18/10/2012 avis sur le programme prévisionnel des investissemts en lycées

SEANCE DU CONSEIL GENERAL DU 19 OCTOBRE 2012 AVIS SUR LE PROGRAMME PREVISIONNEL –  DES INVESTISSEMENTS EN LYCEES 2012-2022

Intervention de Catherine Margaté

Monsieur le Président, Cher(e)s Collègues,

Nous avons, aujourd’hui, un avis à donner sur le PPI des lycées présenté par le Conseil Régional d’Ile de France. C’est un document important puisqu’il s’agit d’offrir à tous les jeunes, quelque soit leur lieu d’habitation, un cadre et une offre de formation qui correspondent à leurs besoins et leurs attentes en lien avec leur insertion professionnelle et leur épanouissement personnel.

Nous avions regretté, en décembre 2001, que le PPI n’ait pas fait l’objet d’un examen approfondi. Je tiens donc à saluer la démarche qui a prévalu à l’élaboration de ce nouveau programme pour 2012-2022. Une réflexion, à laquelle a été associé l’ensemble des acteurs de l’éducation, les élus, les communautés éducatives, parents, lycéens et lycéennes. Nous avons, en ce sens, apprécié à la commission de l’enseignement, la présentation faite par Henriette Zoughebi, Vice-présidente du Conseil régional chargée des lycées.

Le groupe communiste et citoyen s’inscrit dans cette nouvelle démarche qui prend appui sur la réussite de tous les lycéens et les lycéennes avec la conviction qu’ils peuvent et doivent réussir, qu’ils en ont tous et toutes les capacités.

Nous sommes particulièrement inquiets des conséquences de l’action gouvernementale de ces dernières années. La suppression de milliers de postes, le renoncement aux objectifs de l’éduction prioritaire, l’abandon du traitement de la difficulté scolaire dans l’école a conduit au développement des inégalités et au creusement des écarts entre les meilleurs élèves et les plus en difficulté, tirant l’ensemble de notre système éducatif vers le bas.

Aujourd’hui 16% d’une classe d’âge sortent du système scolaire sans diplôme et que 78% des élèves de catégories sociales favorisées ont obtenu un bac général contre 18% des élèves d’origine sociale défavorisée.

Un enfant d’ouvrier non qualifié a cinq fois moins de chance d’obtenir le baccalauréat général qu’un enfant de cadre mais en revanche trois fois plus d’obtenir un bac professionnel, six fois plus d’obtenir un CAP-BEP et surtout, hélas, neuf fois plus de n’avoir aucun diplôme.

Ce creusement des écarts conjugués à la décision d’assouplir la carte scolaire a amplifié le phénomène de ségrégation sociale et scolaire dans les lycées et particulièrement en Ile de France où la densité urbaine permet aux effets de mise en concurrence des établissements de jouer en plein avec « la désaffection de certains lycées et à l’inverse de très fortes pressions sur d’autres établissements ».

Il est donc urgent de changer de politique éducative, d’agir pour faire reculer les inégalités devant l’éducation en offrant, à chacun, les moyens de construire sa propre vie scolaire et intellectuelle sans que les conditions économiques, d’origines et de positions sociales ne la déterminent. La réussite scolaire de tous impose des mesures concrètes et de moyens supplémentaires pour l’Education nationale.

Le groupe communiste et citoyen partage l’objectif de la Région de faire du PPI un outil de régulation pour redonner de l’égalité, développer la mixité sociale dans les lycées franciliens en luttant contre l’orientation par défaut et en revalorisant les filières professionnelles, un outil pour promouvoir l’égal accès des filles et des garçons à l’ensemble des filières, et pour que s’ouvre, sur cette base, un débat sur la sectorisation et la définition des critères d’affectation.

La diversification de l’offre de formation dans chaque lycée a été mis en avant comme un des leviers pour développer la mixité sociale ; la taille des établissements, le développement de leur polyvalence, la place du post bac dans le lycée comme élément d’attractivité.

Est également mis en avant la spécificité de l’enseignement professionnel et technologique avec la question de l’accessibilité en fonction du réseau actuel mais aussi dans du réseau futur dans le cadre du Grand Paris Express et de la mobilité des lycéens, une question essentielle pour nombre d’entre eux.

Tout comme la question des équipements sportifs, les lieux de vie pour les élèves, celle des internats identifiés comme facteur favorisant la réussite ou encore le phasage de la mise en accessibilité « handicap »

Notre groupe partage l’ambition éducative, l’objectif de l’égalité des droits et de la réussite de tous les lycéen-ne-s. Des choix qui prennent en compte les évolutions démographiques en lien avec les grands projets d’aménagement, les besoins en qualification au regard du développement économique de la région et de l’enjeu environnemental.

Pour le Nord des Hauts de Seine, secteur régional le plus en tension démographique, le besoin de places nouvelles pour les 10 années à venir est estimé entre 1 200 et plus de 3 800. Il est proposé d’y répondre par :

l’augmentation de la capacité de 800 à 1500 places du nouveau lycée Lucie Aubrac de Courbevoie

l’extension de 400 places du lycée Albert Camus à Bois Colombes dans le cadre de sa rénovation

et la construction d’un lycée sur le secteur Seine-Arche La Défense, dans le secteur des Groues à Nanterre si les besoins sont confirmés.

Dans le sud du département, le besoin de places nouvelles est estimé à 500.

En l’absence de disponibilités foncières des établissements existants, il est proposé de solliciter les communes à proximité de Paris pour identifier un site susceptible de constituer l’extension d’un lycée existant et de contribuer à réduire les concurrences inter-établissements très fortes dans ce secteur.

pour les places nouvelles non-confirmées à ce stade, une politique de réserve foncière est à poursuivre.

Nous approuvons les choix de rénovation et de construction présentés pour notre département pour lequel, il est notamment prévu la rénovation globale de 4 lycées : Albert Camus Bois Colombes, E J Marey Boulogne Billancourt, Rabelais Meudon et Vernant Sèvres. Ainsi que de nouvelles places en internats : dans le sud, à Emmanuel Mounier – Châtenay et dans le nord, à Albert Camus – Bois Colombes.

Le groupe communiste et citoyen donnera donc au projet de PPI présenté, un avis positif en soulignant l’importance de poursuivre la démarche de concertation engagée ainsi que la réflexion sur les filières à développer dans notre département.

Nous souhaitons, en ce sens, être associé au travail engagé avec les services de l’Education nationale et la Région sur le prochain Schéma Régionale des Formations.

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