Pour une prise en considération de la réalité du secteur du collège Pasteur dont l’un des quartiers est classé en NPNRU

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Conseil municipal du mercredi 20 décembre 2017 – Vœu présenté par la Majorité municipale

Les politiques d’aménagement menées à Gennevilliers ont permis à la ville d’être un acteur économique fort au cœur de la dynamique métropolitaine. Elles ont favorisé une politique ambitieuse d’équipements culturels, sociaux et sportifs.

Pour autant, ses habitants et sa jeunesse sont trop souvent exclus de cette dynamique ascendante à cause notamment des inégalités d’accès à l’emploi et aux savoirs.

L’ambition de réduire, voire d’éliminer cette fracture est pourtant accessible, mais pendant que les emplois évoluent qualitativement, l’échec scolaire stagne. C’est notre talon d’Achille.

Sachant que l’école de la République est classée parmi les plus inégalitaires de l’OCDE, que la réussite scolaire est fortement corrélée au patrimoine social et culturel des familles, ici plus qu’ailleurs une politique volontariste de la puissance publique est indispensable. Ceci se traduit de la part de l’Etat par la mise en place de dispositifs dits de « rattrapage », comme les réseaux d’éducation prioritaires de l’Education Nationale.

Nous sommes favorables à ces politiques, mais elles tardent à remettre à niveau les élèves, tant elles peinent à se pérenniser sur un temps nécessaire.

Ainsi, Gennevilliers, dispose de trois secteurs scolaires : Vaillant en REP et Môquet en REP +. Enfin, le secteur Pasteur a perdu sa classification sous l’effet d’une concurrence liée à une gestion à moyens constants.

Ce secteur accueille les élèves de trois quartiers : les Agnettes, une partie du Fossé-de-l’Aumône et le Village. Le quartier des Agnettes est composé à 100% de logements sociaux. Il est classé en NPNRU. Le Fossé de l’Aumône accueille deux écoles : l’une est dans le REP+ Môquet, l’autre qui a une population scolaire équivalente est dans le secteur Pasteur. Enfin, les élèves du village sont eux considérés comme plus favorisés du point de vue de la catégorie sociale et professionnelle (CSP) des familles.

On voit aisément ici qu’une moyenne arithmétique des CSP de quartiers contrastés crée artificiellement un secteur sociologiquement mixé. En effet, ce calcul ne rend pas compte de la répartition des niveaux sociaux.

Ce mode de calcul dessert les élèves, les familles, et les enseignants, légitimement en attente de dispositifs de l’éducation prioritaire pour les accompagner. Il résulte de cette situation :

– un mouvement « d’évitement » significatif des familles les plus dotées,
– une augmentation des difficultés que rencontrent autant les enseignants du primaire que du secondaire,
– un nombre de professeurs contractuels supérieur aux moyennes départementales et nationales,
– un nombre très important de départs de professeurs chevronnés, qui sont remplacés par de jeunes titulaires et des contractuels dans les disciplines déficitaires,
– la prise en compte d’un taux apparent de passage défavorable pour déterminer la structure du collège, ce qui explique des effectifs dépassant fréquemment les 25 élèves par classe.
En conséquence, le Conseil municipal demande à la Directrice Académique de regarder avec la plus grande attention la situation de l’ensemble du secteur Pasteur pour l’attribution de moyens à la prochaine rentrée.
Le Conseil municipal souhaite voir ce secteur analysé avec des indicateurs plus pertinents lors de l’élaboration de la nouvelle carte de l’éducation prioritaire l’an prochain.
Ainsi, le Conseil municipal demande au Ministre de recevoir Monsieur le Maire afin qu’il lui présente la réalité et la sociologie du secteur Pasteur.

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