L’Apartheid en terre d’Israël et de Palestine n’a pas d’avenir

Fabuleux voyage et bien trop court. Je me rappelle de mes premiers engagements pour la cause Palestinienne en 1979. Des débats mouvementés car interdit que nous avions organisés avec mes camarades de l’UEC Nanterre dans la fac de droit pour dénoncer le massacre de Sabra et Chatila.. Pierre Laurent alors secrétaire national de l’UEC avait courageusement fait front, avec nous, face aux fachos du BETAR venus en découdre.

Fabuleux voyage, car je n’étais jamais allé en Palestine occupée, ni en Israël oppressive. Je porte pourtant symboliquement le kéfié tous les jours.

Trop court pour visiter j’y reviendrai, c’est sur. Assez long pour voir les humiliations au quotidien subis par les palestiniens de tous âges. Assez long aussi pour gouter l’hospitalité du peuple palestinien, d’hommes, de femmes pour qui fraternité à un sens très concret. Assez long pour vérifier que la société palestinienne, avec son combat pour la liberté et sa souveraineté, a aussi un combat à mener pour l’égalité. La lutte des classes existe aussi au sein de la société Palestinienne.

J’en reviens avec le goût amer du gâchis, d’une oppression d’un colonialisme sans avenir. Chaque jour, chaque colonie implantée par les sionistes colonisateurs, amène son lot d’humiliation et d’injustice pour le peuple palestinien. Le peuple Israélien devrait pourtant retenir les leçon de l’histoire : les peuples humiliés finissent toujours par gagner. Je ne peux m’empêcher de penser à l’Afrique du sud après ce voyage en Israël.

Ce mercredi matin, j’ai eu une longue discussion avec le maire Hamas d’El Bireh, Monsieur Jamal Al Tawil. Celui-ci ne parlant jamais de politique, du projet de société de son parti, mais montre sa gestion, ses réalisations, cherche des soutiens internationaux pour des réalisations en faveur des habitants d’Elbireh. Il m’a montré deux projets en maquette : un square pour des activités touristiques et de loisirs qui est financé par le Vénézuela, et la construction d’un gigantesque échangeur autoroutier pour relier les villes d’El Bireh, Ramallah, Hebron plus facilement. Un moyen aussi de construire sur la zone C pour empêcher les colons de trop s’étendre. Il cherche des financements pour se projet. Comme pour me faire plaisir et éloigner tout débat sur le Hamas, il me répétait souvent : « pour moi se ne sont pas les dirigeants politiques qui font l’histoire mais le peuple ». Il a régulièrement pris référence sur les « révolutions arabes ». Je lui ai répondu que de ce point de vu j’étais d’accord avec lui et que par ailleurs il développait des coopération avec les révolutionnaires (Gennevilliers et le Vénézuéla). Cela l’a fait sourire.

J’ai remarqué que sa volonté gestionnaire était réelle mais non dénouée de volonté de maintien d’un pouvoir de son parti. L’encadrement de la jeunesse semble confié à du personnel Hamas. J’ai rencontré des enfants en activité d’écriture, visité l’espace multimédia financé par la Ville de Gennevilliers, le musée local, un espace d’activités et de loisirs pour les enfants et les familles, le stade international pour lequel Gennevilliers a payé l’éclairage. J’ai proposé au Maire d’El Bireh que nous fassions un match entre les élus d’El Bireh et Gennevilliers. Il est d’accord s’il est dans les buts !

Mes rencontres avec des jeunes montrent que ceux-ci refusent de se situer entre le Fatah (responsable à leurs yeux de continuer de négocier avec Israël alors qu’ils n’obtiennent rien) et le Hamas qui n’est pas le modèle de société dominée par la religion qu’ils souhaitent (même s’ils sont croyants). Ils veulent la liberté, ils veulent l’égalité. D’ailleurs, ce sont eux qui m’ont informé que ce mercredi matin il y avait une manifestation de la population palestinienne à Ramallah pour protester contre la vie chère à Ramallah.

Ces jeunes ont le sentiment qu’entre les deux il n’y a rien. Je me sers alors de la discussion que j’ai eu avec Salah. Je lui ai posé la question de l’influence du FPLP. Celui-ci m’expliqua que le FPLP avait malheureusement peu d’influence, pris en étaux entre le Fatah et le Hamas il avait du mal à exister. Il cherchait surtout à unir le peuple Palestinien et travaillait à la réconciliation nationale comme objectif prioritaire.

J’ai aussi rencontré une association de femmes. « Société of Ina’sh El Usra Rencontre chaleureuse et combative. Hasard de la vie, une française était là, qui connais nos amis de France Palestine Gennevilliers plus particulièrement Hélène. Des femmes formidables, voilées et non voilées, sérieuses dans leurs propos, déterminées dans leurs actions. Farida Aref Ama
d m’a impressionné avec sa verve combative.

Ce qui m’étonnera toujours et me donne à la fois « la pèche » et l’espoir dans le genre humain, c’est la qualité et la solidité des relations humaines qui se tissent. Ma rencontre avec le Maire d’El Bireh, chacun d’entre nous sachant l’opinion politique de l’autre, n’a pourtant jamais été dénué de chaleureux moments. Les rencontres entre les habitants de Gennevilliers et les habitants d’El Bireh, les échanges, les visites, laissent de profondes traces. Il y a de l’amitié, de la curiosité sur l’autre, du respect, de la dignité humaine partagée : on se sent citoyen d’un monde qui ressemble à un village.

Je reviendrai … plus longtemps ! Je n’ai pas eu le temps de visiter, entre les assises et les réunions à El Bireth. La seule visite, je l’ai faite en 10mn à l’Eglise de la Nativité (voir photos). J’ai donc raté beaucoup de patrimoines historique, mais pas la rencontre avec un peuple!

Je vais maintenant travailler à faire des propositions de coopération avec la Palestine au conseil général des Hauts-de-Seine. Je pense à deux projets d’ampleur : trois déchèteries autour de Ramallah et un carrefour autoroutier indispensable pour désenclaver les villes cernées par les colonies.

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