11/04/2014 intervention sur le PDI-RE

SEANCE DU CONSEIL GENERAL DU  11 04 2014 GROUPE COMMUNISTE  ET CITOYEN

INTERVENTION DE NADINE GARCIA – Rapport 14.39 PDI-RE ANNEE 2014

 Monsieur le Président, Cher(e)s Collègues

Les années se suivent et malheureusement se ressemblent pour les personnes au chômage. Ainsi 2014 sera une fois de plus une année où  le nombre de personnes privées d’emploi sera encore élevé. En France, en effet le taux de chômage est à ce jour à 10,2%. On compte 3 608 700 personnes au chômage en catégorie A (sans aucune activité), et 5 236 300  (toutes catégories).

Dans les Hauts de Seine nous ne sommes pas épargnés. Nous sommes le 3ème département en Ile de France, après Paris et la Seine Saint Denis, à compter un nombre important de demandeurs d’emploi : 76 800 (chiffre février 2014).

 

Toujours dans notre département, 38 771 foyers percevaient le rSa en décembre 2013 contre 36 701 en  2012. (4ème place en Ile de France).

Aussi en pleine période de crise, avec un chiffre aussi important et en augmentation, on serait tenté d’imaginer, que la priorité des priorités pour le Conseil général devrait être de faire un effort sans précédent en matière d’insertion pour faciliter le retour vers l’emploi. Que son objectif premier devrait être d’offrir le plus large éventail d’actions de soutien aux personnes qui en sont écartées !

Notre Conseil Général a les moyens de remplir ses missions de solidarité et de répondre aux besoins des populations les plus fragilisées.

En ce qui concerne les EDAS, la mutualisation des services que vous opérez conduit à diminuer l’offre de service public et aboutit à une surcharge de travail considérable qui plonge le personnel dans le désarroi. Depuis l’année passée, votre politique ne change pas, vous ne remplacez toujours pas le personnel parti en retraite.

Vous ne mettez ni les moyens humains ni les moyens financiers pour accompagner sérieusement et efficacement les allocataires du rSa. Et les salariés qui manifestent aujourd’hui témoignent une nouvelle fois de cette situation insupportable, mais vous ne voulez toujours pas les entendre !

Le groupe communiste et citoyen ne cesse de faire des propositions construites à partir d’un travail collectif effectué avec des demandeurs d’emploi, des syndicats, des travailleurs sociaux et des associations d’insertion.

Tout d’abord, les acteurs de l’action sociale dans notre département dénoncent une totale opacité dans vos choix en matière d’insertion et le manque de concertation.

Alors que dans cette période difficile pour nombre de foyers, il serait important de travailler dans la concertation avec les allocataires eux-mêmes qui savent mieux que quiconque ce qui leur faut, ce qui leur manque, avec les syndicats également, les travailleurs sociaux et les associations d’insertion qui œuvrent quotidiennement pour un retour vers l’emploi et qui sont sur le terrain en permanence, vous n’avez toujours pas mis en place d’instance de concertation.

Vous réunissez une fois par an un comité de pilotage des espaces insertion, je vous demande, Monsieur le Président, que des conseillers généraux et des élus des communes puissent y assister.

La prise en charge de l’ensemble des allocataires n’est pas assurée. En effet, du fait d’avoir établi une distinction entre les allocataires du rSa et de les avoir fractionnés en 3 catégories, en profils dites-vous, vous vous exemptez d’un accompagnement des allocataires de Profils 3 au seul motif qu’ils seraient proches de l’emploi ! Orientés ainsi vers Pôle Emploi, nous n’avons à leur sujet plus aucune indication sur leur suivi, ni aucun chiffre. Quand on sait que les gouvernements successifs n’ont jamais donné les moyens à Pôle Emploi pour remplir correctement sa mission, on ne  peut que s’inquiéter ! Les effectifs n’ont jamais été renforcés, alors qu’une crise profonde sévit dans notre pays. Le résultat, c’est qu’actuellement les allocataires ne sont reçus qu’une à 2 fois par an parce que le personnel de Pôle Emploi doit suivre chacun désormais plus de 300 personnes à la fois par mois au lieu de 70 environ précédemment.

Nous n’avons pas non plus de données sérieuses quant au suivi des familles monoparentales avec un enfant de moins de 3 ans, qui sont accompagnées par la CAF. C’est tout aussi regrettable.

 En ce qui concerne les espaces insertion, nous réaffirmons qu’ils permettent de  faciliter l’inscription et l’orientation des allocataires et nous apprécions positivement votre décision d’augmenter leur nombre de 11 à 13 mais je vous rappelle que vous ne continuez à ne les financer qu’à hauteur de 70%, laissant 30 % à la charge des communes alors que c’est une compétence pleine et entière du Conseil général.

Concernant les fiches actions du PDI-RE, permettez-moi quelques remarques : :

« Il faut lever les freins sociaux faisant obstacle à une démarche de recherche d’emploi »,  

Nous sommes d’accord !

1- Mais où sont les projets de construction de logements sociaux (PLAI) qui permettraient une mise à disposition de logements sociaux à grande échelle pour les allocataires du rSa.

Pourtant nous ne cessons de le dire ici le logement est le 1er pas vers l’insertion, c’est fondamental pour un nouveau départ, pour avoir enfin des perspectives d’avenir des projets et sa propre reconstruction dans la sécurité.

2- L’accompagnement vers les soins est essentiel, et je sais que le CG apporte des solutions ; mais allez-vous réellement renforcer les équipes des espaces insertion  qui rencontrent certains publics désespérés et en souffrance psychiques. Il est essentiel que des psychologues viennent à leur rencontre pour les soulager et leur apporter les outils nécessaires pour accueillir ces publics. Il faudrait mettre en place des permanences pour ces professionnels dans les EI.

3- Enfin, les modes de garde doivent être facilités par le Conseil Général pour permettre la recherche d’emploi des allocataires, puis leur faciliter le retour à l’emploi

 Concernant l’« Accès à la qualification »

Nous le savons tous, l’absence de qualification est fortement pénalisante sur les chances d’accès à l’emploi. Il faut faciliter son accès.

Pour certaines formations, le nombre de places est très insuffisant. On nous signale que l’offre pour la formation « transports » se limite à seulement 2 cessions par an pour 15 places à chacune d’entre elles et c’est loin d’être assez.

Accéder à la  formation hôtesse de caisse est un véritable parcours du combattant : on impose aux allocataires du RSA d’assister à une séance d’information collective puis de vivre une mise en situation, de suivre une préparation au test et tout cela sans certitude d’obtenir de poste ni de contrat de travail à temps complet).

Quant à la formation « espaces verts », elle est semble t-il très sélective.

Enfin, quand un projet professionnel nécessite le permis B, alors l’allocataire du RSA doit financer cette formation ; Si, comme vous l’affirmez, le rôle du CG est de lever les freins pour le retour à l’emploi et que le permis est une des conditions d’embauche dans nombre de métiers, sa prise en charge par le conseil général est incontournable. S’il n’est pas financé, nous mettons les personnes en difficulté. Je sais que vous n’aimez pas les comparaisons mais je vous informe que le CG du 94 le finance dès qu’un allocataire a un projet professionnel nécessitant d’être en possession du permis.

Concernant la fiche « Accéder à l’emploi
 »

Je tiens à souligner que vous ne financez plus de nombreuses actions collectives comme par exemple les ateliers de transfert de compétences, de redynamisation ou les ateliers de préparation pour un entretien, ce temps est désormais pris sur celui des conseillers ! Et vous ne financez plus non plus les salles ressources pourtant indispensables pour de très nombreux allocataires.

Vous le savez nous ne voterons pas en faveur du contrat unique d’insertion. Même si cela peut éventuellement aider certains allocataires à reprendre contact avec le monde du travail. Dans bien des cas il y a un abus manifeste de la part des entreprises qui embauchent des allocataires à moindre coût et elles en profitent assurément, car nous payons à leur place ! Lors de la séance du mois de février, j’ai signalé des difficultés rencontrées avec La Poste, l’entreprise avec laquelle le CG a passé un accord. Mme GODIN avait reçu à ma demande en février dernier des personnes qui avaient été abusées par cette entreprise.

J’en profite pour dire que je n’ai toujours pas reçu la convention qui lie le CG à La Poste alors que vous aviez déclaré en séance que cela ne devait pas poser de problème !! Que j’ai demandé un bilan précis de ce qui se passe dans le groupe de La Poste et un autre sur les contrats dans les secteurs marchands et non marchands en général (10 février 2014), nous n’avons rien reçu.

Concernant l’action « Créer son activité »

Nous rappelons que la création d’activité nécessite un accompagnement individuel après la validation du projet. Or, c’est loin d’être le cas.

Par ailleurs, cette année encore, je ne vois pas dans ce rapport de décisions pour engager une campagne autour du non recours aux droits.

Enfin, je terminerai mon intervention en abordant l’APRE. Il est évidemment regrettable que le gouvernement ait, depuis un an, supprimé toute aide. L’APRE prenait en charge les coûts de paiement des transports, de la garde des enfants, des vêtements professionnels ; après une reprise d’activité.

Beaucoup d’allocataires ont du refuser un emploi, une formation voire repousser la date de création de leur entreprise. C’est injuste et révoltant !

Le PDI-RE que vous nous proposez est loin de répondre aux besoins d’un nombre d’allocataires du RSA en croissance. Vous continuez à refusez toute concertation sur une compétence majeure du département, nous ne voterons donc pas ce rapport.

Je vous remercie.

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