Des queues de cerises pour les collectivités

admin
Actualités générales

La droite Sarkozyste utilise la crise comme alibi pour accélérer la transformation de la société française.

Elu sur l’image d’un président qui redonne de la force à la politique (ensemble tout est possible), Nicolas Sarkozy prend toutes les mesures retirant du pouvoir aux politiques : réforme territoriale, contrôle préfectoral, intercommunalité imposée, transferts de charges, baisses des moyens des collectivités… Tout concourt à transformer les élus locaux en petit préfets de proximité, destinés à mettre en œuvre les décisions du pouvoir central. Ils organiseraient une belle « gouvernance », parfois participative, décentralisée, mais sans moyens politiques et financiers pour inventer, innover, développer des politiques originales décidées avec les citoyens. Le « tous les mêmes » n’est pas qu’une conséquences des affaires, c’est un objectif politique pour faire disparaître toutes tentatives d’expérimentation locale de transformation sociale.

Le projet de budget 2012 examiné a des conséquences directes et indirectes sur les collectivités locales : baisse des subventions, augmentation des transferts de charges, augmentation des besoins sociaux des citoyens, dégradation des services publics… Les 200 millions d’euros d’économies sur les concours de l’Etat aux collectivités annoncés monteront à un minimum de 300 millions avec les conséquences indirectes. Le premier ministre en rajoute avec l’annonce d’une réduction supplémentaire des dépenses de l’Etat de 500 millions d’euros qui imposera un effort supplémentaire minimum des collectivités de l’ordre de 100 millions. Le tout s’inscrivant dans l’objectif de dégager de 6 à 8 milliards d’euros du budget de la nation.

Petite astuce supplémentaire, Fillon annonce que le gouvernement proposera de rendre obligatoire la publication, par les régions, les départements et les communes de plus de 10 000 habitants, d’un rapport sur l’évolution de leurs dépenses. Objectif politique non avoué : aligner tout le monde sur le même modèle : diminution des dépenses sociales, diminution de l’endettement pourtant indispensable et raisonnable pour financer des équipements publics valable pour les générations futures. L’arsenal idéologique complète la contrainte financière.

Si rien ne bouge vraiment, demain, les différences politiques porteront sur 10% en plus ou en moins de ceci ou de cela, mais jamais sur la possibilité d’une autre gestion, de choix alternatifs.

Patrice Leclerc

Conseiller général des Hauts-de-Seine

Laisser un commentaire