SEANCE DU CONSEIL GENERAL 16 MARS 2007 – Groupe Communiste Question orale de Patrice Leclerc
Monsieur le Président Sarkozy,
Le 11 janvier dernier, les dirigeants du groupe Shell annonçaient la vente de leurs trois sites de raffinage en France. Ce changement de stratégie qui se fait une fois de plus au détriment des besoins humains et industriels ne sera pas sans incidence pour Colombes et plus particulièrement pour les 400 salariés du siège social.
Je voudrais ici, et avant toutes choses, m’associer aux salariés et à leurs syndicats. Avec eux, avec Michèle Fritsch et Roland Muzeau, sénateur qui les ont rencontrés, je vous demande, ainsi qu’à votre collègue le Ministre délégué à l’emploi et à l’insertion professionnelle, d’intervenir dans l’immédiat pour que Shell ne se défausse pas de ses obligations et entame un réel dialogue social. Et dans un second temps, et parce qu’il en va de l’avenir des salariés, de veiller à ce que les acheteurs des sites concernés soient à l’initiative d’un réel plan d’avenir, une réelle visée industrielle, ambitieuse, capable de pérenniser l’activité et de la développer.
Alors que le groupe Shell annonce pour 2006, un bénéfice record de 25,4 milliards de dollars, en hausse de 12% par rapport à 2005, sa direction a décidé un changement de stratégie, privilégiant une logique financière avant toute autre préoccupation d’ordre industriel ou d’emploi. Les salariés refusent de faire les frais de ce changement d’orientation et la menace de licenciements qui pèse en particulier sur les salariés du siège social où des emplois vont être supprimés et ce, alors même qu’une délocalisation vers la Pologne est à venir pour la fin de l’année 2007.
Monsieur le Président, vous souhaitiez faire de notre Département un laboratoire d’essai, en guise d’essai et depuis 2004 ce sont plusieurs entreprises et des milliers d’emplois qui ont soit été délocalisés soit été sacrifiés sur l’hôtel de la spéculation. L’emploi industriel souffre, souffre à Alcatel, à Aircel pour la ville de Meudon, à Helwet Packard à Issy les Moulineaux, Total à Levallois, Hispano et la Snecma à Gennevilliers, Thalès à Malakoff, Bagneux, Montrouge et Meudon.
Alors Monsieur le Président, je serais tenté de vous demander ce que le gouvernement comptera faire pour ces salariés. Tenté de vous le demander à vous, car en qualité de Ministre d’Etat, vous êtes solidaire de cette politique de l’UMP.
Ma question sera donc simple Monsieur le Président Sarkozy.
Comme avec beaucoup de salariés et d’élus de terrain, je ne me résigne pas à ce que progressivement notre Département abandonne toute activité industrielle. Notre Département, le plus riche de France, fort de nombreux atouts, à commencer par ses salariés et son savoir faire ne peut pas devenir progressivement un terrain de friche industrielle. Quelle réponse comptez vous apporter pour pérenniser l’emploi industriel dans notre Département ? Que comptez vous faire pour contrôler plus encore l’utilisation des fonds publics ? Nos engagements en matière de développement durable devraient nous imposer à travailler une proximité entre l’emploi et le domicile pour éviter les déplacements sources de pollutions. Il devrait nous pousser à travailler la responsabilité sociale des entreprises, car le développement durable c’est le respect de la nature et des personnes.