La réponse de Jean-Luc Mélenchon à Arnaud Montebourg

Cher Arnaud Montebourg,

J’ai lu la lettre que tu as envoyée à tes compétiteurs de la primaire socialiste. Tu as voulu qu’elle soit « ouverte ». Je me sens concerné. En effet, tu t’adresses aux deux socialistes qui pourraient être candidats à l’élection présidentielle. Je le serai pour ma part en toute certitude, au nom du Front de Gauche. Les questions que tu poses concernent toute la gauche et tous nos concitoyens.

J’ai donc souhaité y répondre.

Pour changer, ne soyons pas primaires…

L’hebdommadaire des communistes unitaires m’a demandé de faire l’édito de son numéro de cette semaine. Je vous le livre en avant première/

Pour changer, ne soyons pas primaires…
Il serait stupide de bouder son plaisir de voir la droite battue aux sénatoriales. Le symbole est beau. Il est fort. Nicolas Sarkozy, son mépris de nantis et sa violence politique sont sanctionnés. Le succès des « dissidents » de droit marque les limites de l’autoritarisme comme méthode de gouvernement. Mais un dissident de droite ne fait pas un opposant de gauche! Il marque simplement un changement de sens du vent ou de coté du manche…

Pourquoi je ne participerai pas à la primaire socialiste

La première raison, un peu primaire, je l’admets, c’est que je ne suis pas socialiste. Je ne vois pas pourquoi je choisirai un candidat pour lequel je ne voterai pas au premier tour.

La deuxième, c’est que je combat cette cinquième république, je suis contre l’élection du président au suffrage universel, ce système qui privilégie le combat entre les personnes et non sur les idées, ce système qui pousse a effacer la diversité, la complexité du débat, la pensée tout simplement. Ainsi, il faudrait voter pour celui ou celle qui a des chances de gagner ? Mais quid du débat d’idées, du conflit sur les analyses et les propositions pour changer de société ? C’est pourtant cela l’essentiel. Par exemple sur cette question de la règle d’or voulue par Sarkozy, reprise par des socialistes, je ne veux pas arbitrer si elle doit s’appliquer maintenant, dans un an ou dans trois ans. Je n’en veux pas et je veux pouvoir le dire avec mon bulletin de vote.

Bonne nouvelle : C’est parti pour une campagne Front de gauche !

Merci aux camarades membres du PCF qui ont permis par leur vote, en choisissant Jean-Luc Mélenchon comme candidat aux présidentielles, que l’expérience Front de Gauche se poursuive. Une nouvelle dynamique de rassemblement est enfin possible.

Rien n’est gagné d’avance, mais moins il y a d’obstacle mieux c’est ! La décision des militants du PCF après celui de la Gauche Unitaire, de la FASE et du Parti de Gauche, donne du sens à la dynamique politique du Front de Gauche engagée depuis les dernières élections européennes. Elle permet de la développer.