Conseil municipal du mercredi 17 novembre 2021. Voeu voté à l’unanimité.
12 millions de Français ont des difficultés pour payer leurs factures et près de 5 millions de ménages sont en situation de précarité énergétique.
Le 1er octobre, le prix du gaz a encore augmenté de 12,6 %, soit 57% depuis le début de l’année. L’électricité a bondi de 40% en quelques années. A cela s’ajoute les hausses du prix de l’essence. Cette envolée des coûts de l’énergie grève sévèrement le budget des Français.
Depuis une vingtaine d’année, la dérèglementation du secteur énergétique et la libéralisation de ce marché conduisent à une hausse massive et continue des prix.
En 2004, l’État a décidé de l’ouverture du capital d’EDF-GDF, transformant les entreprises publiques en sociétés anonymes. La concurrence devait faire baisser les prix et les usagers en devenir les gagnants. C’est l’inverse qui s’est produit comme à chaque fois et les tarifs ont explosé.
Pour le gaz naturel, la France est tributaire de variations décidées ailleurs. Les groupes industriels cotés en bourse attendent que les prix baissent pour constituer des réserves et gagnent de l’argent en les revendant plus chers. Résultat, les prix ne baissent pas et les usagers payent l’énergie au prix fort tandis que d’autres ne peuvent même plus régler leurs factures.
Le Premier Ministre a ainsi promis « un bouclier tarifaire » contre l’augmentation des prix du gaz et de l’électricité.
Il est prévu un « chèque énergie » de 100 euros supplémentaires pour les 6 millions de ménages déjà bénéficiaires de cette mesure sachant que ce montant correspond à peine à onze jours de consommation hivernale pour un foyer de 4 personnes chauffé à l’électricité. Il est prévu, aussi, le gel des tarifs réglementés du gaz et la limitation de la hausse du tarif réglementé de l’électricité à 4 % début 2022.
Pour leur part, les usagers aux tarifs dérégulés vont subir de nouvelles augmentations très importantes. Elles ont pour cause :
- Le choix politique de décarboner la production énergétique,
- Les déséquilibres entre l’offre et la demande,
- Les prix d’achat qui explosent sur le marché des matières premières, notamment celui le cours du pétrole.
In fine, cette augmentation impacte fortement les Français. Ces biens de consommation courante devraient être reconnus comme vitaux.
Nous considérons que le seul moyen de stopper les augmentations de tarifs serait de sortir l’électricité et le gaz de la contrainte des marchés financiers et de les mettre entre les mains d’un Etat stratège qui prévoit et gère l’énergie dans l’intérêt des usagers.
Dans le cadre d’une mission de service public, l’État doit jouer son rôle de stratège pour faire en sorte que l’énergie soit vendue à un prix juste et régulé permettant l’accès de tous à l’énergie.
Le Conseil municipal de Gennevilliers demande la :
- Réduction de la TVA à 5,5% sur les factures de gaz et d’électricité pour l’ensemble des consommateurs,
- Porter le montant du chèque énergie à 700€ par an et par famille comme l’a évalué l’Observatoire National de la Précarité,
- Interdire les coupures d’électricité et de gaz tout au long de l’année pour les ménages en précarité énergétique,
- Reconnaitre le secteur de l’énergie comme un bien commun afin de retrouver un service public de l’énergie efficace et permettant un véritable droit d’accès à l’Energie,
- Favoriser le stockage de l’Energie sous d’autres formes (biogaz, hydrogène…).