Gennevilliers rend hommage à Benjamin Steinberg

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Chère Annie,
Chère Soranie,
Chères ami-es

Benjamin STEINBERG nous a quittés, samedi 15 novembre. Comme vous toutes et tous, j’ai personnellement beaucoup de tristesse mêmesi je ne suis pas ici la personne qui l’a le plus connu. Avec Jacques Bourgoin, nous avions de l’affection pour cet homme que nous croisions régulièrement lors des différentes initiatives dans notre ville, ainsi qu’à la restauration du personnel communal.

Il était une personnalité locale gennevilloise. Une personnalité aimée par beaucoup de gennevilloises et de gennevillois.

C’est en leurs noms, au nom de la Ville de Gennevilliers, que je présente toutes mes condoléances à Annie, sa fille, Soranie, sa compagne, à toute sa famille et tous ses amis.

Je garde l’image d’un homme doux, humble, presque tourmenté lorsque l’on parlait politique. D’un homme qui aimait l’échange, chercher dans la complexité, avide de discussion.

Je garde l’image du couple qu’il formait avec Soranie Blanc. C’était un féministe, en plus de l’homme de culture que l’on rencontrait régulièrement au conservatoire. Un homme qui avait de l’humour et savait me répondre quand je lui demandais si son féminisme n’était pas qu’une preuve d’amour supplémentaire envers Soranie.

Oui Benjamin était un homme attachant. Il fait partie de ces personnes dont l’on se dit, après leur décès malheureusement, qu’on aurait aimé mieux les connaitre, leur consacrer plus de temps. Il fait partie des ces personnes humble et modeste dont on apprend après coup l’épaisseur de leur humanité, de leur engagement.

Benjamin Steinberg s’est éteint au terme d’une vie active et militante au cours de laquelle, il a notamment été un résistant, un militant de la paix, et un cadre territorial au Centre Municipal de Santé.

Décoré de la Croix de guerre, il fut un résistant particulièrement héroïque d’abord à Grenoble qu’il dut fuir face à l’avancée des nazis.

Il s’engagea alors dans les maquis de l’Ardèche puis fut de ceux qui participèrent à la Libération de la Ville de Lyon.

Sa conception de la FRANCE était généreuse et ouverte. La paix retrouvée, il continua d’œuvrer en faveur de son avènement.

Il fut ainsi quelques années plus tard un ardent acteur de la paix pour le Viêt-Nam.

Membre du Conseil national du Mouvement de la Paix, il avait été un militant actif de la paix entre le Viêt-Nam et la France.

Il militait alors pour qu’une solution pacifique aux conflits puisse intervenir en dehors de toute ingérence étrangère. Il organisa à Gennevilliers plusieurs initiatives pour obtenir le dénouement de la situation et pour que les troupes américaines quittent les territoires de la péninsule indochinoise.

J’ai lu dans la Voix populaire de l’époque que lors du meeting qu’il avait organisé mercredi 5 mai 1971 à la Bourse du Travail avec deux représentants vietnamiens, ces derniers lui avaient adressé toute leur reconnaissance pour ce qu’il avait fait avec la section du Mouvement de la paix de Gennevilliers, pour la cause de la paix et hâter la fin de la guerre.

Fidèle à son combat dans la résistance, il sera aussi un ardent partisan des valeurs du Conseil National de la Résistance. Il fut membre du parti communiste français jusque dans les années 80. J’ai connu un militant progressiste critique des erreurs des communistes, mais combatif pour que ce monde change.

C’est le 1er novembre 1967, qu’il entra dans la fonction publique territoriale en tant que chef administratif du Centre médico-social jusqu’en juin 1985, date à laquelle il prit sa retraite.

Durant ces années, il travailla avec Etienne Gatineau-Saillant, dans la plus grande complicité et respect mutuel.

A ce poste, il anima le pôle administratif, s’assurant de la qualité du travail de chacun, veillant à l’implication de tous et pilotant la bonne gestion du Centre.

Leur objectif était que le droit à la santé ne puisse être séparé du droit à l’éducation, à la culture, au sport, au travail… conditions essentielles pour le progrès de l’humanité et de la justice sociale.

C’est sur ces fondements qu’il a travaillé à la modernisation et l’extension des missions de ces structures. Il s’est appuyé sur une grande rigueur de pensée et de réflexion profonde, marquée par des convictions fortes.

S’impliquant toujours dans l’action pour la santé publique, il deviendra également le Secrétaire national des Comités de liaisons des centres de santé à but non lucratif.

Même si Benjamin STEINBERG n’habitait pas Gennevilliers, il sera aussi un militant actif local, je l’ai dit dans le cadre des luttes du mouvement de la paix et ces dernières années un acteur de la Maison de la solidarité et un membre actif de l’association des parents et amis du conservatoire de Gennevilliers ; association dont il sera le vice-président.

Benjamin a eu une vie pleine et active, une belle vie comme me l’a confié Soranie dont il a su transmettre sa passion à sa fille : Annie, et auxquels je veux dire toute mon affection ainsi qu’a ses proches. Je veux dire à Annie et Soranie combien nous partageons toute leur peine.

Benjamin STEINBERG était un homme vraiment bien.

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