Procès de l’émission « Mon voisin est un dealer »

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Des attendus sévères pour Emmanuel Chain

La 17ème chambre correctionnelle du TGI de Paris a rendu le 20 mai 2011 ses jugements dans les affaires opposant François ASENSI et la ville de Tremblay en France à Emmanuel CHAIN pour l’émission MON VOISIN EST UN DEALER diffusée sur TF1 le 29 mars 2010.

Tous deux sont condamnés à la même peine : 500 € avec sursis, 1 € de dommages et intérêts et 3 000 euros de frais d’avocat.

Emmanuel CHAIN est condamné pour « diffamation publique envers un citoyen chargé d’un mandat public », pour avoir déclaré au Grand journal de Canal + que François ASENSI était un « élu qui n’est pas digne de la République ».

 

François Asensi est également condamné pour avoir accusé Emmanuel Chain de « bidonnage ».

Mais le Tribunal considère que, s’il n’a pu apporter de preuves formelles de cette accusation, le but poursuivi par le maire de Tremblay en France était légitime.

« François ASENSI ayant manifestement eu à cœur de défendre l’image de sa ville, et les efforts déployés par les pouvoirs publics comme par lui-même pour lutter efficacement contre l’insécurité et les trafics tout en préservant la paix sociale. Or, le traitement éditorial auquel la société ELEPHANT ET CIE a recouru pour traiter le sujet, comme la concomitance d’une opération de police de grande ampleur avec la diffusion de ce documentaire sur TF1, ont eu de graves conséquences tant sur l’ordre public […] que sur le sort de certaines personnes interviewées dont l’image n’avait pas été floutée, lesquelles ont aussitôt fait l’objet de représailles ou de menaces. »

Le tribunal note également que certains habitants ayant témoigné à visage découvert ont été trompés sur l’objet du reportage,

« la journaliste […] s’étant bornée à évoquer « un travail sur les immeubles de Tremblay où il y a du squatt ».

Il ajoute :

« la décision de laisser apparaître en clair le visage des habitants s’étant laissés interviewés est pour le moins surprenante, sinon déloyale de la part de professionnels aussi aguerris et aussi soucieux qu’ils le prétendent de dénoncer l’insécurité, à laquelle pourtant ils ont de leur propre fait pris le risque d’exposer leur interlocuteur ».

Deux des habitants ainsi trompés ont eux aussi porté plainte contre la société de production Elephant & Cie.

Le procès aura lieu prochainement  au tribunal de Bobigny.

Pour François Asensi, ce jugement devrait amener la presse à un meilleur équilibre dans le traitement de la vie en banlieue.

L’Académie des banlieues avait décerné 2010 le « Prix de la Manipulation » à TF1 pour cette émission.

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