Déclaration de Patrice Leclerc, président du groupe Front de gauche et citoyen-nes à la MGP
Après plus d’un an d’existence, et une réelle activité, la Métropole du Grand Paris est toujours l’objet de vifs questionnements.
La loi Maptam prévoyait qu’une loi, à adopter avant le 1er Janvier 2017, devait décider du mode d’élection des Conseillers Métropolitains pour 2020. L’échéance ayant été dépassée et compte tenu de la proximité prochaines élections nationales, la date limite a été repoussée au 1er Janvier 2019.
Si la décision dépendra du prochain gouvernement, ainsi que du parlement, l’actuel gouvernement privilégie un scénario extrêmement complexe d’une élection des Conseillers Métropolitains inspiré des élections régionales.
On veut nous faire croire que ce mode de scrutin serait plus démocratique mais c’est faux. Des communes pourraient ne plus être représentées au Conseil Métropolitain. Cette proposition écarte la Métropole de la logique intercommunale, éloigne un peu plus les élus des citoyens, ce qui serait dramatique à l’échelle de 7,5 millions d’habitants, peut-être plus si le périmètre de la Métropole venait à évoluer. C’est donc tout sauf une avancée démocratique, et nous contestons fermement ce projet.
Faire disparaître la logique coopérative équivaut à ajouter une nouvelle pierre à la disparition des Communes. Cela déprécierait les programmes municipaux adoptés par les électeurs pour rentrer dans une gestion entre une minorité et une majorité politique à l’échelle métropolitaine broyeuse des identités locales, potentiellement source de blocage pour les projets portés en coopération par les Territoires, par les habitants et leurs élus. Ce serait aller à l’inverse de l’aspiration de nos concitoyens à avoir prise sur les décisions, pouvoir agir en proximité.
Une autre voie est possible, il est même nécessaire de faire évoluer le statut de la Métropole et des Territoires pour renforcer la place des communes et des habitants, au sein d’une vraie structure de coopération intercommunale.
Le statut de la MGP pourrait évoluer en syndicat mixte ou en Etablissement public à statut particulier. Les Territoires doivent devenir des Etablissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre. Ils doivent conserver la CFE après 2020.
Dans cette logique, nous proposons de maintenir le lien entre les conseillers municipaux et l’élection des conseillers territoriaux et métropolitains et nous refusons toute idée d’élection du président de la Métropole au suffrage universel direct.