En Palestine, Gennevilliers avec la délégation française pour rendre hommage à Fernand Tuil

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Avec une délégation d’élu-es et de militant-es français-es, nous avons participé à l’hommage en Palestine à notre ami et camarade Fernand Tuil, responsable de l’AJPS. « Juif, franco-tunisien » avec un passeport palestinien, il a été le militant qui a œuvré pour des jumelages entre des villes françaises et des camps de réfugiés palestiniens.

 

Au-delà du camarade, nous avions une raison particulière à participer à cet hommage puisque qu’avec son épouse, Isabelle Tordjman, Fernand a organisé notre voyage de noces en Palestine l’an passé.

Ce séjours a été, une fois de plus, un moment fort en émotions, un moment où l’on vibre de passion pour la liberté, où l’on réssent « pour de vrai » que l’on est citoyen du monde, que l’on a des amis, des frères, des camarades dans chaque pays.

Fernand était si formidable que des palestiniens des camps, des « simples citoyens » aux plus hauts dirigeants dans les localités, mais aussi au niveau de l’Etat ont participé avec nous à cet hommage.

Des initiatives ont ainsi été organisées dans les camps de réfugiés de Kalendia, Dheisheh, Aida, au Consulat de France à Jérusalem, à la Mouqata ou nous avons rencontré Mahmoud Abbas, le Président palestinien.

Nous avons manifesté avec Fadwa Baghouti pour la libération de son mari et de tous les prisonniers politiques. (Je prendrai une initiative publique prochainement à Gennevilliers sur ce sujet pour la libération de notre citoyen d’honneur Marwan Barghouti et de tous ses camarades.)

Notre manifestation s’est rendue à El Bireh où se dresse une tente abritant les femmes des prisonniers politiques actuellement en grève de la faim. J’ai rencontré la femme de l’ancien maire d’El Bireh, actuellement en prison et qui m’avait reçu il y a 2 ans.

Fadwa Barghouti nous a invité avec Jacques Bourgoin dans son bureau. J’ai appris à cette l’occasion que Marwan recevait bien les courriers que je lui envoie chaque mois en prison dans le cadre de mon parrainage d’un prisonnier politique palestinien.

Nabil Shaath, responsable des relations internationales du Mouvement national palestinien de libération (Fatah), nous a fait l’honneur de nous recevoir et de répondre à nos questions sur la situation politique.

Lors de notre rencontre avec le Président Palestinien Mahmoud Abbas, celui-ci a eu une façon d’interroger Israël sur ses frontières que je n’avais jamais entendu encore : « Messieurs les Israéliens, dites-nous où sont vos frontières, dites à la communauté internationale où elles se trouvent ? ».

Michel Warschawski, un journaliste et militant pacifiste d’extrême gauche israélien, nous a fait le plaisir de diner avec nous et nous a donné une conférence sur la situation. Il a magistralement démontré la stratégie de Sharon, aujourd’hui encore à l’œuvre, de construire un territoire en 3D, faisant qu’Israel avec ses souterrains et routes superposées, développe un pays comme un gruyère: ses colonies toujours reliées entre elles, et transformant les territoires palestiniens en des trous coupés les uns des autres.

J’allais oublier le concert donné par les élèves de L’association Al Kamandjâti (AK) créé en 2002 par Ramzi Aburedwan, directeur artistique de l’Ensemble National de Musiques Arabes de Palestine. Nous leur avons donné les instruments de musique collectés lors de la Fête de l’Huma. Avec Jacques Bourgoin, nous avons convenu avec Ramzi que nous l’aiderions pour la création d’un conservatoire, en lien avec la ville de Stains, dans le camp de El Amarari.

Nous sommes allés ensuite, vers une minuit, faire une surprise à Salah Hamouri qui faisait une fête avant son mariage. Nous avons dansé avec lui, une fois la surprise passée. Belle soirée avec le citoyen d’honneur de Gennevilliers.

Samedi après midi, le conseil municipal d’El Bireh, nous a fait visiter le centre pour les enfants qui vient d’être fini de construire et pour lequel il nous demande de les aider pour investir dans les locaux d’activités.

Bref, ce qui devait être 3 jours denses, s’est transformé en 2 jours très denses, puisque les autorités israéliennes ont bloqué arbitrairement pendant 12 heurs deux de nos camarades à l’aéroport (ils en ont expulsé un troisième), et cela par une discrimination raciste sur les origines des noms. Nous avons attendu sur le parking de l’aéroport leur libération pendant 5 heures puis laissé une partie d’entre nous pour les attendre.

Ce voyage trop court nous a permis de faire à nouveau de formidables rencontres en terre palestinienne.

Cerise sur le gateau, l’ami de ma femme, le ministre Palestinien de la culture et de l’information Anouar Abu Eisheh, de Hébron, a fait le déplacement pour rendre hommage à Fernand et nous a permis ainsi de la retrouver. Belle retrouvaille.

Le combat continue. Merci Fernand, de nous avoir encore une fois encore permis de vivre des moments intenses. Nous ne t’oublierons pas, frère!

Merci à Isabelle, Olivier, Noha, Wissem, Marianne, Lana, … qui ont tout organisé et bien organisé. Merci.

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