24/03/05 -Intervention générale sur le logement

Intervention de Jacques Bourgoin

(lue par patrice leclerc)

Monsieur le Président, cher(e)s collègues,

L’intérêt du débat budgétaire et des chiffres indiqués, est de voir la réalité des politiques, bien au-delà des déclarations d’intention.

En ce qui concerne l’habitat et le logement

, vous affichez 42,5 millions d’euros contre 39 millions d’euros l’an passé.

Nous sommes d’autant plus loin de votre prétendue "politique de fort investissement" qu’il s’agit ni plus ni moins d’une enveloppe similaire à celle du budget 2001. Nous restons très loin de l’année 1996 où le budget habitat était de 416 millions de francs, soit 63 millions d’euros.

A cette époque, et en particulier ces trois dernières années, en termes de réalisations de logements sociaux, c’est la chute libre, passant de 1 700 logements PLUS financés en 2001

à 1 075 seulement en 2004.

En fait, la production en hausse de logements en 2004 résulte des PLS dont le montant élevé des loyers n’est pas adapté à la situation financière de la grande majorité des demandeurs de logement.

Voilà pourquoi, au contraire des traditionnelles déclarations d’intention en début d’année, des présidents successifs de cette assemblée, la réalité du logement est de plus en plus préoccupante et parfois dramatique.

Le nombre, les délais d’attente pour les demandeurs s’accroissent. 75 000 demandeurs prioritaires, nous indiquait Monsieur le Préfet en 2004.

Auxquels s’ajoutent les fermetures et menaces de fermeture de logements spécifiques comme foyers de jeunes travailleurs, logements des PTT, résidences étudiantes.

Auxquels s’ajoutent des projets de restructuration urbaine où les démolitions ont lieu avant les reconstructions.

Auxquels s’ajoutent les ventes à la découpe de logements privés dont le loyer permettait encore le logement de familles aux revenus modestes qui en seront demain exclues.

Auxquels s’ajoutent des milliers de logements insalubres qui restent à résorber.

Tout montre qu’il est de plus en plus difficile pour les couches populaires, les salariés, les étudiants, d’habiter dans les Hauts-de-Seine. Et ceux qui le peuvent, y consacrent une part très, trop importante de leur budget.

Il faut dire qu’en plus des aspects financiers, il y a le manque de volonté politique persistante qui fait que 17 villes des Hauts-de-Seine sur 36, toutes dirigées par la droite, sont en dessous du seuil des 20 % de logement sociaux suivant les critères de la loi SRU.

Cela rend d’autant plus inadmissible la vente du patrimoine de l’OPDHLM qui fera demain autant de logements sociaux en moins alors qu’il en manque tant.

L’accession sociale à la propriété, nous sommes pour. Voilà des années que nous proposons la mise en place d’une aide départementale au développement de l’accession sociale à la propriété, en particulier dans les villes comportant un fort taux de logements sociaux. Mais pour des logements nouveaux ! Et nous renouvelons notre proposition. Serons-nous enfin entendus ?

Mais il faut surtout développer la réponse aux besoins énormes de logements sociaux locatifs. Je tiens à souligner que vos déclarations sont ambiguës. J’espère que j’aurai une réponse claire aujourd’hui. Vous avez parlé de 3 400 ou 3 500 logements sociaux HLM. Mais le rapport parle d’augmenter le parc locatif dans le cadre d’un objectif de 3 300 logements neufs par an. En commission, il a été répondu à mon ami Christian Fischer que cela comprenait aussi des logements intermédiaires. Répondez clairement s’il vous plaît !

Ceci d’autant plus que la première enveloppe évoquée de deux millions d’euros représente le montant des subventions foncières de 300 logements supplémentaires. Nous sommes loin des

3 500 logements évoqués. Il faudrait multiplier par 12 cette somme. Et rajouter les moyens financiers nécessaires pour l’instauration d’une aide directe départementale à la construction sociale à tous les offices HLM et SEM.

Vous le voyez, le retour a un budget habitat et logement au niveau des 63 millions d’euros du budget 1996, donc son augmentation d’environ 50 %, est le minimum des moyens nécessaires pour enfin mettre en place une politique volontaire du logement, permettant à tous les altoséquanais qui le souhaitent de pouvoir habiter dignement dans notre département.

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