Tribune libre de P.Leclerc au 32ème congrès

Tribune libre
32ème congrès
Patrice Leclerc
Fédération des Hauts-de-Seine
Section de Gennevilliers
Cellule Masseliers

Pour une nouvelle formation communiste!

Avec le nouveau projet de base commune, j’ai le sentiment que les communistes ont été écoutés, voire entendus. Placé devant trois textes à choisir, je voterai pour le projet de base commune présenté par le CN, pour la raison évoquée précédemment et parce que c’est le seul des trois textes qui ressemble à une base commune avec des propositions alternatives ouvertes, permettant au plus grand nombre d’intervenir dans le débat. Ce vote n’est pas un chèque en blanc, ni un accord avec l’option majoritaire du CN. Celle-ci me semble encore très marquée par les schémas de pensée et d’action du Parti communiste continuateur du moule bolchevique, plus que par des innovations théoriques partant des analyses sur notre changement d’époque. Le risque est grand que notre congrès soit traversé d’abord de la volonté majoritaire de tout faire pour sauver la structure « PCF » plutôt qu’à travailler maintenant l’objectif et la cohérence d’une organisation communiste pour changer le monde. L’urgence est pourtant là !
Cette société me fait peur avec le développement du clientélisme, de la violence, de la dictature du fric, du populisme, des dérives communautaristes, des guerres, des risques de destruction de la planète… En même temps, le champ des possibles s’est élargi pour l’intervention humaine. Les raisons pour lesquelles j’ai adhéré au PCF sont d’actualité. Il faut agir pour changer cette société, ce monde. Il y a besoin d’une organisation qui favorise l’expression d’exigences concrètes de communisme. Mais je pense que le PCF n’est plus adapté. Ce qui avait toute sa force et sa cohérence il y a un siècle et dans le siècle, atteint des limites aujourd’hui. Ce n’est pas forcément dramatique, mais une évolution qui peut être normale. Il ne suffira pas d’une reprise en main de l’organisation pour être toujours plus de proximité, même à l’entreprise, pour que le parti communiste progresse à nouveau. Nous avons besoin de reprendre la question de la révolution dans les termes de notre époque, travailler le projet communiste du Xxième siècle pour donner de l’efficacité à la proximité. Tenons compte aussi de l’expérience. Rien de neuf ne se fera en restant dans notre moule, en restant entre nous. Le réalisme nous impose de regarder en face ce que nous sommes devenus avec la moyenne d’âge de nos directions « en bas », celle de notre actif militant, la faiblesse « de notre intellectuel collectif »,…
Il faut donc un signe fort de notre congrès à la société, aux salariés, aux plus démunis, aux créateurs, à la jeunesse pour chercher à recréer une dynamique du coté du changement, des révolutionnaires. Un signe accompagné d’actes qui ne tournent pas autour du pot. Affirmons notre volonté d’aider tout de suite à l’émergence d’une formation communiste nouvelle en phase avec les mutations du monde. Affirmons notre volonté de la construire avec tous, à égalité, dans un processus de co-élaboration. C’est ce que j’attends du Congrès. Ce que je souhaite qu’il exprime clairement. S’il ne le fait pas, je ne participerai pas à ce que je considère être plus que du gâchis: un signe de conservatisme, un frein aux changements nécessaires.

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