Hausse de la CSG : une mesure inique aussi pour les retraités

CMGennevilliers
Patrice Leclerc
Gennevilliers

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Conseil municipal du mercredi 28 mars 2018

Vœu présenté par la majorité municipale du Conseil municipal de Gennevilliers

La hausse de 1,7 point de la CSG est la goutte qui fait déborder le trop-plein de sacrifices et d’injustices, après des années de gel des pensions indexées sur l’inflation et non sur les salaires, et le report de la prochaine revalorisation à 2019. Le gouvernement ne nie pas d’ailleurs que les retraités soient les autres grands perdant de cette réforme.

La hausse de la CSG concernerait 7 millions de personnes dont le revenu fiscal de référence se situe au-dessus de 14 400 euros par an pour une personne seule et 22 100 euros pour un couple. Dans les faits, beaucoup de retraités très modestes seront mis à contribution, comme le rapporte les organisations de retraités.

La hausse de la CSG étant uniforme et le taux pratiqué identique pour tous, la perte est proportionnelle aux revenus : environ 300 euros par an pour une pension mensuelle de 1 500 euros brut, 500 euros par an pour une pension de 2 500 euros, 600 euros annuels pour 3 000 euros de revenus par mois, etc.

Après le 0,3 % de la Contribution Additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie, la suppression de la demi-part fiscale pour les personnes vivant seules ayant élevé au moins un enfant, ils subissent les augmentations de prix au 1er janvier des complémentaires santé, du gaz, du forfait hospitalier, des taxes sur les carburants… pendant que les personnes vraiment riches bénéficient de la baisse de l’ISF, de l’impôt sur les sociétés à 28%, de l’impôt sur les revenus du capital.

Le 15 mars, les retraités ont fait entendre leur ras bol à l’appel de neuf organisations syndicales (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP, LSR, UNRPA), « contre la hausse de la CSG et pour la défense du pouvoir d’achat ».

D’autant que, contrairement à ce qu’a avancé Emmanuel Macron en octobre dernier, la » taxe d’habitation diminuée d’un tiers » à la fin de l’année ne compensera pas la hausse de la CSG des retraités. Selon les calculs de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, seuls 600 000 sur les 7 millions d’entre eux concernés par l’augmentation de la CSG rentreront dans leurs frais grâce à la baisse de 30 % de la taxe d’habitation TH) en 2018. Et même après la suppression totale de la TH promise à 80 % des ménages pour 2020, près de 4 millions de retraités devraient continuer à être perdants dans l’affaire.

Outre cette intox sur le pouvoir d’achat savamment entretenue par la communication gouvernementale, cette hausse de la CSG pour « compenser » des baisses de cotisations fait peser une menace de fond sur le financement de la protection sociale. Il y a une différence de logique entre la cotisation, forme de salaire différé et socialisé, et l’impôt payé par tous et qui pis est, non progressif.

Avec cette réforme du financement, la porte serait ouverte pour que les assurances sociales deviennent des prestations universelles d’un montant uniforme et relativement faible.

C’est pourquoi, le Conseil municipal de Gennevilliers s’oppose aux choix du gouvernement et souhaite que l’on revienne sur cette réforme inique qui aggravera la chute du niveau de vie des plus âgés et réponde enfin aux immenses besoins de protection sociale – santé, retraites, famille, soins aux personnes âgées.

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