Intervention de Jacques Bourgoin sur le rapport 06.20 pacte Hauts-de-Seine, commune de Gennevilliers
Monsieur le Président, Cher(e)s Collègues,
Les dossiers de projet de rénovation urbaine, tant de Villeneuve que de Gennevilliers sont des dossiers importants pour notre département (je dis bien pour notre département et pas seulement pour les deux villes concernées)
Je me réjouis, bien sûr, qu’auprès des autres partenaires publics, le Conseil général prenne toute sa place notamment en approuvant la convention financière.
Il s’agit de projets ambitieux, projets auxquels il est normal que le département participe. Mais ceci certainement pas pour les raisons que j’entends trop souvent ici :
Celles qui pointeraient les erreurs urbaines ou politiques des années 50 ou 60
Celles qui montrent du doigt les cités HLM ou pire encore les habitants des cités HLM
Pourquoi cette situation ?
Quelques mots à partir de la réalité de Gennevilliers dont chacun sait ici qu’avec ses 43 000 habitants et 35 000 emplois est une ville importante du Nord des Hauts-de-Seine et un site économique majeur de la “ Boucle de la Seine ”.
Les nombreux terrains disponibles à proximité de Paris ont permis dans la première moitié du 20e siècle, un rapide essor industriel renforcé par la création du Port Autonome de Paris. Les grands-parents et les parents des Gennevillois d’aujourd’hui sont venus de province ou des pays du Maghreb pour travailler dans les grandes entreprises industrielles si utiles au développement de notre région.
L’habitat souvent de mauvaise qualité, puis les bidonvilles et les cités d’urgence ont été résorbés entre 1950 et 1975 par la construction de plus de 10 000 logements sociaux.
N’oublions pas les progrès immenses pour l’hygiène, la santé, la qualité de l’habitat que représentaient à cette époque les cités HLM. Mais l’enclavement urbain de quartiers comme le Luth ou la Cité des 3F aux Grésillons, s’est cumulé avec les conséquences désastreuses de la désindustrialisation.
Gennevilliers est une ville populaire – 69% d’ouvriers et d’employés – dont le taux de chômage ramené aujourd’hui à 15% est monté jusqu’à 22% dans les années 90.
Les Gennevillois ne demandent la charité à personne. Ils souhaitent comme ils l’ont fait pendant des dizaines d’années avoir toute leur place dans notre société dont ils se sentent de plus en plus exclus.
Ce qui nécessite en retour une politique cohérente et globale de développement.
C’est d’abord vrai pour les questions de l’emploi et les actions pour l’insertion économique
C’est vrai pour les questions de formation. C’est pourquoi après la reconstruction du lycée Galilée, nous attendons avec impatience le lancement de chantier le l’IUT dont la réalisation servira à de nombreux jeunes altoséquanais.
Mais permettez-moi une nouvelle fois de protester contre la suppression des bourses pour les étudiants. Ils sont plus de 200 à Gennevilliers habitants dans ses cités, dont la volonté et l’ambition sont remises en cause par la décision de la majorité de notre assemblée de supprimer leur bourse.
Catherine Margaté a remis ce matin les pétitions pour le groupe communiste.
Nombreuses ont été signées par ces jeunes Gennevillois. Il faut les écouter Monsieur le Président, c’est une mesure d’exclusion grave pour ces jeunes.
Sur le plan urbain, le travail de terrain engagé depuis 1982 à Gennevilliers, avec l’Etat produit des résultats déjà très significatifs.
Après 5 ans de débats poussés par le groupe communiste dans cette assemblée, notamment par mon ami Roland Muzeau, le Conseil général s’est engagé depuis 1992 dans ce travail inter partenaire avec la création de PACTE 92. Nous nous en sommes félicités.
Avec ce dossier PNRU, il s’agit de poursuivre le volet de transformation urbaine des quartiers du Luth et des Grésillons.
Sa réussite repose sur un partenariat fort auquel participe pleinement le Conseil général. Cette réussite nécessite aussi une démocratie élargie qui à Gennevilliers a permis sous des formes multiples d’associer 3000 de nos concitoyens pour enrichir ce projet. Ils en ont fait d’abord le projet humain, d’une ville moderne et populaire, dont le projet urbain marqué par l’ambition et la qualité est une déclinaison.
C’est cette démarche qui caractérise le dossier PNRU de Gennevilliers qui est décrit dans le rapport et qui concerne principalement le logement (reconstruction, démolition, réhabilitation, résidentialisation) l’aménagement d’espace public comme le parc Camille Ronce aux Grésillons, de nouveaux équipements publics comme le Centre culturel et social au Luth
Deux précisions sur le rapport :
La première, page 3 :
Les 627 logements reconstruits sont des logements sociaux PLUS CD et PLAI. Car, pour nous, le principe de 1 logement social construit pour 1 logement démoli est un principe intangible.
Par ailleurs, il y aura bien diversité des programmes de construction au-delà de ces 627 logements, notamment par des pro
grammes en accession sociale à la propriété.
La seconde remarque :
Les reconstructions ont lieu avant les démolitions parce que non seulement nous ne procéderons jamais par exclusion et nous demandons à chaque maire de faire de même. Mais aussi parce que la quasi-totalité des Gennevillois demandent d’être relogés à Gennevilliers et c’est notre fierté.
Pour conclure, vous permettrez de dire que le projet PNRU de Gennevilliers, comme celui de Villeneuve sont des projets en cohérence avec le développement de la Boucle Nord et que cela participe à l’avancée de tout le département.
Enfin un clin d’œil sur l’exclusion des territoires. Merci pour les enveloppes timbrées, avec de belles images des Hauts-de-Seine (Parc de Sceaux, Haras de Jardy, Ile de la Jatte).
Mais vous savez, les ateliers de la SNECMA à Gennevilliers où sont fabriqués les aubes des moteurs d’Airbus permettent aussi de belles photos de notre département.