Séance du 30 mars 2007 – Intervention générale sur la petite enfance
Nadine Garcia
Monsieur le Président, Cher(e)s Collègues,
Nous avions pu tous constater à l’occasion du résultat des Etats Généraux que les Altoséquanais avaient de fortes exigences en matière de petite enfance. Je rappelle que leur demande portait sur des solutions à la fois collectives (augmenter le nombre de places en crèches) et innovantes (financer le développement de nouveaux modes de garde plus souples) plutôt que sur des aides financières individuelles.
C’est pourtant cette dernière solution que vous privilégiez comme orientation concernant l’action du département en laissant au privé le marché prometteur de la petite enfance. Le désengagement actuel du conseil général en matière d’investissement et de fonctionnement pour le développement des structures collectives publiques est donc non seulement préjudiciable pour répondre aux besoins des familles du département, mais il va à l’encontre de ce qu’elles désirent !
Vous vous êtes désengagé sur plusieurs milliers de places dans des structures publiques, et en parallèle vous continuez de pénaliser les villes qui refusent la municipalisation des crèches départementales à travers les crédits accordés pour le financement de leurs structures d’accueil.
En 2002 était créée dans notre département une commission départementale de l’accueil des jeunes enfants des Hauts-de-Seine, devant favoriser, entre autres, le développement des modes d’accueil et leur adaptation aux besoins et contraintes des parents. En fait l’orientation que vous avez développée à consister essentiellement à encourager la création des structures privées à but lucratif.
Je tiens à redire combien nous trouvons choquant que le département en s’appuyant sur les fonds publics de la CAF et de l’Etat livre les activités de la petite enfance au secteur marchand.
Aujourd’hui vous annoncez 2074 places en crèche réalisées sans faire la part de celles qui sont privées et de celles qui sont publiques. Et pourtant, avec l’expérience nous avons pu voir des différences notables de fonctionnement.
Le Conseil général a mis en place une aide élargie, suite à notre intervention, pour une fois écoutée et entendue, (cela mérite d’être souligné) à l’ensemble des familles faisant appel à une nourrice agréée. Nous ne pouvons qu’en être satisfaits. Toutefois, le succès de cette initiative est aussi une preuve supplémentaire d’un déficit de places en structure collective qui ne permet pas un réel choix des familles en matière de garde de leur enfant.
La possibilité d’accueillir les enfants dans un réel service public de la petite enfance fait partie d’un réel projet de société ambitieux, permettant aux femmes d’avoir une activité professionnelle, d’assurer leur autonomie financière, et aux parents d’avoir un mode de garde sécurisé, offrant des activités d’éveil, d’apprentissage, de socialisation et à un coût financier supportable.
Pour notre part, nous continuons donc d’exiger que le département s’engage prioritairement dans une politique de développement des structures d’accueil dans le cadre d’un tel service public de qualité et qu’il prenne des initiatives fortes pour la formation de personnels en nombre suffisant. C’est ainsi que les familles pourraient enfin bénéficier d’un véritable choix concernant le mode d’accueil de leurs enfants, et que le département contribuerait à faire reculer les inégalités sociales et les discriminations entre les sexes.