Libération de Gennevilliers et Paris, le discours du maire

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Cérémonie commémorative Libération 25 août – 25 août 2017 – Discours de Patrice LECLERC

Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames et Messieurs les Présidents d’associations d’Anciens Combattants,
Chers Amis, Résistants et Patriotes,
Mesdames, Messieurs,

Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour commémorer le 73ème anniversaire de la Libération de Paris et de notre ville.

Le 25 août 1944, à 15 h 30, aux termes de combats dans les rues de la capitale, le Général LECLERC et le Colonel ROL TANGUY, Chef Régional des FTP-FFI, reçoivent devant la gare Montparnasse la capitulation du Commandant des troupes allemandes.

Paris et sa banlieue étaient enfin libres. Les drapeaux tricolores fleurissent aux fenêtres et sur les pavés des barricades, celles-là mêmes qui ont été construites dès le 18 août, après que le Colonel ROL TANGUY ait invité la population à s’insurger.

A Gennevilliers, dès le 20 août, Waldeck L’HUILLIER, combattant F.T.P., accompagné de centaines de Gennevillois, reprend possession de la mairie.
Les Gennevillois, sous la conduite d’Henry MUSLER et de Waldeck L’HUILLIER, ont pour mission, avec l’aide des cheminots et des employés du gaz, de chasser les allemands de l’usine à gaz et d’empêcher la destruction des installations.

Et, au soir même du 25 août, le Comité de Libération de Gennevilliers s’affère pour remettre en route la vie communale.

Après quatre années d’occupations, d’humiliations, de trahison, de rationnement, de privations, un immense espoir traverse le pays, même si la guerre n’est pas terminée. De nombreux Gennevillois seront engagés dans ces combats jusqu’au 8 mai 1945.

Gennevilliers aura payé un lourd tribut : son Maire avec 9 autres militants communistes ont été fusillés. Une soixantaine de Gennevillois sont assassinés dans les camps de concentration. Quatre bombardements aériens ont fait 84 morts. Une trentaine de combattants sont tombés dans la lutte armée. 27 prisonniers de guerre sont décédés en captivité ; 17 travailleurs du S.T.O. ne sont pas revenus.

Notre présence aujourd’hui témoigne de la mémoire fidèle dont font preuve les Gennevillois.

Cette journée est pour nous l’occasion de saluer la mémoire de toutes celles et de tous ceux, célèbres ou anonymes, qui tombèrent dans le combat pour la dignité retrouvée :

– Aux forces alliées et à leurs armées, à ceux qui choisirent le chemin de la Résistance,
– A celles et ceux qui tombèrent pour la Libération de Gennevilliers. Souvenons-nous de ce 25 août 1944, où quatre F.F.I., Frédéric CHAZOTTES, BAYLE, Raymond BOYER et Bernard GARNIER, n’eurent pas la joie de connaître la Libération. Souvenons-nous de Maurice NEE, blessé gravement au bras ce jour là.

Cette exigence de mémoire à laquelle nous invitent nos amis Anciens Combattants, résistants et Déportés, nous la portons et devons continuer à la porter vers les jeunes générations.

Le 25 août 1944, ce n’est pas seulement la Libération de Paris et de sa banlieue, c’est aussi un formidable élan d’espoir, de générosité et d’audace.
Un large rassemblement, par delà les diversités d’opinions, a ouvert la voie à des avancées décisives :
Le droit au travail, au logement, aux loisirs, le droit à la retraite, à la culture, à l’action syndicale. Des revendications toujours d’actualité aujourd’hui et toujours défendues à Gennevilliers.

Ces valeurs fortes de la Résistance, de démocratie, de paix, de progrès social, nécessitent d’être toujours plus défendues :

-Dans un monde où les inégalités ne cessent de se creuser, dominé par la toute-puissance de l’argent

-Dans un monde où « l’autre » est pointé comme un ennemi. Aujourd’hui par DAESH, hier par les fascistes hitlériens. Notre ville exprime sa solidarité avec tous les peuples victimes du terrorisme en mettant ses drapeaux en berne. Nous n’accepterons ces massacres nulle part.

-Dans un monde où des nazis défilent aux Etats-Unis, dans une grande complaisance du Président.

Dans notre ville, dans notre pays, nous devons rester vigilants. Nous ne devons pas oublier que le combat contre l’horreur est permanent afin de préserver la paix et éviter les dérives, tels que le racisme et l’antisémitisme.

Plus que jamais, nous devons poursuivre le combat de ces hommes et de ces femmes, engagés dans cette lutte pour la liberté, la dignité et la paix, car l’espoir d’un avenir de fraternité et de progrès, d’égalité et de justice sociale, n’a rien perdu de son actualité.
Je vous remercie de votre fidélité.

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