Avec Jean Sarkozy et Devedjian, Les Hauts-de-Seine 
ont oublié la jeunesse

Humanité du 31 mars 2010
Budget en baisse, dispositifs annulés… Le président du groupe UMP au conseil général 
des Hauts-de-Seine a totalement oublié les Assises de la jeunesse, lancées à grand bruit.

« Quand vous créez de l’investissement, vous créez de l’emploi en France. » Patrick Devedjian, le ministre de la Relance, confiait ses recettes miracles au Figaro, le 12 janvier 2009. Mais dans le département des Hauts-de-Seine, qu’il dirige, sa cuisine passe mal. Dans le budget départemental voté le 12 mars dernier, la partie investissements de la part consacrée à la jeunesse passe de 8,22 millions d’euros (en 2009) à 4,66 cette année. La jeunesse, sacrifiée à l’autel du département  ?

Lancées à grand renfort médiatique par le fraîchement élu au conseil général des Hauts-de-Seine Jean Sarkozy à l’automne 2008, les Assises de la jeunesse ont rapidement été confiées, loin des caméras, au conseiller UMP Cyrille Dechenoix, président de la commission de la Jeunesse et des Sports. Il s’est chargé d’animer treize réunions publiques regroupant 2 000 jeunes, de faire la synthèse des 9 000 questionnaires sur la vie quotidienne retournés… Ce travail aurait dû faire l’objet d’un bilan en juin 2009, mais « depuis, rien ne bouge », dénonçait le 26 mars, le conseiller général communiste Patrick Alexanian. À croire que la grande consultation n’a servi qu’à « mettre la poussière sous le tapis ».

« Le conseil général est pour le moins passif. » Pire, « il amplifie les problèmes, puisque c’est sur ce secteur en particulier qu’il cherche à réaliser des économies », dénonce l’élu de Bagneux. Et d’énumérer les « dispositifs qui ont été supprimés » par la politique Devedjian-Sarkozy dans le département  : Ville vie vacances, Sacs ados 92, partenariats avec des comités sportifs sur les problèmes de banlieue… Avec un budget global avoisinant les 2,2 milliards d’euros, « le département n’est pourtant pas le plus pauvre de France », ironise Patrick Alexanian. On pourrait « à la fois faire des économies et cibler les besoins », complète Emmanuelle Roge, collaboratrice du groupe socialiste. Par exemple « en diminuant les frais somptuaires de communication ». Le lancement des assises à lui seul a coûté 120 000 euros.

Jean Sarkozy, « le seul jeune qui à coup sûr ne souffrira pas de cette politique », disait en 2008 vouloir « prendre en compte ce qu’on aura entendu » pour « développer un projet politique avec des actions concrètes d’orientation, de formation, pour permettre à chacun d’accéder à l’autonomie ». Depuis, plus de communication. Interrogé par le Parisien (éditions Hauts-de-Seine du 27 mars), Cyrille Dechenoix évoque bien des pistes pour la rentrée 2010 (bourses pour le permis de conduire, le Bafa, le brevet d’éducateur sportif). Une révision des ambitions, bien loin du fameux Plan jeunesse 92 vanté par la droite.

Grégory Marin

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