25/03/05 – INTERVENTION GENERALE SUR LE BUDGET 2005

 

Intervention de Christian Fischer

 

Monsieur le Président, cher(e)s collègues,

Les transports et les déplacements font partie des premières priorités pour les habitants de notre département. Cette question est d’ailleurs venue fortement lors des Etats Généraux ; le choix du mode transport est, en effet, bien au centre de l’aménagement urbain, des enjeux environnementaux et de la qualité de vie de nos concitoyens.

 

Notre engagement en faveur du transport en commun et d’un maillage des Hauts de Seine avec le tramway est connu, et pour notre part, ce choix d’un développement des transports publics est incontournable et indispensable.

 

Indispensable, car les transports publics constituent une question capitale pour répondre aux besoins de déplacements des habitants. La demande en transports en commun va pratiquement doubler en proche et grande banlieue d’ici 2020 et n’oublions pas que la part du transport collectif est toujours faible pour les liaisons de banlieue à banlieue.

Incontournable, car ils sont aussi un facteur important pour réduire la part de l’automobile dans les déplacements, objectif, je le rappelle, contenu dans le Plan de Déplacement Urbain. Ce qui pour l’instant n’est pas le cas ; la part de la voiture particulière n’enregistre pas de diminution, et semble prendre toujours plus le pas sur les transports en commun en Ile de France, arrivant à 70% des déplacements avec toutes les conséquences négatives bien connues.

Il reste donc énormément à faire, non seulement, pour développer l’offre et l’utilisation du transport public dans notre département et plus largement en Ile de France et pour améliorer les conditions de transports des usagers.

Et nous notons avec satisfaction l’engagement cette année du département dans la poursuite du financement de la réalisation de projets de transports collectifs. Je pense aux prolongements du T1, à la réalisation du tramway Châtillon/Viroflay, au prolongement du T2 entre Issy Val de Seine et la Porte de Versailles, à la première phase du prolongement de la ligne 4 du métro. Il est en effet essentiel que les grands projets structurant du 12ème plan Etat/région concernant le Nord et le Sud du département se réalisent complètement et dans les délais prévus. Ce sont des opérations très attendues.

Je voudrais cependant rappeler nos inquiétudes quant à la réalisation de ce plan puisqu’à la fin 2007,il est estimé que le taux d’engagements des financements prévus ne dépassera pas les 40% ! Si ces retards ont des causes multiples, le désengagement du gouvernement, notamment au travers des financements attendus du Contrat de Plan Etat Région va les aggraver. En effet, dans le cadre de la décentralisation, l’Etat, contrairement à ses affirmations ne respecte pas ses promesses. Ainsi, son engagement financier dans le cadre du 12ème plan est loin d’être tenu. Sa politique de restriction budgétaire le conduit à n’investir en 2005 que 48 millions d’euros au lieu des 230 prévus ! Des projets risquent soit d’être mis en cause, soit repoussés. Notre assemblée pourrait dans ce domaine prendre positon en direction du gouvernement.

Autre sujet d’inquiétude sur lequel je voudrais revenir : le transfert de la gestion du STIF à la Région et aux huit départements que le Conseil Régional vient de voter sous la condition de la prise en compte par l’Etat des compensations financières estimées à 724 millions d’euros. Les remarques que nous avions faites quant aux conditions financières de ce transfert lors de la dernière séance restent toujours d’actualité. Ces conditions qui sont négociés avec l’Etat sont une des clefs de la réussite. Nous vous redemandons, Monsieur le Président, de solliciter officiellement l’Etat pour qu’il prenne en considération les demandes de la région Ile de France. Bien entendu et vous n’en serez pas étonnés nous sommes opposés au transfert du patrimoine de la RATP; le développement des transports ne peut se construire que dans le cadre du service public. Vous avez souligné l’importance de l’investissement dans ce domaine. Et bien que le premier responsable, l’Etat, respecte ses engagements et qu’il ne conduit pas les collectivités locales à trouver les moyens que l’Etat lui refuse.

Bien sûr, cette priorité aux transports en commun ne nous fait pas oublier pour autant le réseau routier; l’amélioration de la circulation et des déplacements, les aménagements en faveur des transports en commun en sont des aspects importants et je note cette année que les crédits consacrés à ce domaine sont en augmentation. Ces aménagements de voirie notamment avec la réalisation de voies spécifiques pour les bus dans des conditions acceptables pour tous amène un réel confort pour les usagers, un gain de temps et c’est aussi une des conditions pour un rééquilibrage entre la circulation des automobiles et les transports en commun. A ce propos et pour ne pas revenir sur le rapport concerné, je soulignerai un problème important et crucial concernant la

RN 20 dans sa partie la plus proche de la porte d’Orléans. Cette route est régulièrement embouteillée et demande à être aménagée. Tous les acteurs du Comité d’Axe qui prévoit son aménagement jusqu’à Massy ne se sont pas mis d’accord ; il ne faudrait cependant pas que l’ensemble de l’aménagement bloque les travaux sur la partie la plus difficile. En commission, j’ai pris acte qu’on prenait en compte pour 2006 ces aménagements.

Si nous sommes en accord avec les propositions dans ce domaine, je voudrais cependant, souligner plusieurs points.

Tout d’abord, la réduction des crédits de voiries de 56 millions en 2003 à 46, 2 millions d’euros en 2005 alors que des besoins d’aménagements, d’entretiens notamment concernant la sécurité et je pense par exemple au Bac d’Asnières à Clichy dont les habitants vous ont par ailleurs interpellé pour être reçu.

Le deuxième concerne les crédits à la lutte contre les nuisances sonores qui stagnent ; ces travaux de revêtement sont nécessaires et indispensables, les enquêtes d’opinion pointent le bruit comme nuisance de première importance en milieu urbain avec ses effets sur la santé. Le principal générateur de bruit est le trafic routier. La même remarque vaut aussi pour le budget lié aux circulations douces ; nous l’avions déjà souligné pour le budget 2004, une acc&ea
cute;lération de la mise en place des circulations douces hors aménagement des routes nous semble aussi importante. Ces domaines liés à la vie quotidienne des altoséquanais demanderaient une implication plus forte du département.

Le troisième a trait à la RD7. Si nous avons toujours considéré que l’aménagement de ce secteur était indispensable, nous avons aussi noté en février dernier lors du vote du lancement de l’enquête publique, la non prise en compte dans le projet qui nous était présenté de cet aménagement des solutions alternatives proposées autres que celle de 2 fois 2 voies. Nous espérons donc vivement que cette relance de l’enquête permettra la concrétisation et la réussite de ce projet avec la prise en compte de solutions alternatives.

Enfin, le dernier point que je souhaite aborder est lié au transfert des routes nationales dans le domaine départemental.

Nous maintenons nos remarques quant aux conditions de ces transferts et à nos craintes quant sur les compensations financières, nous prenons acte de l’inscription au budget 2005 d’un crédit qui a pour objectif « d’évaluer l’état de certaines de ces routes selon le suivi technique appliqué sur les routes départementales ». C’était une de nos demandes mais nous aurions préféré que cette action prenne la forme d’un état des lieux précis et contradictoire du patrimoine transféré. Là aussi est à nouveau posé la question des compensations financières et de l’adéquation entre les moyens financiers dévolus et l’état des infrastructures. Le calcul de ces compensations basé sur une moyenne de dépenses constatées sur une période de trois ans précédant le transfert est fortement contesté, y compris au sein de conseils généraux de votre majorité.

Voilà les quelques remarques que je souhaitais soumettre à l’assemblée.

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