COMMEMORATION DU 19 MARS 1962 – 54 e ANNIVERSAIRE DE LA FIN DE LA GUERRE D’ALGERIE
Chèrs Anciens combattants,
Madame la Conseillère Départementale
Mesdames et Messieurs les Adjoints au Maire et Conseillers Municipaux,
Mesdames et Messieurs,
C’est avec solennité et émotion que nous nous réunissons, comme chaque année à la même date, pour commémorer, tous ensemble la fin des combats de la guerre d’Algérie.
Le 19 mars 1962, à midi, prend fin officiellement la guerre d’Algérie. La veille, étaient signés les Accords d’Evian entre le Front de Libération Algérien (FLN) et le gouvernement français. Cette date du 19 mars 1962 est synonyme de paix entre nos deux nations et fut accueilli avec soulagement des deux côtés de la méditerranée. C’est la seule date qui au regard de la réalité de l’histoire convient pour l’hommage que nous rendons à tous ceux, militaires et civils, qui sont tombés au cours de ces années de guerre. Cette date est le symbole d’un évènement historique qui a ouvert au peuple Algérien, la voie de l’indépendance.
Ainsi prenait fin une guerre coloniale qui ne disait pas son nom et tournait la page de la France comme puissance coloniale.
Le 3 juillet 1962, était proclamée l’indépendance de l’Algérie, après que 90 % des Français eurent approuvé les accords d’Evian lors d’un référendum organisé par le général de Gaulle le 8 avril de la même année. Les Algériens se prononcent pour l’indépendance de leur pays le 1er juillet 1962.
Ce n’est qu’en 1999, 37 ans plus tard, que l’assemblée Nationale reconnaitra que les évènements d’Algérie étaient bel et bien une guerre. Cette commémoration est la meilleure réponse face aux imposteurs de l’histoire qui mènent de dangereuses polémiques dans la presse.
Il est donc primordial de transmettre aux générations votre histoire, votre mémoire.
De 1954 à 1962, ce conflit a mobilisé deux millions de jeunes Français du contingent, appelés pour deux ans parfois plus. J’ai une pensée en ce jour commémoratif pour les sacrifices consentis par cette dernière génération qui a connu la cruauté de la guerre et des stigmates, souvent indicibles, qu’elle laisse.
27 000 soldats français tués, un millier de disparus, 1300 soldats morts des suites de leurs blessures, 300 000 sont revenus blessés.
500 000 Algériens ont perdu la vie, sur une population de 10 millions d’habitants.
Il faut aussi se souvenir des évènements tragiques survenus en France.
Le 17 octobre 1961, des Algériens venus de toute l’Ile-de-France et principalement de communes populaires comme Nanterre ou Gennevilliers, ont manifesté pacifiquement et sont morts, blessés, jetés dans la Seine, raflés et enfermés dans les camps avant d’être envoyés en Algérie où beaucoup y périront.
Nous voulons donc, à travers cette commémoration, honorer la mémoire de celles et ceux, militaires comme civils, français comme algériens, qui sont tombés sur le sol algérien.
A toutes ces victimes civiles et militaires
A toutes ces vies brisées de jeunes hommes qui ne se remettront jamais d’avoir été confrontés à de telles atrocités.
Cela mérite réparation.
Cette commémoration doit aussi être l’occasion de regarder vers l’avenir, en exprimant notre volonté d’apaisement et de réconciliation entre deux pays qui compte une si longue histoire commune et un même idéal, celui de la paix.
Nous sommes de ceux qui, nombreux à vos côtés, voulons cultiver cette mémoire.
Regarder vers l’avenir, c’est aussi traduire par des actes la reconnaissance que la Nation célèbre aujourd’hui en direction des anciens combattants, notamment pour leur retraite.
L’action de la FNACA en faveur des conjoints survivants des anciens combattants en Afrique du Nord a permis que les veuves dont l’époux était titulaire de la carte du combattant, se voient conférer des droits. Les revendications portées par le comité local, et son Président Monsieur Marchesnay sont des points d’appuis indispensables pour faire avancer les droits.
Cependant la situation financière des conjoints survivants des anciens combattants reste toujours aussi fragile. Et ce n’est pas le dernier vote du Conseil Départemental actant la suppression de la gratuité de la carte améthyste qui va arranger cette situation. Elsa Faucillon, Conseillère Départementale a été saisie de cette question par Monsieur Durand, Président du Comité Départemental des Hauts de Seine. Malgré l’action de Madame la Conseillère Départementale, la majorité de droite présidée par Monsieur Devedjian à maintenue la suppression de cette gratuité. Nous le regrettons.
Enfin, nous sommes dans l’attente d’une réponse au courrier que j’ai adressé à Monsieur le Préfet concernant le maintien dans les Hauts de Seine de l’ONAC, organisme qui assure un service de proximité et de qualité, malgré une baisse regrettable de ses effectifs.
Notre municipalité partage les préoccupations des anciens combattant et de leurs famille, au regard de la reconnaissance des sacrifices consentis et des devoirs moraux et matériels de notre nation.
Il est de notre devoir de ne jamais laisser place à l’oubli ou au repli sur soi.
Notre volonté commune est forte et nous nous devons, chaque jour, d’agir pour construire un monde de respect mutuel, de reconnaissance et du droit de chaque peuple et nation de décider de son devenir.
Mesdames, Messieurs,
Que cette manifestation soit pour Gennevilliers un témoignage de notre volonté de paix et d’espérance.
Je vous remercie d’avoir participé à cette commémoration.