26-10-2007 Intervention sur le budget du 92

Intervention de Michel LaubierSur la décision modificative N°1 du budget départemental pour 2007 Monsieur le Président, Cher(e)s Collègues, Vous nous proposez une décision modificative qui concerne un document budgétaire que nous n’avons pas voté au début de cette année 2007. Il s’agit d’adaptations mineures qui ne changent pas la nature profonde du budget, ni les grands choix de gestion du conseil général ; en matière de fonctionnement, par exemple, les sommes en jeu dans cette Décision Modificative représentent moins de 0, 4 % du budget.Je préfère donc attirer votre attention sur quelques points, et vous demander des explications :

  • C’est le cas du dispositif « P@ss 92 », auquel vous proposez d’enlever une somme de 300 000 euros, en raison – dites-vous – du nombre de collégiens (18 000) inscrits cette année ;
  • Autre dispositif porté par le Conseil Général qui subit une baisse de ses crédits, c’est « Voc@tion 92 », où vous souhaitez retirer 200 000 €euros

Ces actions menées en direction des jeunes de notre département seraient-elles en déclin pour justifier que des moyens leur soient retirés ? Nous trouvons ces décisions inquiétantes, voire même malheureuses lorsque l’on tient compte du public auxquelles elles sont destinées. Nous pensons pour notre part qu’il serait opportun de regarder de près les critères d’attributions de ces aides départementales, pour leur donner davantage d’ampleur et en faire bénéficier davantage de jeunes Altoséquanais : nous n’avons donc pas du tout la même ambition pour ces dispositifs. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?Je reprends ces exemples précis, car ils sont significatifs de la politique que nous voyons se mettre en œuvre au conseil général : économies à tous les étages, tout le monde se serre la vis, à commencer par celles et ceux qui en ont le plus besoin, car ce sont bien les actions sociales les plus pénalisées :D’autres exemples concrets peuvent étayer mon propos :

  • c’est d’abord le sort réservé aux associations caritatives de notre département – Secours Populaire, Banque alimentaire, Restaurants du cœur – auxquelles vous reprochez d’avoir un modeste fond de trésorerie, et que vous sanctionnez en réduisant les subventions – nous en avons parlé ce matin.
  • ce sont aussi les actions qui relèvent de votre responsabilité et qui tardent à se mettre en place – je prends l’exemple du club de prévention du quartier Université, à Nanterre, promis depuis des années, pour lesquels nous avions obtenu des assurances ici même il y a un an à peine. Les crédits existent au budget, le choix de l’association porteuse est réalisé, or, malgré les engagements pris par votre majorité départementale, rien ne bouge, la mise en place du club de prévention est retardée de semaines en semaines, de mois en mois : pourquoi ?
  • puisque je parle des associations, je ne peux passer sous silence toutes ces associations du département, notamment celles qui œuvrent près des gens, dans le domaine social, l’accompagnement quotidien et la politique de la ville, et qui n’ont toujours pas touché leurs subventions 2007, alors que nous sommes bientôt au mois de novembre.
  • un zoom sur l’emploi, également, dont vous aviez fait votre priorité n°1 – je le rappelle – lors de votre discours d’investiture : comment se fait-il que le Conseil Général refuse de verser une subvention de 20 000 €euros – oui, j’ai bien dit 20 000 €euros ! – au PLIE de Nanterre, dont le département est partenaire depuis l’origine, et qui réalise un très bon travail, avec des chiffres supérieurs à la moyenne nationale, et dans des conditions difficiles.

Comment pouvez-vous expliquer tout ceci ?L’explication, M. le président, se trouve sans doute dans les propos que vous avez tenus à vos cadres lors de votre journée du management. Votre discours est simple : il faut concentrer ses actions sur les attributions propres du département, en oubliant que l’augmentation des charges pesant désormais sur les épaules des collectivités locales était due essentiellement au transfert de compétences d’une décentralisation mal compensée, et d’une manière générale, le département ne serait finalement pas aussi riche qu’on le dit.A qui voulez-vous faire croire cela, M. le président ? Alors que les recettes du conseil général des Hauts-de-Seine explosent tous les ans, à l’image par exemple des droits d’enregistrement qui ont augmenté de 70 % en trois ans, pour atteindre près de 450 Millions d’euros en 2006 ?
Vous aviez l’occasion de faire quelques gestes lors de cette DM, je pense par exemple à l’instauration des bourses aux collégiens que nous réclamons depuis de nombreuses années, sans succès ; autre chose, vous auriez pu également, comme nous vous l’avions suggéré, envoyer un signal fort en direction des jeunes des Hauts-de-Seine, en revalorisant la participation du département à la carte Imagin’R pour l’aide à la mobilité de notre région : je rappelle que les autres départements d’Ile-de-France, tels que l’Essonne, la Seine-Saint-Denis, les Yvelines, le Val-de-Marne, le Val d’Oise, ou la Seine et Marne, ont décidé d’apporter une aide complémentaire à celle apportée par la région en l’abondant, à la grande satisfaction des jeunes concernés de ces départements. Notre département des Hauts-de-Seine est les derniers dans ce domaine.C’est une nouvelle occasion ratée de faire un geste significatif en matière sociale, mais est-ce véritablement le but que les élus de la majorité départementale et vous-même recherchez ? Bien au contraire, ce modèle ultra libéral que vos amis veulent mettre en œuvre au niveau du pays, vous l’utilisez également au plan départemental afin de limiter toujours davantage l’implication des pouvoirs publics auprès des populations, et de laisser libre cours à la fois au marché, à l’initiative individuelle, à la « responsabilisation des individus » comme vous le dites, au détriment de mesures collectives destinées à améliorer le vivre ensemble dans notre département.M. le président, les premiers mois de votre mandat ne sont pas du tout à la hauteur des attentes fortes des habitants de notre département : tel est également le message que nous voulons vous adresser en ne votant pas favorablement cette DM.

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