Il n’y a pas de vraie surprise : avec ce Président Monarque faire des études supérieures redevient de l’ordre d’une distinction de classe. Le fameux « mérite » des « premiers de cordée » étant avant tout celui d’être bien né.

A Gennevilliers, le lycée Galilée fait un point régulier de l’ensemble des affectations de ses élèves de terminale. Le Service Jeunesse proposera d’accompagner les bacheliers que « Parcoursup » n’aura pas satisfait. Il mettra en place un dispositif SOS Rentrée pour guider et évaluer la situation de chacun.

Le Conseil Municipal demande qu’une commission parlementaire évalue le dispositif « Parcoursup » au regard des origines sociales des bacheliers.

Il demande que le gouvernement s’engage sur une solution transitoire pour répondre au manque de places à l’université, et revienne à un système d’affectation qui respecte l’égalité de tous les bacheliers.

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