Hauts-de-seine: quand la Justice me donne raison pour avoir demandé l’arret de tout subvention à la Maison d’OUtre mer

Une dépèche de l’AFP paru dans le Monde
Deux anciens dirigeants d’une association de promotion de l’outre-mer, très largement financée par le conseil général des Hauts-de-Seine (CG92) entre 2000 et 2005, comparaissaient vendredi au tribunal de Nanterre, accusés de détournements pour environ 150.000 euros.

Créée en 2000 à l’initiative de Charles Pasqua, alors président du CG92, la Maison départementale de l’Outre-mer (MDOM) avait pour mission de « favoriser le rayonnement » de ces territoires dans les Hauts-de-Seine, a expliqué au tribunal l’ancien directeur général de la structure, Freddy Loison, poursuivi pour abus de confiance avec un ancien associé, Bienvenue Yem Binam.

Entre 2000 et 2005, le conseil général avait distribué plus de 3 millions d’euros de subventions à la MDOM, soit la quasi-totalité du budget de l’association.

Mais un audit, demandé par Nicolas Sarkozy, successeur de Charles Pasqua à la tête du CG92, allait révéler en avril 2005 plusieurs dysfonctionnements: « gestion financière opaque », virements douteux entre les différents comptes de la structure et « retraits d’espèces injustifiés », a énuméré la présidente de la 15e chambre correctionnelle du tribunal, Isabelle Prévost-Desprez.

Le parquet de Nanterre, qui a mené l’enquête, avait été saisi en juin 2007 par un signalement du nouveau patron du conseil général, Patrick Devedjian.

Freddy Loison et Bienvenue Yem Binam sont poursuivis pour des dizaines de retraits d’espèces ou paiements en carte bleue prélevés sur les comptes de l’association, pour environ 150.000 euros, entre 2003 et 2006.

« Personne ne verra jamais la couleur d’un seul justificatif », a relevé la procureure, Déborah Coricon, qui a requis respectivement 12 et 10 mois de prison avec sursis à l’encontre de MM. Loison et Yem Binam, ainsi qu’une interdiction de diriger toute personne morale pendant cinq ans.

Au passage, la procureure a épinglé « la carence de contrôle » entre « 2000 et 2006 » du conseil général, qui s’est constitué partie civile dans cette affaire.

« Toutes les actions que nous avons menées l’ont été dans l’intérêt de l’association », s’est défendu Freddy Loison.

Agé de 63 ans, cet homme barbu à la carrure imposante et au crâne rasé a tenté de mettre ses ennuis judiciaires sur le compte de rivalités politiques.

« Le départ de Charles Pasqua nous a été préjudiciables », a-t-il affirmé, en précisant qu’il avait milité au RPF, le parti fondé par M. Pasqua, après avoir été « pendant près de 15 ans (1980-1995) à la mairie de Paris, en charge de l’outre-mer sous Jacques Chirac ».

Le tribunal rendra son jugement le 18 mars.

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