Séance du 30 mars 2007 – Rapport 07.97
ANRU Petit Nanterre
Intervention de Nadine Garcia
Monsieur le Président, Cher(e)s Collègues,
Le quartier du Petit-Nanterre est un secteur de la ville extrêmement enclavé et
qui rencontre de réelles difficultés sociales. Un taux de chômage de 30 % ; 17 % des RMIstes de la ville habitent le Petit-Nanterre, un pourcentage qui monte à 29 % si on inclut le CASH, pour un quartier de 8 200 habitants, soit un dixième de la population de la ville.
Mais c’est aussi un quartier reconnu pour la qualité du lien social qui existe qui est le résultat à la fois de la force de son tissu associatif et social (deux centres sociaux, un club de prévention, des associations dynamiques telles que ZY’VA, NADHA, AJSCN,Destination Lecture, …)et du haut niveau d’équipements et de services publics (une mairie de quartier, un centre de santé, une antenne-jeunesse, une maison de l’enfance, un poste de police, un bureau de Poste, une médiathèque, …).
Avec ce dossier, la ville réaffirme sa volonté de poursuivre l’embellissement et la réparation de ce quartier.
Des efforts déjà importants ont été faits pour faire disparaître l’ensemble des logements précaires du quartier : les bidonvilles, les cités de transit, les immeubles insalubres de l’avenue de la République.
Nous avons construit, réhabilité, développé des services publics, le commerce, rénové les espaces extérieurs, la voirie – y compris avec le concours du conseil général, notamment le long de l’avenue de la République.
Aujourd’hui, il faut aller au bout de la démarche, notamment sur une partie du quartier pour laquelle il y a eu beaucoup moins d’intervention, le secteur des « Canibouts ».
Je tiens à souligner qu’il s’agit d’un projet participatif, élaboré depuis de nombreuses années avec les habitants et qui est maintenant attendu avec beaucoup d’impatience. Les délais d’instruction des dossiers sont beaucoup trop longs quand il s’agit de répondre à des besoins urgents dans les quartiers.
A la fin des années 90/début des années 2000, les principaux acteurs du quartier se sont réunis pour envisager ce qu’ils pouvaient construire ensemble (la ville bien sûr, l’Office HLM, la LOGIREP, la SONACOTRA, le tissu associatif, le CASH et bien sûr les habitants, dans le cadre du conseil de quartier.
C’est ainsi qu’est né un projet qui était d’abord un projet social avant de devenir un projet urbain.
Après de multiples réunions, nous avons abouti à la signature d’une « charte d’engagement » au printemps 2003, en 23 points, avec la participation de tous les acteurs cités ; puis d’un projet urbain, prenant en compte des réhabilitations, ainsi que des démolitions de logements qui ne correspondaient plus à l’attente des habitants.
Notre démarche est claire, elle veille à respecter l’ensemble des droits des habitants notamment en prenant en compte le choix de chacun.
Celui de rester locataires dans ce quartier, pour ceux qui y sont attachés et ils sont nombreux. Il est prévu de reconstruire environ 170 logements sociaux dans le quartier, à des conditions de loyer comparables grâce au dispositif PLUS-CD.
Celui d’être locataires, dans un autre quartier de la ville. Il est prévu de reconstruire le même nombre de logements sociaux, environ 170, dans d’autres quartiers de la Ville (Terrasse 17 de Seine-Arche et près du rond-point de la Boule).
Enfin, celui d’accéder à la propriété, accession sociale à la propriété, ce qui permettra d’introduire de la diversité dans l’habitat de ce quartier qui compte aujourd’hui plus de 85% de logements sociaux.
En ce sens, c’est un projet – je crois – exemplaire, appuyé dès le départ sur la volonté des habitants et des acteurs du quartier, et respectant le droit à un logement diversifié.
Ce projet donne également l’occasion de développer une réflexion urbaine sur le sujet des services, des équipements et de l’espace public.
Enfin, il reste une question incontournable pour améliorer la qualité de vie dans ce quartier et son désenclavement, c’est celle du Pont de Rouen.
Il est nécessaire aujourd’hui que soit conduite une véritable étude, sérieuse et complète qui envisage toutes les hypothèses, y compris celle de la poursuite de l’enfouissement de l’autoroute A 86 jusqu’au pont de Bezons. Car les habitants du Petit-Nanterre ne sont pas moins légitimes que d’autres…
Ce sujet est tout à fait capital. Il est posé avec force par les habitants et les associations de la ville depuis plus de 15 ans maintenant.
Cette étude que nous réclamons devient urgente et cela dans la perspective du prolongement de la ligne T1 du tramway jusqu’à Nanterre et Rueil, qui aujourd’hui est inscrit au schéma directeur de la région Ile de France mais ne bénéficie d’aucun financement. Ce projet est fondamental pour la ville de Nanterre, et même vital pour le quartier du Petit-Nanterre si nous voulons bien le relier au reste de la ville et à ses équipements.
A plus court terme, le nouveau collège qui ouvrira à la prochaine rentrée sur l’avenue de la République, au-delà du Pont-de-Rouen, accueillera notamment les enfants du Petit-Nanterre. Dès septembre 2007, les jeunes adolescents du quartier qui s’y rendront à pied devront traverser le Pont de Rouen dans des conditions de sécurité qui aujourd’hui sont effroyables. Des travaux de mise en sécurisation du Pont de Rouen vont être engagés en urgence par le conseil général : ceux-ci devront être à la hauteur des attentes et des inquiétudes exprimées par les habitants, parents, enfants et acteurs associatifs du quartier.
Je pense que le département devra se préoccuper également, en lien avec le STIF et la RATP des conditions de desserte en transport en commun de ce nouvel établissement.
Je le répète, cette question du Pont de Rouen est fondamentale, son règlement est jugé essentiel par les habitants et les usagers de ce quartier.