Gennevilliers, Discours pour la journée de la déportation

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Gennevilliers

Journée de la Déportation – Défilé du Souvenir
Dimanche 24 avril 2010 – 10h3 -Discours de Patrice Leclerc au monument aux morts

Chers Amis, Anciens Déportés, Résistants, Internés, Patriotes et Anciens Combattants,
Chers collègues élus,
Mesdames, Messieurs,

Je vous prie, tout d’abord, de bien vouloir excuser l’absence de Monsieur le député Roland MUZEAU et de Monsieur le Maire Jacques BOURGOIN.

Dans les années 30 du siècle dernier, la conjugaison d’une crise économique, des ressentiments nationalistes, du chômage de masse, fut le terreau de la montée électorale de partis fascistes et nazis.

Aux élections de 1932, le NSDAP devient le premier parti au Reichstag . Peu après, le président de la République, Hindenburg, nomme Hitler Chancelier le 30 janvier 1933.

L’antisémitisme officiel du régime nazi,  et la persécution des opposants, des communistes, des homosexuels, des gitans, etc., se concrétiseront par l’installation dès 1933 des premiers camps de concentration en Allemagne. Cette politique ne fera que s’amplifier jusqu’à 1945. Ce sont ainsi plus de dix millions de personnes qui périront dans les camps de concentration et d’extermination nazis, dont une majorité de Juifs.

Alors que d’autres collaboraient, au cri de ralliement, plutôt Hitler que le Front populaire, des hommes et des femmes  résistaient, luttaient contre la bête immonde. Souvent jeunes, très jeunes et dans une diversité d’opinion, de toutes origines, français et étrangers.

Nous rendons hommage à tous ceux, rescapés ou non, qui, malgré leurs souffrances, ont su faire preuve de fraternité, de solidarité et de dignité face à l’horreur.

Toutes ces femmes et ces hommes qui au sacrifice de leur jeunesse ont relevé la tête pour combattre le fascisme.

Nous leur disons toute notre reconnaissance et notre immense gratitude.

Nous leur sommes redevables d’avoir permis de maintenir vivantes les valeurs indispensables à la République, celles de justice et de respect des autres, de liberté, d’égalité et de fraternité.

Parmi eux, de nombreux Gennevilloises et Gennevillois :

– Jean Grandel, maire de Gennevilliers, volontaire des Brigades Internationales sur le front de la guerre d’Espagne en 1937, Conseiller Général communiste de Gennevilliers.

– Jean-Pierre Timbaud, responsable syndicaliste des Métallurgistes parisiens,  directeur de la 1ère colonie de vacances des enfants de Gennevilliers à Granville.

– Georges Thoretton, jeune ouvrier syndicaliste de Carbonne Lorraine, mort à 27 ans d’avoir refusé de travailler pour la machine de guerre nazie.

Arrêtés par la police de Vichy, ils furent fusillés par les nazis à Châteaubriant le 22 octobre 1941 avec le jeune Guy Moquet, comme le furent plusieurs de leurs camarades au Mont Valérien.

– Camille Cartier, rejoignit, elle, la Résistance dès 1940. Arrêtée en février 1941 puis déportée en 1944 à Ravensbrück, elle est assassinée, gazée le 28 février 1945.

– 13 Gennevillois furent arrêtés puis emprisonnés à Compiègne, ils partirent pour Auschwitz le 6 juillet 1942, et n’en sont jamais revenus.

Nous rendons hommage aux 314 Gennevilloises et Gennevillois recensés, victimes de la barbarie nazie dont 61 sont morts en déportation.

Un hommage, malheureusement, encore plein d’enseignements utiles pour aujourd’hui. Voyons où conduit la haine de l’autre ! Voyons où conduit la banalisation du racisme ! Voyons où conduit le repli sur soi, le manque de solidarité !

La bête immonde enfermait, déportait, tuait, torturait, avilissait… Elle est malheureusement toujours féconde. Indignons-nous, pour reprendre les propos de Hessel, Indignons nous contre ces ministres de l’intérieur qui rivalisent de bons mots repris dans le corpus idéologique de l’extrême droite française, indignons nous quand l’Etat désigne à la vindicte publique telle ou telle communauté.

Faisons qu’ensemble le souvenir de nos martyrs, le souvenir de la Résistance et de son idéal se poursuivent.

Je vous remercie pour votre fidélité, pour votre vigilance.

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