Hauts-de-Seine: Patrick Devedjian rempile pour trois ans

Un article du Parisien du 1er avril 2011

Réélu, hier, président du conseil général à l’unanimité des voix de la majorité départementale, Patrick Devedjian a survécu. Il dit espérer désormais « que la paix va durer longtemps ».
A droite dans les Hauts-de-Seine, tout commence et tout se termine autour d’une paella. Le 3 février, un millier de personnes étaient réunies à Levallois-Perret pour le lancement de la campagne pour les cantonales avec ce plat espagnol au menu.

Hier midi au conseil général à Nanterre, c’est encore autour d’une paella que les élus, hier déchirés, ont scellé leur réconciliation. A la table d’honneur trônaient les 13 nouveaux vice-présidents*. Heureusement pour les superstitieux, Patrick Devedjian, fraîchement réélu, faisait le quatorzième en présidant. Avant de passer à table, l’ex-ministre du Plan de relance a gratifié l’assemblée d’un discours-programme de 14 pages, au cours duquel il n’a oublié personne. Pas même Isabelle Balkany, sa rivale historique qu’il n’a jamais autant appréciée que depuis qu’elle a été battue. Avant de marteler une nouvelle fois que « les Hauts-de-Seine sont un département magnifique », il a expliqué avoir « souffert de son image écornée ». Reprenant l’une de ses idées directrices, Patrick Devedjian a rappelé son envie de « marier l’économie à la culture pour tous, car la seconde humanise la première et la légitime en même temps ». Tout comme il a mis en avant sa volonté de mettre en place un établissement permettant d’accueillir sous le même toit les parents dépendants et leurs enfants handicapés vieillissants, développer l’offre de logements intermédiaires, des transports en commun performants, l’éducation avec la livraison de 8 nouveaux collèges d’ici à 2014… et bâtir une nouvelle relation entre le conseil général et les communes.

Ces réconciliations aussi spectaculaires qu’inattendues à droite ont fait le miel de la gauche : « Il faut que cesse le fait que les décisions sont prises à l’Elysée, a attaqué Pascal Buchet, premier secrétaire fédéral du PS. C’est ici que doivent se décider les choses. » Nouvelle présidente du groupe socialiste-Europe Ecologie-les Verts, Martine Gouriet a manié l’ironie : « Vous avez un projet, enfin! Nous avons assisté à un vaudeville dans vos rangs. Pendant ce temps-là, le département n’avançait pas. » Présidente du groupe communiste, Catherine Margaté n’a pas fait dans la demi-mesure : « C’est une gestion clanique du département avec une droite qui se ressoude », alors que Patrice Leclerc, conseiller général communiste de Gennevilliers, brandissait un panneau sur lequel on pouvait lire : « Si je me tais, je suis vice-président? » Allusion à l’allégeance dont certains ont fait preuve à l’égard de Patrick Devedjian après l’avoir combattu.

Maire de Neuilly depuis trois ans, Jean-Christophe Fromantin a décidé de constituer un groupe divers droite avec Arnaud de Courson, tombeur d’Isabelle Balkany à Levallois et Jean-Claude Caron, réélu à Rueil-Malmaison contre le candidat estampillé UMP soutenu par le ministre Patrick Ollier. Un groupe qui s’intègre cependant à la majorité départementale. « Ma famille politique, c’est la droite, a rappelé Jean-Christophe Fromantin. J’avais pris des engagements vis-à-vis de mes électeurs, à qui j’avais promis de rejoindre la majorité. »

Quittant la présidence du groupe majoritaire pour devenir 7e vice-président, Jean Sarkozy a rendu quant à lui un hommage appuyé aux candidates de la majorité battues dimanche. Particulièrement à Isabelle Balkany « pour sa compétence, son talent et son intelligence au service des collèges ». Seul bémol dans cet épilogue qui se veut heureux, les regrets exprimés par Nicole Goueta, non reconduite dans sa vice-présidence. Cette dernière a souligné que seules 2 femmes occupaient désormais des vice-présidences, 2 sur 13, suscitant un débat animé sur la parité. Pourtant assez peu adepte du genre, Patrick Devedjian y est allé d’un bon mot digne du prix de l’humour politique : « La parité transcende les partis. »

Les vice-présidents. 1er : Alain-Bernard Boulanger, 2e : Georges Siffredi, 3e : Hervé Marseille, 4e : Christian Dupuy, 5e : Christiane Barody-Weiss, 6e : Yves Revillon, 7e : Jean Sarkozy, 8e : François Kosciusko-Morizet, 9e : Paul Subrini, 10e : Thierry Solere, 11e : Marie-Laure Godin, 12e : Yves Menel, 13e : Philippe Pemezec.

Le Parisien

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