AUJOURD’HUI, LA GRÈCE. DEMAIN, À QUI LE TOUR ?

ΟΧΙ ΣΤΗΝ ΦΤΩΧΕΙΑ
AVEC LE PEUPLE GREC, REFUSONS L’AUSTÉRITÉ ET LE POUVOIR DES BANQUES
PASSONS DE LA SOLIDARITÉ SYMBOLIQUE À L’ACTION CONCRÈTE

Le gouvernement grec impose une cure d’austérité et de sacrifices sans précédent aux salariés, aux retraités, à la jeunesse et aux familles grecques. Cette décision a provoqué grèves et manifestations.

Certaines mesures du plan du gouvernement grec, de l’Union européenne et du FMI sont connues, d’autres moins.

Voici ce qu’on en sait à ce jour :

.     les salaires sont amputés de toutes les augmentations de ces dix dernières années;

.     les pensions de retraites sont diminuées de 15 % et leur montant gelé dans le public comme dans le privé;

.     l’âge de la retraite est reporté à 65 ans pour les femmes, la durée de cotisations portée à 40 ans et les pensions calculées sur la totalité de la carrière;

.     un « SMIC jeunes » est créé pour les moins de 24 ans fixé à 80% du SMIC, c’est-à-dire, 595 euros net;

.     autorisation est donnée aux patrons de licencier jusqu’à la moitié de leurs effectifs par an tout réduisant de moitié les indemnités de licenciement qui seront versées en six fois;

.     application immédiate de la directive européenne sur les services (dite directive Bolkestein) ;

.     l’impôt le plus injuste, la TVA, est augmenté de 25%, les autres impôts indirects augmentés de 20%;

.     le non-remplacement des fonctionnaires partant en retraite est fixé à 4 sur 5;

.     est programmée la privatisation des sociétés publiques de l’eau, de l’électricité, des chemins de fer, de la Banque agricole, de la Caisse d’Epargne, de l’industrie aérospatiale, et d’autres sociétés…

Pendant ce temps, les grandes sociétés industrielles et bancaires, les professions libérales, le clergé (premier propriétaire foncier de Grèce) et les fameux armateurs grecs sont épargnés.

D’autres mesures étaient possibles telles la reprise en main des banques, la limitation des importations, une réforme fiscale mettant fin à cette iniquité qui fait que le revenu moyen déclaré par les ouvriers grecs est supérieur à celui que déclarent les professions libérales,… L’Union européenne pourrait prêter à la Grèce à 1%,…

Dès leur annonce, ces mesures anti-populaires ont provoqué grèves et manifestations dans tout le pays. L’heure est à la résistance et il ne s’agit pas d’une bataille de quelques semaines : une grande partie de ces mesures vont être concrétisées à la rentrée prochaine ; les « prêts » consentis à la Grèce sont étalés sur 3 ans avec pour condition que le gouvernement grec respecte « à la  virgule près » son plan d’austérité ; l’accord Grèce-FMI court jusqu’en 2060 sur le chapitre des retraites !

Droite et socio-libéraux sont sur la même longueur d’onde :

.     soucieux de démontrer la capacité des socialistes français à entrer dans le moule de Bruxelles, François HOLLANDE prétend que le plan européen pour la Grèce dépasse le clivage gauche-droite ;

.     le Premier ministre grec, par ailleurs président de l’Internationale socialiste, Georges PAPANDREOU, accepte le soutien de l‘extrême-droite au parlement d’Athènes !

Le peuple grec accuse avec raison :

.     Les dynasties politiques interchangeables KARAMANLIS et PAPANDREOU,

.     L’Europe des SARKOZY et des MERKEL,

.     La finance mondiale des STRAUSS-KAHN et des TRICHET .

En effet :

.     Qui a ouvert l’espace commercial et économique européen et permis aux industries de main d’oeuvre grecques de délocaliser leur production en Bulgarie, en Roumanie,… et de percevoir des subventions européennes ?

.     Qui a imposé l’ouverture du marché grec aux grandes enseignes telles que Carrefour ou Mc’Donald, contre les PME et le petit commerce grec,

.     Qui a contingenté la production agricole grecque ?

.     Qui a planifié, tracé et financé les corridors autoroutiers qui défigurent des milliers d’hectares de terre grecque pour le plus grand profit des géants du BTP et du transport routier ?

.     Qui a autorisé la vente du port du Pirée à un consortium chinois pour le plus grand bénéfice des grands armateurs ?

Pour les pouvoirs en place et les médias à leur service, « c’est la loi du marché, on n’y peut rien ». Voici revenir cette fameuse « main invisible du marché » et la « concurrence libre et non faussée » !

Mais, qui sont ces «spéculateurs» qui déstabilisent des économies entières ?

Ce sont d’abord les grandes banques et sociétés d’assurance françaises et allemandes : Crédit agricole, Société générale, BNP-Paribas, Banques populaires, AXA, Deutsche Bank, Commerzbank,… Les mêmes qui ont reçu des milliards d’Euros des fonds publics en 2008 quand il fallait «sauver les banques» ! Et qui réalisent de copieux bénéfices en 2009.

Ce plan n’est pas l’échec de l’Europe : s’il réussit, ce sera  la première marche d’une mise au pas des peuples d’Europe, de cette Europe encore trop sociale aux yeux des requins de la finance. Il n’y a pas de doute : ce plan une fois appliqué au peuple grec deviendrait une nouvelle norme à imposer aux autres peuples. Les mesures annoncées en France, en Allemagne, au Portugal et en Espagne ou celles promises par le nouveau Premier ministre du Royaume Uni, le confirment.

Communistes unitaires militants pour une vraie alternative politique en France, ne devrions-nous pas interpeller toutes les forces politiques progressistes européennes, les organisations syndicales, les organisations de jeunesse, les associations familiales, les formations écologistes, les mouvements altermondialistes : nous avons, les uns et les autres, fait connaître notre solidarité avec les salariés et les citoyens grecs qui résistent au plan de l’Union européenne et du FMI.

Mais les déclarations, les actions symboliques ne suffiront pas à faire reculer les puissances qui tentent d’imposer un recul social et politique d’une telle ampleur. Nous devons passer de la solidarité compassionnelle à l’action concrète. Le thème de ces actions pourrait être : « Les banques doivent rendre l’argent extorqué à l’économie grecque ! »

Il est possible de gagner : de la même façon que le « NON » est devenu majoritaire en France en 2005 à la suite d’un débat public, nous pouvons rendre majoritaire parmi les peuples d’Europe le refus grec, (OXI).

Il est urgent que se multiplient les initiatives d’action auprès de ces prédateurs pour desserrer le garrot de la finance autour du peuple grec.

Avec cette certitude :

C’EST ENSEMBLE ET DANS L’ACTION QUE NOUS INVENTERONS L’EUROPE DES PEUPLES !

 

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