Une université ouverte aux non-diplômés

un article du Parisien du 8 septembre 2008

AVIS AUX ADULTES nostalgiques des bancs de l’école ! Depuis samedi, ils peuvent s’inscrire à l’université populaire des Hauts-de-Seine, qui ouvrira ses portes à la mi-octobre. Entre littérature, philosophie, histoire de l’art, arts et civilisations et culture scientifique (astrophysique), les étudiants avides de connaissance ont l’embarras du choix ! Le programme des cours est varié : de Spinoza à Marx en passant par le conflit israélo-palestinien, la Révolution française, « les Mille et Une Nuits » ou encore l’histoire du polar, de la sociologie ou des mathématiques… il y en aura pour tous les goûts. A ces cours s’ajouteront des conférences gratuites et ouvertes à tous, dont le cycle débutera par une réflexion sur les « Vêtements de travail, une seconde peau ? » proposée par Ginette Francequin, maître de conférences en psychologie au Cnam. « Notre idée est de toucher les gens qui n’ont pas entrepris d’études supérieures, explique Patrice Leclerc, fondateur et secrétaire de l’université populaire. Ils n’ont pas besoin d’avoir de diplôme pour suivre ces cours. Mais cela ne signifie pas que le niveau de l’enseignement est médiocre. Les enseignants sont des universitaires, des chercheurs du CNRS ou des professeurs de lycée, mais ils proposent des cours accessibles à tous. »


250 adhérents et 500 auditeurs libres L’université populaire, présidée aujourd’hui par Bernard Sobel, l’ancien directeur du Théâtre de Gennevilliers, est ouverte depuis 2004. Elle est financée par le conseil général, la région et la mairie de Gennevilliers. L’an dernier, elle comptait 250 adhérents et environ 500 auditeurs libres. « Conférences et cours se passent le soir, de 19 heures à 21 heures, pour que les travailleurs puissent y assister, explique Patrice Leclerc. Dans les faits, nous comptons parmi nos adhérents 50 % de jeunes retraités, principalement issus de l’Education nationale ou des milieux associatifs, mais également un quart d’actifs sans oublier des élèves qui viennent suivre les cours ou les conférences de leurs profs. Nous voudrions attirer davantage de salariés des catégories moyennes populaires. » D’où des cours les après-midi et les samedis matin pour attirer les mamans, une nouveauté de cette rentrée ; l’implantation de ce pôle universitaire dans les quartiers nord d’Asnières où sont concentrées les tours et les barres HLM ; et la poursuite de l’expérience menée l’an dernier auprès des détenus de la maison d’arrêt de Nanterre. « Le but est d’inculquer du savoir, mais surtout de l’esprit critique, insiste le fondateur. La confrontation des idées est également enrichissante pour les enseignants qui se retrouvent face à des gens aux horizons variés et qui ont une expérience de la vie différente de celle de leurs élèves. » Renseignements sur le site Internet (www.universite-populaire92.org) ou par téléphone au 01.47.94.14.20 ou au 01.40.85.64.57. Inscriptions par écrit à l’université populaire, Maison du développement culturel, 16, rue Julien-Mocquard à Gennevilliers (joindre un chèque de 10 € pour les frais de la carte d’étudiant) ou sur place.

Christine Henry

« Ces cours m’aident à réfléchir sur la vie »

CATHERINE HUGUENY n’a pas passé son bac, mais elle a décroché, sur le tard, un Deug de culture et communication et une licence de sciences de l’éducation. Ces diplômes en poche, cette fonctionnaire âgée de 48 ans a enchaîné avec l’université populaire dès sa création, en 2004. Samedi, elle était au forum des associations de Gennevilliers pour récupérer le programme. « Il y a moins de philo et de sujets sur la culture arabe que les années précédentes, et les intitulés des cours sont moins alambiqués, commente-t-elle, visiblement soulagée, en épluchant la brochure. Tout cela faisait peur à ceux qui se sentent complexés de ne pas avoir fait d’études universitaires et en rebutait d’autres. » Catherine milite pour attirer un public de plus en plus large. « Il n’y a pas d’examen. Je suis ces cours pour le plaisir et pour me nourrir intellectuellement, lance-t-elle. Tous les sujets m’intéressent. Les profs sont émérites et leur enseignement est à la portée de tous. Leurs cours m’ouvrent d’autres horizons, m’aident à réfléchir sur la vie et à renouveler mes sujets de conversation lors des soirées entre amis. »

C.H.

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