Financement de logements sociaux : Le Conseil général récompense les mauvais élèves

Les élus de droite du Conseil général sont-ils soudainement devenus soucieux de mixité sociale?

Alors que 22 villes du département sur 36 sont hors-la-loi SRU (moins de 25% de logements sociaux), le Président du Conseil général, Patrick Devedjian a décidé de leur accorder une prime à la ségrégation par le biais de son nouveau dispositif d’aide à la production de logements sociaux (qui doit être présenté en séance publique le 20 décembre prochain) et supprime les aides à la constructions de logements sociaux (PLA-I, PLUS) dans les villes populaires (soit une perte de 7.500 euros par logement).

Le projet de Patrick Devedjian prétend favoriser la mixité sociale : «nécessaire  à l’équilibre social des ensemble immobiliers ». Loin de régler les différences, poursuit en fait la ségrégation sociale et spatiale déjà engagée par la droite dans ce département.

Le Conseil général propose en effet de ne plus financer, dans les villes populaires ayant atteint plus de 35% de logements sociaux, que des programmes PLS (logements dit sociaux dont les loyers sont plus du double que ceux des PLA-I) alors que la majorité de la population ne peut accéder qu’à du vrai logement social (PLA-I, PLUS). Les chiffres de la Fondation Abbé-Pierre démontrent ainsi que 6 habitants de notre pays sur 10 sont éligibles au logement social (PLA-I, PLUS).

A l’inverse, le Conseil général propose de mieux financer les programmes des villes qui ont jusque-là refusé obstinément de se mettre en conformité avec la loi et d’accueillir les couches populaires et modestes sur leurs territoires, quand ils ne les ont pas chassées purement et simplement comme ce fut le cas à Levallois. C’est la prime aux mauvais élèves.

D’un côté, Monsieur Devedjian s’insurge contre le projet de gouvernance de la Métropole de Paris et ses conséquences sur les libertés et les compétences essentielles des villes et départements de la petite couronne en matière d’urbanisme, d’habitat et de logement.

Mais de l’autre, il prétend décider à la place des élus municipaux et interdire aux villes populaires de construire sur leur territoire du logement social pour répondre aux besoins des populations.

La vérité, c’est qu’il veut continuer à faire baisser le nombre de construction de logements sociaux dans les Hauts-de-Seine. Ainsi, il accentue la ségrégation urbaine et sociale en Ile-de-France en renvoyant en 2e couronne les salariés, les jeunes et les familles populaires.

Les élus communistes et citoyens du Conseil général refusent une telle politique et proposeront en séance du 20 décembre que l’ensemble des projets soit financé dans chaque ville, sans discrimination avec pour objectif la construction de 5.500 logements sociaux par an (contre 3.000 actuellement) dans les Hauts-de-Seine.

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