24/03/2006 intervention sur l’emploi

3.jpgAFFAIRES ECONOMIQUE – DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL – FORMATION PROFESSIONNELLE

Intervention de Patrice Leclerc
Monsieur Sarkozy,
Chers collègues
Vous vantez les mérites de la politique de votre majorité de droite dans notre département, mais pour quels résultats ? En fonction de la composition sociale du département avons-nous des résultats différents de ceux enregistrés nationalement. Non ! Les chiffres le démontrent.

Cela est normal, vos recettes sont les mêmes que les politiques menées par le gouvernement UMP. Nous avons ici les mêmes résultats : toujours plus de précarité, augmentation du nombre de Rmistes, refus d’imposer des contraintes aux entreprises  qui perçoivent des fonds publics de peur, dites vous, d’en dissuader d’autres de s’installer. Il n’y a de ce point de vu aucune originalité de laboratoire !

Votre refus politique d’intervenir pour empêcher les délocalisations, chercher à stopper la désindustrialisation de notre département à de lourdes conséquences pour l’emploi. Les salariés d’Aircelle, d’Alcatel, de Thalès ont apprécié, n’en doutez pas, votre conception très libérale de la politique.

La précarité ne fait que se développer comme sur l’ensemble du territoire national. Précarité que le gouvernement, dont vous faite partie, Monsieur le Ministre, a décidé de généraliser pour toutes les tranches de la population et à tous les âges, du contrat senior au Contrat Première Embauche en passant par le Contrat Nouvelle Embauche, en attendant les nouvelles réformes annoncées pour juin sur l’emploi.

Le journal Les Echos de mardi dernier rappelait que le 16 janvier l’UMP que vous présidez revendiquait la paternité du CPE. C’est Valérie Pécresse, la porte parole de l’UMP qui déclarait que le CPE a été « élaboré, puis calé, après plusieurs entretiens entre le Premier ministre et le président de l’UMP ».  Vous n’êtes donc pas que solidaire du gouvernement, vous êtes un des auteurs de « cette rupture » dans le code du travail. Il faut assumer cette paternité.

J’en reviens au département, même si je ne m’en suis pas vraiment éloigné, car ici aussi, il y a une majorité de la population et de la jeunesse qui s’exprime contre le CPE.

Ici, donc, Vous vous félicitez de résultats meilleurs en 2005 qu’en 2004. Résultats obtenus par la radiation de centaines de chômeurs. Le nombre de chômeurs baisse, mais celui des RMIstes augmente de plus de 2000.

Alors que face à la fuite d’entreprises et d’emplois, il aurait fallu se concentrer sur les moyens de lutter contre la financiarisation croissante des entreprises, le Conseil général refuse majoritairement un véritable contrôle des fonds publics alloués aux entreprises par notre administration, les salariés, la population. Vous, d’ordinaire si enclin aux évaluations, êtes moins exigeant vis-à-vis du rôle social des entreprises qu’en terme de contrôle des rmistes.

En attendant les emplois et les savoir-faire disparaissent. Et ce n’est pas la main invisible du marché qui gouverne, c’est vous au gouvernement, vous à l’assemblée, vous dans le département. Vos recettes sont à chaque niveau les mêmes et avec de piètres résultats malgré d’important moyens financiers mis en œuvre.

Vous relayez souvent les propos du MEDEF sur les charges sociales, la liberté d’entreprise, le goût du risque de l’entrepreneur, la trop grande place de l’Etat, du public dans l’économie et vous êtes singulièrement silencieux quand il s’agit au contraire d’utiliser de l’argent public, l’argent collecté par notre collectivité territoriale, notamment avec la taxe professionnelle, pour la redistribuer à des entreprises privées.

Pour sa part: le groupe communiste n’est pas hostile à priori à des aides publiques aux entreprises privées et particulièrement aux petites entreprises. Mais, nous souhaitons le faire avec un esprit de responsabilité vis à vis de l’argent des contribuables, une volonté de transformer les règles du jeu d’un système libéral prédateur en emploi et en financement public. Cela ne peut pas être la règle du MEDEF qui vise à une socialisation des pertes et des coûts et à la privatisation des profits. Aujourd’hui, face à une Bourse qui prétend être indispensable au financement des entreprises, mais qui est en fait un redoutable prédateur de leurs ressources, une collectivité locale comme la nôtre peut jouer un rôle, certes modeste, mais certainement utile, pour expérimenter un autre développement économique plus efficace socialement. Il faut chercher à sortir d’un système spéculatif boursier qui conduit à la ruine non seulement des petits épargnants mais gâche des crédits bancaires pour financer les ruineuses opérations de fusions-acquisitions alors que les PMI-PME connaissent des conditions pénalisantes d’acc&eg
rave;s au crédit. Il faut que ces aides soient assorties d’engagements et de résultats mesurés à l’aune du nombre d’emplois créés et/ou des mesures salariales et de formation.

Notre département pourrait, comme les régions Poitou Charente, Midi Pyrénées et Pays de Loire, décider de refuser de subventionner les entreprises recourant à des CPE ou à des CNE.

Ainsi le département des Hauts-de-Seine serait un laboratoire de progrès social.

Nous pourrions aussi agir pour que des mesures nouvelles soient prises nationalement pour sécuriser le passage des jeunes à l’emploi stable de façon telle que l’emploi des autres salariés s’en trouve conforté : avec un contrat de sécurisation emploi-formation à durée indéterminée s’insérant dans un dispositif institutionnel comportant un volet formation insertion et un volet emploi. Cela marquerait un progrès pour des millions de gens.

Sur cette question du développement économique, comme sur toutes les questions, je vous reconnais une qualité Monsieur le Président, et c’est vrai aussi pour le Président Bary : vous êtes fidèles à vos électeurs. Les électeurs et électrices de Neuilly peuvent compter sur vous pour la défense de leurs intérêts. Le MEDEF est servi, ses intérêts jamais oubliés !

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