Déclaration de Patrice Leclerc, Maire de Gennevilliers, le soir du deuxième tour des régionales. Le 13 décembre 2015.

Patrice Leclerc
Gennevilliers

La mobilisation des électrices et des électeurs a permis d’empêcher qu’aucune région en France ne soit gagnée par le Front national.

C’est une excellente nouvelle pour la démocratie.

Comme annoncé, la droite gagne des régions sur la gauche. Cela n’est pas surprenant mais inquiétant.

Comme beaucoup d’entre vous, les résultats de ces élections m’inquiètent pour l’avenir de notre pays. Il s’agit d’une grave alerte sociale et démocratique pour la France.

Ces résultats ne sont pas de bon augure pour le monde du travail et de la création. La droite ne va pas améliorer la situation. Nous en avons un exemple récent dans notre département : vendredi Patrick Devedjian a voulu supprimer le pass 92, cette aide de 70 euros pour les activités sportives et culturelles des collégiens. Heureusement, la vigilance des élus Front de gauche a réussi à le faire reculer.

Il faudra mener, demain ces combats à l’échelle de la région.

Je l’ai dit la semaine dernière, on ne combat pas le Front national en allant sur son terrain.

On combat ces idées dangereuses en développant des idées généreuses, en ayant des actes qui replacent l’être humain au centre des préoccupations. Il faut cesser les cadeaux au patronat pour travailler à la création de l’emploi, la relance par le pouvoir d’achat des familles et des retraités. Il faut cesser avec ces lois votées à l’Assemblée nationale qui conduisent à la hausse du chômage, l’éloignement des politiques du terrain, qui remettent en cause les promesses électorales. Quand les gens se sentent abandonnés, non respectés, ils s’abstiennent ou cherchent à exprimer leurs colères contre les autres. Il faut soutenir les salariés qui luttent, comme ceux d’Air France et j’ai une pensée pour notre ami Gennevillois, Pascal Maquet, en procédure de licenciement, qui ne touche pas son salaire depuis le 14 octobre. Il faut soutenir les salariés qui luttent, savoir choisir son camp. La gauche doit être du côté des travailleurs et pas du côté du patronat.

Il faut cesser de jouer avec le FN dans les médias, entre forces politiques. Sa banalisation est dangereuse, car cela commence par des idées de haines et de refus de l’autre, par des bulletins de vote… l’Histoire montre que cela finit toujours mal. La droite comme une certaine gauche ne doit pas jouer avec l’épouvantail FN pour essayer de gagner le second tour des présidentielles. Il faut relancer le débat d’idées politique, projet de société contre projet de société.

Il faut reconstruire les solidarités, reconstruire le sentiment d’appartenir à une même communauté de salariés, à une même couche populaire pour regagner la force d’agir contre la confiscation par les boursicoteurs des richesses créées dans notre pays.

Le FN a fait un score important à Gennevilliers au premier tour, mais moins qu’en France. Nous l’avons à nouveau réduit au second tour. La droite républicaine est repassée devant. La gauche progresse sur son total gauche du premier tour. Nous résistons mieux ici qu’ailleurs.

La gauche reste majoritaire dans notre ville. C’est la démonstration qu’avec une politique bien à gauche, proche des gens, respectueuse des engagements pris, on peut résister mieux qu’ailleurs.

Il faut vraiment tirer les leçons de ces politiques gouvernementales, de ces lois votées à l’Assemblée nationale qui ont pour résultat une montée du vote FN, des victoires de la droite.

Il faut tirer les leçons de l’échec. Après 2012 la gauche avait tous les pouvoirs, 21 régions sur 22, une majorité de grandes villes, une grande majorité des départements, l’Assemblée nationale et le Sénat. Jamais la gauche n’avait connu une telle situation. Aujourd’hui la déception est telle que la droite récupère un à ces lieux et va avoir en plus la majorité à la métropole de Paris, du territoire et de la Région.

J’appelle les forces de gauche et écologique à reprendre le chemin du combat social, de l’action avec le peuple, de choisir de s’attaquer à la loi de l’argent, à la pensée unique libérale. C’est ainsi et ensemble que nous recréerons de l’espoir pour faire reculer les votes de désespoir.

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