Communiqué de Jacques Bourgoin, maire de Gennevilliers: Nelson Mandela est mort. Son combat doit vivre.

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Gennevilliers

Comme des millions de citoyens à travers le monde, l’annonce du décès de Nelson Mandela me procure une très grande tristesse et une profonde émotion.

Si cette peine n’a pas de frontières, c’est bien parce que Nelson Mandela a su faire de la lutte contre l’apartheid une cause universelle avec cette conviction chevillée au corps qu’une idée juste peut devenir le combat de tous.

Alors qu’en 1985 un sondage effectué révèle que 2% des français connaissaient Nelson Mandela, 5 ans plus tard, par millions, les citoyens du monde obtiennent sa libération.

Cette lutte c’est celle d’un homme qui a toujours mis en avant que pour la classe dominante l’apartheid et le racisme étaient un puissant levier utilisé pour diviser les exploités quelque soit leur couleur de peau.

Quelques années après sa libération, en 1994, lorsque Nelson Mandela est élu Président d’Afrique du Sud, il continue à se donner tout entier au service de cette cause: bâtir une nouvelle nation débarrassée de l’apartheid où le mot « race » n’a plus aucune signification.

La ville de Gennevilliers, ses habitants et ses élus ont pris à l’époque une part active à ce combat. En septembre 1985 le conseil municipal, sur proposition du groupe communiste et républicain, adopte une délibération faisant de Nelson Mandela le citoyen d’honneur de Gennevilliers.

Rassemblements, accueil de l’exposition « free Mandela » réalisée par plusieurs centaines d’artistes en 1990, mobilisations de soutien à l’ANC… à de multiples reprises les gennevillois ont manifesté leur attachement aux valeurs de justice, d’égalité et de respect des droits fondamentaux en se mobilisant pour la libération de celui que l’on appelait alors « le plus vieux prisonniers du monde » et pour la fin de l’apartheid.

Cette mobilisation de la ville trouvera son prolongement aussi dans l’action de Jacques Brunhes, député-maire, à l’Assemblée Nationale aux cotés de nombreux autres députés pour exiger que la France cesse toute relation commerciale politique et culturelle avec le régime d’apartheid tant que celui-ci ne sera pas tombé.

En avril 1994 Jacques Brunhes fera également parti de la mission d’observation internationale lors des premières élections ouvertes à tous les sud africains qui éliront l’ANC et Nelson Mandela à la tête du pays avec plus de 62% des voix.

 

Jusqu’au bout Nelson Mandela aura incarné la paix, la sagesse, l’esprit de résistance et de responsabilité avec cette capacité à toujours rassembler suivant ce mot d’ordre: ne jamais céder sur le fond mais trouver les formes et les gestes pour faire converger les forces.

La victoire de Mandela, c’est celle de l’humanité sur l’apartheid.  Son combat ne rentre pas dans l’histoire.  Il est pleinement d’actualité.

Honorer la mémoire de celui qui a passé 10 milles jours et 10 milles nuits dans le bagne de Robben Island c’est surtout se battre pour ouvrir toutes les portes des prisonniers politiques du monde dont celles d’Israël où croupissent 4800 palestiniens dont le député Marwan Barghouti, lui aussi citoyen d’honneur de la ville de Gennevilliers.

C’est se battre pour faire comprendre qu’il n’y a de bonheur pour personne dans l’oppression, ce que disait si bien Mandela : « Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu’un d’autre de sa liberté. L’opprimé et l’oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité. »

Le monde perd un homme de sagesse et de paix, mais le combat de Mandela est d’une brulante actualité.

J’adresse mes sincères condoléances à sa famille, ses proches et à tout le peuple sud africain.

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