Gennevilliers présente « Nous, Ouvriers: nos coeurs battent encore » le 16 mars à 20h30 à Jean-Vigo

Patrice Leclerc
Gennevilliers

J’ai le plaisir de vous inviter à l’avant première de l’épisode 3 de la trilogie documentaire « Nous les ouvriers » de Claire Feinstein et Gilles Perez, le mercredi 16 mars à 20h30 au cinéma Jean-Vigo. J’ai proposé au Conseil municipal de voter une aide pour la production de ce documentaire et je remercie l’ensemble des conseillers municipaux de Gennevilliers pour ce vote unanime. J’ai souhaité ainsi que notre ville participe à la valorisation du monde du travail et de la création. Nous sommes dans un monde qui écrase et dévalorise le salariat. Dans un temps où les médias ont fait disparaître la classe ouvrière des écrans. Cela a des conséquences négatives sur les représentations sociales. Il est donc de notre devoir de participer de la fierté d’être de ce monde du travail, de ce monde généreux et courageux. De ce monde qui crée la richesse qui permet à la société de se développer ou plutôt « devrait » si la richesse n’était pas accaparée par quelques boursicoteurs. Ce film est en quelque sorte notre film, celui de notre vie, celui de nos parents. Une ville fière de ses origines, de son présent, c’est une ville forte pour construire son avenir. En espérant vous retrouver lors de la projection et du débat,

Nous, ouvriers : nos cœurs battent encore
3eme épisode au cinéma Jean Vigo en présence des réalisateurs
Série documentaire de 3 x 52 minutes Diffusion 14, 21, 28 mars sur France 3
Réalisateurs : Claire Feinstein et Gilles Perez
Année : 2016 – Produite par 13 Productions pour France 3 et Histoire
Entrée libre

On a peine à l’imaginer. Ils sont pourtant des millions. Un peu plus de sept selon les dernières statistiques. Sept millions de corps qui se plient, de mains qui s’activent, de sueur, de cambouis, de gestes chaque jour mille et mille fois répétés.

Les ouvriers représentent encore aujourd’hui un quart de la population active française. La France en bleu de chauffe et chaussures de sécurité travaille toujours. Quand les ouvriers du textile ou de la sidérurgie diminuent, ceux du tri, de l’emballage, de l’expédition ou les conducteurs livreurs, eux, progressent. Ils sont là et pourtant invisibles. Car ces hommes et ces femmes ont disparu de notre champ visuel. Il faut des fermetures d’usines et des vies qui s’écroulent pour que l’on redécouvre, étonnés, leur existence. Au sortir de la Seconde guerre mondiale, ces travailleurs étaient pourtant acclamés comme des héros.« Gueules noires » et métallos étaient alors les figures incontournables de la reconstruction et les fers de lance des plus grandes avancées sociales.

Comment une telle mutation a-t-elle pu avoir lieu ?
Cette fresque historique en 3 volets revient sur les révolutions, les frustrations, les victoires et les échecs qui ont changé radicalement le visage du travailleur français. Pour cela, il faut partir ausculter les mémoires. Avec près d’une cinquantaine de familles, du Nord au Sud de la France, d’Est en Ouest, ce film dresse le portrait de cette France ouvrière par ceux qui l’ont faite et continuent de la faire. Une plongée dans les souvenirs entremêlés afin que se redessine la réalité de la vie ouvrière. Celle du fond de la mine, celle de la chaîne, de la « ligne » comme l’on dit poliment aujourd’hui. Mais aussi le quotidien des courées, les jardins bêchés les dimanches, les bistrots, les bals et les réunions syndicales.

En suivant le fil de ces mémoires entrelacées, aidé par un comité éditorial d’historiens et de sociologues, ce film pose aussi la question de la désindustrialisation de la France voulue par les gouvernements successifs dès les années soixante.

Pour la première fois, cette trilogie propose un portrait d’ensemble de ces hommes et femmes qui ont reconstruit la France avant que cette dernière ne les sacrifie sur l’autel de la « nécessaire » rentabilité.

Episode 1 : « … nos mains ont reconstruit la France » 1945-1963 – Durée 52 ‘14’’
Dans sa première partie, le film décrit les années d’après-guerre. Les ouvriers sortent auréolés de leur engagement massif dans la Résistance, et la fierté d’appartenir à ce monde est grande.
Dans l’inconscient collectif, l’ouvrier a le visage et la gouaille de Jean Gabin. Le travail en usine ou à la mine reste une réelle épreuve, mais les acquis du Front populaire et les réformes sociales de 1945 laissent espérer aux ouvriers une amélioration de leurs conditions de vie.

Episode 2 : « … nos rêves ont façonné la société » 1963 – 1983 -Durée 52’14’’
Au beau milieu des Trente Glorieuses, la France construit l’Europe en réformant son industrie. Les puits de mines sont progressivement abandonnés. La décentralisation industrielle, lancée dans les années soixante, est une aubaine pour certaines régions de l’Ouest et du Sud de l’hexagone, mais marque le début du déclin des bassins industriels traditionnels.

Au cœur de la Ve République gaulliste, les ouvriers doivent faire face à une nouvelle révolution industrielle. L’automatisation redessine sa place. Ces années-là parlent de progrès, de confort et de plein emploi. Mais les ouvriers de cette génération s’interrogent : ne sont-ils que des machines à produire ?

Episode 3 : « … nos cœurs battent encore 1983 à nos jours – Durée 52’14’’
Ils y ont crû : un président de gauche devait forcément les protéger. La désillusion est terrible. Dès 1983, la fermeture des Hauts-Fourneaux, les restructurations dans l’automobile, les délocalisations, l’intérim, le chômage, la précarisation de la vie assomment les ouvriers.
Celui qui a un emploi est un chanceux. Pour le conserver, il faut faire profil bas et endurer un rythme toujours plus soutenu. Les ouvriers qui, un temps, avaient espéré accéder aux classes moyennes, se retrouvent une nouvelle fois relégués en bas de l’échelle. La fierté d’appartenance à une classe laborieuse a disparu avec cet espoir déçu. Désormais, on ne se dit plus « ouvrier ». On préfère le nom d’ « opérateur » ou de « technicien ». Sept millions de travailleurs sont ainsi « ouvriers » sans vraiment le savoir eux-mêmes.

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