Intervention au Banquet des amis de l’Humanité à Gennevilliers

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Gennevilliers

Banquet des amis de l’Huma -2 février 2012

Chers amis, Chers camarades,

Avec le collectif de direction de section, les élus communistes et républicain, Jacques Bourgoin et Roland Muzeau, je vous souhaite la bienvenue à notre traditionnel banquet des amis de l’Huma.

Chaque jour, je me dis que nous avons raison d’être des lecteurs du journal l’Humanité. Ce n’est pas un hebdo parfait, il connaît des problèmes de moyens, mais il donne une vision du monde plus proche de nos vies, de nos aspirations que ce que l’on voit à la télévision.

Que ce soit France 2 ou TF1, le journal télévisé me met en colère. Traitent-ils de sujets importants ?
Nous expliquent-ils les raisons du chômage ? Non !
Montrent-ils les conditions de vie des salariés et des chômeurs ? Non !
Nous aident-ils à comprendre les enjeux sur les rythmes scolaires ? Non !
Donnent-ils la parole aux salariés de Peugeot et Renault ? Non !
Montrent-ils les différentes propositions pour financer nos retraites ? Non !
Expliquent-ils les enjeux sur ce qu’il se passe au Moyen-Orient ou au Mali ? Non !

Le scoop de ces journaux, ce qui prend la moitié du temps d’antenne, c’est qu’en plein mois de janvier il fait froid et il neige !

De qui se moquent-ils ?

Cette conception journalistique est honteuse sur une chaine privée et dramatique sur une chaine publique.
Si vous voulez comprendre le monde, comprendre ce qu’il se passe, connaître des propositions alternatives à tout ce qui nous enfonce : lisez l’Humanité. C’est un journal utile à l’engagement de chacun d’entre nous.

En parlant de journal, je pense au journaliste, à notre ami Nadir Dendoune, qui était venu à Gennevilliers il y a quelques mois, nous présenter son film sur la Palestine et qui est en prison depuis 11 jours en Irak pour avoir pris des photos sans autorisation.  Nous exigeons sa libération, nous exigeons la liberté de la presse. Nous développerons des actions avec son comité de soutien pour gagner sa liberté.

Gennevilliers, la France et le monde ont besoin de citoyennes et de citoyens, comme vous, comme nous, engagés pour défendre et promouvoir le bien commun.

On le voit bien, on le sent bien : nous ne pouvons pas laisser l’état des choses continuer ainsi !

La société se délite, la peur de l’autre se répand, le découragement face aux difficultés fait baisser les bras aux plus combatifs, pousse au suicide les plus en difficultés dans l’entreprise. En 2013, les inégalités s’accroissent avec la pauvreté, le chômage atteint des records, la jeunesse se sent abandonnée, on meurt dans les rues…

J’entends dire ici ou là: ce gouvernement ne tient pas ses promesses !  C’est vrai sur quelques promesses : je pense au droit vote des résidents étrangers, à la loi qui permettrait au tribunaux de suspendre les plans de licenciements à seul but boursier, ou la renégociation du traité européen…

Mais au fond, toutes les raisons qui nous ont amenées à vouloir débattre au sein de la gauche des mesures à prendre, toutes les raisons pour lesquelles nous avons mené campagne à l’élection présidentielle et à l’élection législative sur le vote Front de gauche restent malheureusement valables !
Toutes les raisons qui nous ont amenées à décider de ne pas participer au gouvernement restent d’actualité.

Pourquoi avons nous refusé de participer au gouvernement ? Nous ne sommes pas des mauvais coucheurs. Nous ne sommes pas des boudeurs. Nous ne sommes pas des femmes et des hommes qui cherchent d’abord la bonne place, au chaud, dans les salons dorés de la république. Non ! Nous sommes du peuple, et nous avons une boussole : le contenu progressiste ou non des politiques.

L’actualité montre que nous avions raison d’alerter les citoyennes et citoyens : si la politique menée ne rompt pas avec les politiques libérales, si elle ne place pas l’humain d’abord en s’attaquant à la finance, ce sont des mauvaises politiques pour le peuple.

Nous aurions préféré avoir tort. Mais l’actualité, l’impuissance de la majorité gouvernementale devant les licenciements, l’impuissance devant la montée du chômage, l’impuissance devant l’explosion des profits,
l’incapacité à faire rêver les jeunes sur l’avenir, ressemblent à une courbure d’échine devant l’argent roi. Nous, nous refusons cette impuissance; nous nous battons pour imposer la puissance du peuple.
C’est le sens de la campagne du Front de gauche pour faire connaître les alternatives à l’austérité. Nous allons à Gennevilliers, comme dans le pays, développer une campagne populaire contre l’austérité et pour une autre politique.

Nous avons raison de penser que des mauvaises mesures sous Sarkozy restent des mauvaises mesures sous Hollande. Notre problème ce ne sont pas les hommes, même si nous n’avons aucun regret d’avoir participé à chasser Sarkozy, notre problème c’est le contenu des politiques menées.

Notre baromètre est simple : quand Mme Parisot, présidente du patronat sourit et que Bernard Thibaud de la CGT, est en colère, cela n’annonce pas le beau temps pour les salariés. La gauche n’est pas là pour donner le sourire au patronat mais aux salariés.

L’être humain doit être la priorité de la politique. Autrement c’est le sens même de notre vie en société qui se perd. Nous vous proposons de partir de repères politiques simples mais utiles pour penser l’action :
L’entreprise doit elle servir à produire des marchandises répondant aux besoins des personnes ou à cumuler des profits à la Bourse ?
Le logement doit-il servir à loger des gens ou à la spéculation immobilière ?
Les progrès scientifiques doivent-ils servir au développement de l’être humain ou à le faire disparaitre?
L’argent n’est-il qu’un moyen ou un but ?
Le respect des femmes, des hommes et de la nature ne s’oppose-t-il pas à l’argent roi ?
Ces questions sont au cœur des enjeux politiques, et le gouvernement n’y répond pas en continuant à privilégier les puissants, la finance.

Nous attendons toujours des mesures radicalement nouvelles favorisant le pouvoir d’achat, la lutte contre la spéculation financière et immobilière, la protection de l’environnement, l’emploi des jeunes et des moins jeunes… Jamais notre pays n’a produit autant richesse, jamais elles n’ont été aussi mal réparties ! La politique doit décider de remettre les choses à l’endroit ! C’est l’objet de notre campagne du front de gauche contre l’austérité.

C’est l’engagement des communistes et du journal l’Humanité à vos cotés.

Je vous souhaite une très bonne soirée.

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