Gennevilliers

Un nouvel art de vivre populaire – Discours de clôture des défis de Gennevilliers – Patrice Leclerc –

Ce débat citoyen engagé depuis le mois de septembre est à la fois une réussite et un marqueur de nos difficultés.

Réussite car nous avons rencontré plus de 900 participantes et participants aux réunions de novembre. Réussite car ces personnes ont su dialoguer, s’écouter, proposer. L’appel à l’intelligence collective, cela marche, c’est utile, c’est efficace. Merci à eux, merci à vous. L’équipe municipale qui m’entoure a entendu vos exigences.

Marqueur de difficulté aussi car 900 c’est à la fois beaucoup et peu. Nous élargissons peu au-delà de celles et ceux qui sont déjà actifs dans la cité. L’effort doit être poursuivi pour que celles et ceux qui ne croit plus en rien, retrouvent espoir dans leur intervention personnelle, dans notre intervention collective.

Cela est d’autant plus important que notre objectif majeur : développer notre ville, l’améliorer sans chasser personne, notre objectif de faire en sorte que nos enfants et petits enfants puissent habiter Gennevilliers dans 10, 20 ou 30 ans, au cœur de la Métropole du Grand Paris, est un défi que nous ne pouvons gagner qu’à la condition qu’il soit largement partagé par la population de Gennevilliers.

Dans la situation actuelle ou l’Etat, diminue nos moyens financiers, nos compétences, où c’est le brouillard politique, une certaine gauche se confondant avec la droite et vice versa, nous avons besoin de toutes nos forces pour résister et pour faire autrement ici.

Je suis pessimiste quand je vois tous les coups porté ces dernières années à la commune et ce que le gouvernement Macron annonce comme nouvelle atteinte à la démocratie de proximité. Les technocrates au pouvoir ne supportent pas le fait que les habitants puissent dire leur mot, contrôler leurs élus de proximité, décider de politiques originales, utiliser l’argent pour le bien commun, les services publics plutôt que de les gaspiller en bourse !

Je suis optimiste, car les Gennevilloises et les Gennevillois sont des battants et non des battus. Nous surprenons souvent les institutions quand élus et population débarquons sous leurs fenêtres pour exiger le respect.

Je suis optimiste au regard de notre bilan : l’équipe municipale, avec votre soutien a tenu ses engagements comme l’a rappelé Anne-Laure Perez tout à l’heure. On ne s’est pas laissé faire, malgré les attaques de l’Etat sur les communes, nous avons fait de belles réalisations ensemble. Optimiste aussi car notre députée Elsa Faucillon relaie nos actions à l’Assemblée nationale.

Notre force, nos forces, c’est la conjugaison de la détermination de notre équipe municipale, sa volonté de respecter ses engagements, sa ténacité à poursuivre une tradition de lutte et d’action pour améliorer la vie et être du côté des gens. Une conjugaison de cette équipe avec une population, qui agit, qui réfléchit, qui construit du commun, qui refuse un système de concurrence et d’exclusion, qui exige le meilleur pour elle-même et les autres.

Notre force c’est notre fierté d’être des milieux populaires, de ces gens normaux : de l’ouvrier, de l’employé au cadre, du salarié au travail comme celui au chômage ou en formation. Notre force, c’est de vouloir rester populaire car pournous la quête du bonheur individuel et collectif est plus important que la loi de l’argent qui n’est que ruine de l’âme, facteur de guerre, de pauvreté, d’égoïsme, de divisions, de violences et de destruction de la planète.

Je le répète c’est à Gennevilliers que l’on trouve du courage, de la solidarité, de la générosité, et pas à Neuilly !

Ici on se parle franchement, on se dispute, on n’a pas de langue de bois entre élu-es et habitant-es, nous sommes égaux en droit et en devoir. Cela a à voir avec ce nouvel art de vivre populaire que nous vous invitons à construire ici à Gennevilliers.

Un nouvel art de vivre populaire à Gennevilliers pour lequel nous voulons rester vivre ici.

Un nouvel art de vivre populaire au cœur de la Métropole du Grand Paris, pour lequel de nouveaux habitants choisiraient de venir habiter ici – et pas seulement parce que c’est moins cher !

Un nouvel art de vivre populaire qui donne à voir concrètement ce que c’est une communauté humaine, une société qui place l’être humain au centre de ces préoccupations.

Un nouvel art de vivre populaire où jeunes et moins jeunes se respectent, où nous respectons la ville, où leshabitants se respectent et se font respecter. Un espace de dignité affirmée pour toutes et tous.

Ce nouvel art de vivre a à voir avec ce que nous nous sommes dit sur les 6 défis pour Gennevilliers.

Oui dans une ville populaire nous avons droit au beau. Oui dans une ville populaire nous avons droit à la tranquilité, à la propreté, au respect des règles de vie en commun, au respect des personnes en fauteuil qui ne peuvent passer sur des trottoirs car une voiture y stationne. Oui nous avons besoin de ce respect. Se respecter soi-même comme les autres, c’est être digne.

Ce n’est pas parce qu’il y a les mêmes problèmes dans d’autres villes en termes d’incivilité, de dépôts sauvages, que nous allons laisser la situation se dégrader. S’il faut sanctionner, nous sanctionnerons pour faire respecter nos espaces publics.

Ce ne sont pas des paroles en l’air, nous engageons dès 2018, un plan sur 3 ans pour installer dans tous les quartiers de la ville la vidéo protection et la vidéo verbalisation. Nous commencerons, en 2018, par le Fossé et les Chevrins.

Nous allons augmenter les effectifs des ASVP pour nous donner les moyens de ces verbalisations et améliorer également ceux de la police nationale en lui achetant l’année prochaine un véhicule de plus.

Une étude sur le stationnement sera engagée en 2018 qui débouchera sur des propositions. Les résultats de cette étude seront publics. Les citoyens auront à se prononcer par une consultation sur les solutions à mettre en œuvre si le stationnement gratuit était remis en cause.

Sans attendre cette étude, nous allons mettre toute la place Jean-Grandel en zone bleue à la demande des commerçants, nous allons mettre le parking derrière le Franprix au Luth en zone bleue pour augmenter le nombrede place à la disposition des habitants, engager un programme de construction de parking silos aux Agnettes, à la place du foyer Brenu à côté de du quartier République, tout comme nous allons continuer notre travail en direction des bailleurs pour qu’il améliore l’utilisation de leur parking souterrain.

Pour améliorer la propreté de la ville et de nos quartiers, nous allons, entre autres :
1. Moderniser le matériel
2. Réorganiser le service
3. Revoir le système d’enlèvement des encombrants
4. Développer des campagnes de communication sur la propreté
5. Sanctionner les incivilités

Je ne détaille pas plus, vous trouverez les engagements concrets de notre équipe dans le document distribué et sur la plate-forme web.

Mais tout cela sera-t-il efficace ? Oui pour une part car ce sont des moyens supplémentaires, des mesures concrètes.

Non pour une autre part, car vous le savez comme nous, si un nouvel art de vivre entre les habitants ne se met pas en place les sanctions manqueront d’efficacité. Un nouvel art de vivre populaire, c’est retrouver une capacité des habitants à se disputer sans que cela ne dégénère, une capacité de dire à son voisin ou sa voisine : « hop là, vous ne respectez pas votre environnement et vos voisins en mettant vos poubelles n’importe où », en vous garant mal, en faisant du bruit dans l’immeuble ou dans la rue. Cet art de vivre est possible sur la base d’un respect mutuel à construire, à reconstruire. Il est en tout cas indispensable et nécessaire. Il faut cesser d’avoir peur des uns et des autres, de se voir en concurrent ou adversaire, nous sommes du même monde, avec les mêmes joies les mêmes peines, les mêmes rêves !

Utopie ? Je ne le crois pas, car déjà une très grande majorité de la population vit comme cela. Il faut en faire notre règle de vie commune.

La ville a un rôle à jouer pour aider les citoyennes et les citoyens en créant les conditions de la connaissance mutuelle : dans les quartiers, par des initiatives culturelles et de loisirs rassemblant les gens dans leur diversité, en entretenant l’espace publique, en exposant publiquement des exigences comme par exemple :
– Oui à la recherche du commun plutôt que des différences
– Non aux discriminations qu’elles soient sur le genre, le sexe, l’origine, la couleur, la religion ou l’absence de religion, le quartier…
– Oui à la liberté de religion, non à la pression religieuse
– Oui à la liberté de non croyance, non à la chasse aux religions
– Oui à la liberté des femmes, oui à l’égalité homme-femme, non à une domination masculine dans l’espace public comme privé
– Non aux violences, oui à la bienveillance, entre adulte, avec les jeunes, entre jeunes, avec les enfants, entre enfants que ce soit dans l’espace public ou l’espace privé

Gennevilliers, doit être une ville où l’on a décidé ensemble de vivre en bonne intelligence, en belle humanité. Gennevilliers n’est pas un îlot en France, ou dans le monde, ce ne sera donc pas simple, mais décidons d’être ce village d’Astérix qui résiste, mieux soyons Gennevilliers qui invente un espace commun de vie et d’épanouissement.

Un nouvel art de vivre populaire dans la Métropole du Grand Paris, c’est une ville qui réinvente les relations sociales de proximité avec trois centres sociaux, la création d’un centre-ville avec des commerces de qualité, une démocratie en proximité avec les conseils de quartier, des structures jeunesses dans tous les quartiers en appui de la structure centrale Nelson Mandela reconstruite, une organisation du service jeunesse pour mieux répondre aux besoins des jeunes, et particulièrement mieux les accompagner dans leurs démarches.

Ce nouvel art de vivre c’est la coopération entre habitants avec les jardins partagés qui permettent aussi de retrouver le rythme des saisons, coopération encore avec les fac lab, la vie associative.

Un nouvel art de vivre populaire qui bénéficiera à nos enfants et petits-enfants c’est continuer de lutter contre la spéculation immobilière et foncière. Nous le faisons en construisant 50% de logements sociaux et 50% de logement en accession. Nous le ferons en créant les conditions avec la coop pour qu’acheteur après acheteur, les appartements restent dans l’accession sociale, année après année. Nous le ferons en ne cherchant pas à dépasser les 50 000 habitants et en défendant la vocation économique des 2 tiers de notre territoire, en continuant d’accueillir des entreprises de production.

Un nouvel art de vivre populaire c’est donner le plus là où il y en a le plus besoin. C’est assumer collectivement l’épanouissement des enfants de notre ville. Nous devons poursuivre ce qu’aucune ville ne fait en France : assurer gratuitement à 97% des enfants des activités de qualité avec des professionnels du conservatoire, de l’école d’arts, des éducateurs sportifs et des animateurs.

Nous devons continuer d’assurer ce dont je n’ai pas personnellement bénéficié quand j’étais petit : un rapportrt à la création, aux créateurs, un rapport à la culture et aux pratiques culturelles à un moment où l’on sait que c’est essentiel pour leur développement personnel.

Soyons fier de ce que le service public communal Gennevillois a su créer, sait développer et saura améliorer avec les TAP.

L’avenir de ce service se joue avec la consultation du 15 décembre sur les rythmes scolaires et les Tap. Les deux sont liés, vous le savez, car la semaine à 4 jours, nous empêchera de continuer à faire des TAP.
Nous consultons toute la population en plus de la communauté éducative car il s’agit d’un choix politique d’investissement pour l’épanouissement de nos enfants, d’un choix qui vise à donner à chacun, à toutes et tous, ce qui dans les autres villes et même ici avant les TAP, n’était donné qu’à quelques-uns.

Mesdames, Messieurs,

Nous avons beaucoup à faire ensemble. Ces défis sont une étape dans notre mandat municipal. Vous avez pu vérifier que nous avons tenu nos engagements. Avec ces défis il ne s’agissait pas d’inventer un nouveau programme, mais de mettre le doigt sur ce qui ne va pas pour corriger des situations. Il s’agissait de vérifier par le débat public que nous sommes d’accord sur les objectifs de notre programme municipal : améliorer, embellir notre ville moderne, dynamique et populaire, sans chasser personne, rendre possible les ambitions de nos jeunes.
L’équipe municipale a entendu vos exigences d’amélioration de notre gestion au quotidien.

Ensemble, nous sommes une vraie force, nous allons être fier de ce que nous allons construire en commun.

Fiers de nous toutes et tous, fiers de Gennevilliers.

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