Un courrier du maire de Gennevilliers à Madame Myriam El Khomri, Secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Madame la Secrétaire d’Etat,

Le nouveau Contrat de ville prévoit de recentrer les crédits sur les quartiers prioritaires où se manifeste la plus grande pauvreté et donc le besoin de mobiliser l’ensemble des politiques publiques de droit commun afin de rétablir l’égalité dans ces quartiers.

Dans ce cadre, le Contrat de ville de Gennevilliers a été présenté à l’arbitrage de l’Etat, en Préfecture, le mercredi 13 Mai 2015. Cette réunion avait pour objectif de faire le point sur l’ensemble des projets déposés par la ville, les associations et la Caisse des écoles pour le PRE et de négocier les sommes allouées.

 

Lors de cette rencontre, nous avons eu la stupéfaction de découvrir que son montant diminuait de 17%, amputant lourdement les crédits que l’Etat mobilisent pour aider les quartiers les plus pauvres.

Les financements du CUCS passeraient de 415 000€ en 2014 à 329 300€ en 2015, soit une perte substantielle de 85 700€. Et concernant le PRE, la baisse s’élève à 60 940€ (350 700€ en 2015 contre 411 640€ en 2014). Le montant total de la baisse atteint le niveau inégalé de 138 640 €. Pourtant, lors des réunions préparatoires, les annonces faites par l’Etat ne laissaient absolument pas présager d’une telle diminution.

Faut-il rappeler que la crise impacte fortement les populations les plus fragiles des villes populaires comme en témoignent les taux de chômage et les indicateurs sociaux de Gennevilliers. De même, faut-il rappeler le rôle déterminant des associations qui agissent au quotidien pour le mieux-être des habitants.

Pour sa part, la baisse des crédits du PRE de Gennevilliers est particulièrement surprenante alors que les bénéfices engendrés par ses actions sont reconnus. L’Etat a indiqué que notre institution développait un dispositif exemplaire qui avait fait ses preuves.

Enfin, le retard pris par l’Etat pour publier la liste des quartiers retenus en politique de la ville a des conséquences lourdes. Les associations, services municipaux et la Caisse des écoles qui avaient, du fait de ce retard, dû reconduire en 2015 dans le même format, les initiatives conduites en 2014, pour ne pas pénaliser les habitants, découvrent tardivement qu’ils disposent d’une enveloppe fortement diminuée pour les mener à bien.

Les déclarations initiales soulignaient la volonté de l’Etat de réduire les sites prioritaires, pour éviter le « saupoudrage » et concentrer les moyens sur les populations les plus en difficultés. Or, loin de concrétiser cette ambition, les baisses de financement déjà constatées ces dernières années, prennent, et pour la première fois, une ampleur inégalée.

Les associations Gennevilloises, victimes de cette baisse, souhaitent vous rencontrer. Je vous prie de trouver joint à cette lettre, leur courrier, sollicitant un entretien. Je m’associe à cette démarche et souhaite également vivement vous rencontrer afin d’évoquer ces sujets cruciaux.

Mon secrétariat contactera votre cabinet afin d’envisager une telle rencontre.

Dans cette attente,

Je vous prie de croire, Madame la Secrétaire d’Etat, en l’assurance de ma haute considération.

Patrice LECLERC
Maire de Gennevilliers

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