Cher Marwan, cher camarade,
Le 15 avril 2002, vous avez été arrêté par l’armée israélienne. En quinze ans, la situation a changé en Palestine avec un gouvernement israélien de plus en plus à droite qui bafoue els droits des Palestiniens, mais votre combat, lui, n’a pas changé : libérer les Palestiniens du joug colonial et créer un Etat palestinien libre et démocratique, garantissant les libertés fondamentales.
Durant ces quinze dernières années, vous avez initié le Document des prisonniers palestiniens, vous vous êtes représenté aux élections législatives depuis votre cellule, vous avez appris plusieurs langues dont le français et avez écrit une thèse dans la prison d’Hadarim. Malgré l’enfermement, l’isolement et les conditions souvent inacceptables auxquelles vous êtes jusqu’à aujourd’hui confrontés, vous êtes, avec tous les prisonniers politiques palestiniens, dans une bataille juste et digne pour vos droits les plus élémentaires.
Le combat pour les prisonniers politiques palestiniens continue pour nous également en France. Nous préparons activement la délégation qui va tenter une nouvelle fois de vous rendre visite en novembre 2017. Cette délégation commence à prendre de l’ampleur : outre les villes du Réseau Barghouthi, des parlementaires français et européens nous ont contactés pour participer à cette initiative collective. L’AJPF fera aussi partie de la délégation. Pour donner encore plus d’ampleur à cette délégation, nous serons avec Fadwa, à Strasbourg le 16 mai, pour une initiative organisée au Parlement européen, avec la collaboration de Patrick Le Hyaric, Francis Wurtz et les élus Europe Ecologie, qui feront aussi partie du voyage. Je suis heureux de voir que la mobilisation continue et que la question des prisonniers politiques palestiniens n’est pas oubliée.
Par ailleurs, vous entamez une grève de la faim générale avec les prisonniers, pour dénoncer les conditions d’incarcération dans les prisons israéliennes. Bien entendu, nous vous soutenons dans cette initiative. Le Réseau Barghouthi a d’ailleurs écrit au président du Comité International de la Croix Rouge pour exiger que les conditions de vie des prisonniers soient améliorées. Nous exigeons la fin des pratiques d’isolement et des mauvais traitements, le suivi médical des prisonniers et des interventions chirurgicales, l’extension du droit de visite pour les familles. Le CICR doit également rétablir sa seconde visite auprès des prisonniers. Si les organisations humanitaires reculent, c’est une opportunité pour le gouvernement israélien de continuer ses traitements indignes envers les prisonniers. C’est pourquoi nous avons également interpelé Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, pour que la diplomatie française réagisse.
Cette grève de la faim est un appel à la résistance, résistance à l’occupation des terres et des esprits. Je sais que la société palestinienne est solidaire de votre action. Un peu partout, les Palestiniens sortent à nouveau pour s’exprimer sur les murs, pour envoyer des messages de solidarité.
Comme l’année passée, nous préparons l’arrivée d’une délégation de cinquante enfants de prisonniers pour le mois de juillet. Nous en ferons un moment fort avec une action collective à Paris et dans les villes du réseau qui participeront à l’accueil.
Je vous exprime à nouveau toute ma solidarité pour tous les combats que vous menez jusqu’à la libération de la Palestine.
Patrice LECLERC