Monsieur le Premier Ministre,
Je tiens à vous dire mon profond regret du choix du Gouvernement d’abandonner l’encadrement des loyers sur l’ensemble du territoire français comme le préconisait la loi DUFLOT. En effet, sa restriction d’application à l’unique Capitale ne va pas permettre d’atteindre l’objectif visée par la loi : maitriser le coût des loyers et ainsi permettre aux familles de se loger.
Les montants de loyers sont certes élevés à Paris. Cependant, certaines communes de la petite couronne connaissent des montants de loyers plus hauts que dans certains arrondissements parisiens. C’est le cas à Vincennes, Boulogne-Billancourt. De très nombreuses autres villes de la petite couronne ont également subies ces dix dernières années des augmentations extrêmement importantes du montant des loyers. Les familles modestes ne peuvent plus de loger en proche banlieue. Elles continuent à être contraintes à éloignement.
C’est le cas à Saint Denis ou à Montreuil, où mes amis Didier Paillard et Patrice Bessac ont dénoncé la semaine dernière l’abandon de la loi ALUR. Je m’associe à la demande que l’expérimentation de l’encadrement des loyers puisse se faire sur l’ensemble du territoire métropolitain, à l’échelle des 212 communes. J’interviendrai pour que la loi ALUR s’applique partout en Ile-de-France où frappe la crise du logement, partout où des familles consacrent parfois la moitié de leur revenu pour se loger.
Si toutefois, malgré les demandes de généralisation, vous mainteniez votre choix d’appliquer de façon différenciée l’encadrement des loyers, je vous demande de bien vouloir rendre cette mesure applicable à Gennevilliers.
Depuis ce matin, Madame Emmanuelle Cosse et Monsieur Jean-Paul Huchon ont également fait savoir qu’ils étaient favorables à une application sur Paris et les trois départements de la petite couronne. Vous le savez, l’exigence de la mise en œuvre de la Loi ALUR dépasse cependant largement les frontières de la Région parisienne puisque des voies se sont fait entendre à Lille, Annemasse, Grenoble…
L’action de l’Etat en faveur du Droit au logement doit nécessairement intervenir dans la politique des loyers en investissement massivement dans l’aide à la pierre et en agissant pour l’encadrement des loyers. Ce sont des mesures de justice sociale pour les femmes et les hommes, des mesures favorables aux équilibres territoriaux. Elles doivent être menées par le Gouvernement et non laissées aux aléas du marché qui aboutissent à la spéculation immobilière et à l’exclusion.
Dans l’attente de votre réponse,
Je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l’assurance de mes sentiments les meilleurs.
Patrice LECLERC