30/03/07 intervention générale sur l’enseignement

92.jpgSéance du 30 mars 2007 – Intervention générale sur l’enseignement – Catherine Margaté

Monsieur le Président, Cher(e)s collègues,

L’épanouissement de la jeunesse, l’accès des nouvelles générations à l’emploi passent en amont par la réussite scolaire. Et je voudrais d’emblée souligner que nous sommes aux côtés des enseignants, des parents d’élèves, des jeunes, pour nous opposer aux fermetures de classes et aux 5000 suppressions de postes annoncés dans le second degré pour la prochaine rentrée et exiger que chaque établissement – quel que soit le quartier d’implantation – devienne véritablement l’outil républicain d’une école de la réussite pour tous.
Cela suppose un effort de l’Etat sans précédent dans notre département où les taux d’encadrement sont parmi les plus bas de France. Mais les choix nationaux dictés par la réduction des dépenses publiques conduisent à des dotations horaires dramatiquement insuffisantes avec les 118 suppressions de postes, les classes aux effectifs chargés, la diminution des dédoublements qui en découlent.
Une situation dramatique qui a conduit à ce que la grande majorité des Conseils d’administration ait voté contre la DHG 2007 et la suppression de 10% des heures d’UNSS.
Comment prétendre assurer la réussite de chaque élève quand les mesures proposées vont encore aggraver les conditions d’études pour les élèves, les conditions de travail pour les personnels ?
Nous l’avons dit et le redisons aujourd’hui devant la gravité de la situation, la réussite scolaire de toutes et tous implique de réaffirmer l’exigence de s’attaquer avec détermination à l’injustice sociale, aux inégalités, en affirmant une grande ambition pour l’école, en utilisant utilement l’argent public. Une vaste réforme du système éducatif est nécessaire, une réforme qui  ne peut se faire sans un véritable dialogue avec la communauté éducative.
L’éducation est bien au cœur de tous les enjeux, individuels et collectifs et répondre à ce défi exige aussi que notre département ne néglige pas ses champs de compétence.
Le collège est le moment où les jeunes subissent et prennent conscience des inégalités qui se creusent, là où les choix budgétaires de l’Etat continuent de toucher plus gravement encore les enfants de milieux populaires.
Nous avons eu souvent l’occasion d’évoquer la situation d’un nombre préoccupant de collégiens qui ne mangent pas au restaurant scolaire sachant que leurs parents sont chômeurs, allocataires du Rmi ou ont tout simplement du mal « à joindre les deux bouts ». Aujourd’hui, ils sont aussi de plus en plus nombreux à ne pas participer à certaines activités, tout au long de l’année, pour les mêmes raisons.
C’est parce que l’exclusion cible les enfants, trop d’enfants, à cette période de leur vie que notre groupe propose d’infléchir les orientations du département afin de réduire ces inégalités.
Le vote du budget est l’occasion de rappeler nos propositions :
 Poursuivre et accélérer la construction de nouveaux collèges avec l’objectif qu’aucun collège ne dépasse un effectif de 500 à 600 élèves. 15 collèges ont entre 700 et plus de 1000 élèves, 25 de 600 à 700 élèves et parmi eux 11 sont classés ZEP ou REP. La construction du 4ème collège de Gennevilliers doit être programmée dès 2007. La question ici n’est pas une question financière, ce budget le prouve une nouvelle fois. Rappelons que la subvention au pôle Léonard de Vinci équivaut toujours à la construction d’un collège par an.
∑ Prendre mieux en compte les difficultés des établissements et les outils de la scolarité dans les subventions de fonctionnement : voyages scolaires, sorties culturelles, transports, équipements informatiques.
∑ Faire un bilan plus précis des actions éducatives pour permettre à notre Assemblée de voter les crédits nécessaires aux différents dispositifs. En 2006, bien que les projets SIEL montraient une progression de 20% en deux ans, vous en avez limité le nombre en mettant en place des quotas. Pour 2007, il est question de suspendre les projets interdisciplinaires (PIE) suite au désengagement de l’Etat des IDD bien que les projets aient été multipliés par 8. Nous demandons d’évaluer ce dispositif tout en le maintenant. Ces projets sont particulièrement utiles dans les collèges notamment ceux situés en ZEP comme nous l’a rappelé l’équipe enseignante du collège Jean Baptiste Clément à Colombes.
∑ Favoriser la participation du plus grand nombre de collégiens à la demi-pension en poursuivant la réflexion sur les tarifs, la qualité des repas, les travaux nécessaires dans les restaurants scolaires et en améliorant l’information des familles.
∑ Instaurer une bourse de rentrée de 150 € pour les collégiens. Rien ne peut remplacer cette aide aux frais de la scolarité  estimés  à  275 € pour le collège. Une scolarité qui rappelons-le devrait être gratuite pour tous.
∑ Inscrire les crédits nécessaires à la poursuite des bourses lycéens et étudiants du département. En 2005, 3 M€ avaient permis à 2 308 lycéens et 1939 étudiants d’en bénéficier. En 2006, Voc@tion 92 s’est adressé à 505 étudiants pour seulement 0,5 M€ et il n’est prévu que 0,6 M€ pour 2007. Ce nouveau dispositif, tout en ayant un intérêt, a aussi et surtout pointé la nécessité de bourses aux lycéens et aux étudiants en fonction de leurs revenus familiaux.
∑ Voter des crédits complémentaires pour la carte Imagyn’R en attribuant dans un premier temps, comme plusieurs autres départements, une subvention générale permettant à tous les collégiens, lycéens et étudiants de bénéficier d’une aide départementale assurant 1/3 de son financement pour aller vers une prise en charge de 50%, cette aide venant s’ajouter à l’aide que percevaient les élèves boursiers.
Notre dernier point porte sur les énormes sommes englouties par le pôle Léonard de Vinci : au moins 23 M€ de fonctionnement proposés au vote avec toujours la même opacité de budget et de résultat. Ce Pôle p
rivé reste la plus grosse critique que nous apportons à ce budget mais nous y reviendrons tout à l’heure.

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