Conseil municipal du 2 février 2022. Pour que l’éducation nationale redevienne une priorité !
Les enseignants du primaire et du secondaire sont près de 867 000 femmes et hommes mobilisés au quotidien pour l’éducation des enfants. Depuis la loi handicap de 2005, leurs missions se sont élargies et enrichies avec l’école inclusive : un enseignant peut œuvrer dans une classe avec ou sans accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH) et enseigner à des enfants qui présentent une grande hétérogénéité. A cela s’ajoute les personnels des collectivités locales qui concourent à l’apprentissage et au bien-être des enfants, à l’image de l’action des animateurs, des agents de cantine, d’entretien, des agents territoriaux spécialistes des écoles maternelles (ATSEM).
Depuis deux ans, la crise sanitaire est un catalyseur du mal-être des enseignants. Les annonces tombent … grâce aux chaines d’information : le ministre de l’Education nationale a trouvé un canal de communication original avec ses personnels, les parents, les élèves et avec les villes qui gèrent au quotidien les écoles.
Ce procédé génère une sensation de mépris et d’absence de considération pour les personnels, les familles et les élèves qui découvrent à la télévision ou dans le journal les nouvelles conditions de travail applicables dès le lendemain.
Après deux ans de crise sanitaire, l’ensemble de ces acteurs seraient en droit d’attendre des protocoles applicables, concertés, annoncés dans des délais raisonnables pour leur bonne mise en œuvre. Au lieu de cela nous assistons à la publication de protocoles inapplicables, décidés au dernier moment plongeant les établissements scolaires et les familles dans des difficultés innombrables. Nous avons tous en tête les interminables queue devant les pharmacies avec des parents complètement démunis qui accompagnent leurs enfants faire un test antigénique le lundi … qui ne sera plus obligatoire le lendemain…. Les chiffres des contaminations poursuivent leur envolée pendant que le protocole sanitaire est allégé.
La manière dont la crise sanitaire est gérée est un exemple qui s’ajoute aux nombreuses autres erreurs teintées de mépris de l’éducation nationale pour les élèves et les enseignants : réforme du bac mal menée et incompréhensible ; absence de réflexion et de retour d’expériences sur Parcoursup ; manque de moyens et de formation des enseignants face aux défis nombreux qui sont les leurs, etc.
Pour couronner le tout, le ministère de l’éducation nationale a annoncé fin 2021 renoncer à dépenser 75 millions d’euros pourtant programmé au budget. En effet, qui a besoin renforcer les brigades d’enseignants remplaçants dans les zones déficitaires ? Qui a besoin de recruter et de mieux rémunérer les AESH ? Qui a besoin d’équiper les écoles en matériel informatique ?
Dans le cadre de ses compétences, la ville de Gennevilliers a prise et continue de prendre ses responsabilités et en tant qu’actrice de la communauté éducative et se mobilise pour offrir des moyens et des actions de soutien. Cette mobilisation des services de la ville est constante depuis deux ans, pour maintenir les écoles ouvertes et pour assurer les conditions de sécurité sanitaires les plus fortes possibles dans le cadre des protocoles mis en place par l’éducation nationale.
Mais surtout à Gennevilliers, nous ne rognons pas sur le budget alloué à l’éducation de nos enfants : soutien aux élèves en décrochage scolaire par le biais du Programme de Réussite Educative (PRE) et du fil continu, classes transplantées, aides aux devoirs, soutien au développement du réseau étudiants, création d’une unité d’enseignement maternelle pour les enfants porteurs de troubles autistiques, facilitation pour l’ouverture d’un 4e collège au sein de notre ville, végétalisation et renouvellement des usages dans les cours des écoles.
Toutefois, l’ensemble de ces actions ne peut pas combler les errements et les dégâts causés par cinq années de gouvernement Macron contre l’éducation nationale et contre la réussite de tous les élèves.
C’est pourquoi le Conseil municipal par ce vœu, souhaite exprimer son soutien à la mobilisation légitime des parents d’élèves et des enseignants pour une meilleure gestion de la crise sanitaire.
Et plus largement le conseil municipal forme le vœu que l’éducation nationale redevienne une priorité dans notre pays.