Intervention de Jacqueline Belhomme, lors de la séance du 4 avril 2022 de la Métropole du Grand Paris
Monsieur le Président, cher·es collègues,
J’interviens pour le groupe front de gauche et citoyen·nes sur ce vœu de l’exécutif : il vient à point nommé rappeler les nécessaires accompagnements à la mise en place de la ZFE qui font aujourd’hui encore défaut.
Il y a une double urgence, indépassable : écologique et sociale ! Oui, « on respire tous le même air, mais on n’a pas le même salaire ».
L’Etat doit prendre ses responsabilités pour y répondre. Il ne peut se décharger sur les collectivités ou, pire, laisser les citoyennes et les citoyens, notamment les classes populaires, en assumer les coûts et la responsabilité morale.
Nous le savons, chaque année on compte 6 000 morts imputables à la pollution. Parmi elles, les populations les plus touchées sont précisément les plus pauvres. La réduction de la place et de l’utilisation de la voiture est donc une nécessité que nous partageons.
Mais il faut éviter à tout prix l’effet double peine pour les classes populaires. Car les solutions proposées sont insuffisantes.
Cette vision qui consiste à ne pas opposer le social à la santé et à l’environnement est la seule à même d’emporter une adhésion large à cette mesure dans toute la population pour sa réussite concrète.
Il nous faut être à l’offensive sur l’articulation mesures écologiques et mesures sociales et élargir les débats à d’autres facteurs de pollutions tout aussi importants pour légitimer la dynamique de la ZFE.
Ainsi, 75% des émissions de particules fines ne sont pas liées au moteur, mais au freinage, donc en rapport au pneu et au poids des voitures. Pourquoi ne pas augmenter le malus sur le poids des véhicules ou exiger des constructeurs des innovations pour la récupération des particules émises par le freinage ?
Ce sont des propositions déjà formulées par mon collègue Patrice Leclerc devant notre assemblée en février.
Le gouvernement traîne à prendre les mesures qui s’imposent. Et je dois bien dire mon étonnement à la lecture d’un tract pour l’élection de notre Président-candidat sur les 10 raisons de voter pour lui : la numéro 9 sur l’environnement promet « la possibilité pour le plus grand nombre d’avoir un véhicule électrique ou hybride à moindre coût ». On attend donc les actes !
Reste que nous partageons évidemment les demandes formulées dans ce vœu : nous sommes satisfaits que la Métropole s’en empare et soit motrice pour mettre les parties autour de la table, en particulier l’Etat, et engager l’analyse de chaque proposition d’action sociale.
Pour notre part, nous continuerons de tout faire pour que cette Zone à Faible Emission ne devienne pas une Zone à Forte Exclusion.
Je vous remercie.