SEANCE DU CONSEIL GENERAL DU 1er juillet 2005
Orientations de la politique culturelle départementale
Intervention de Patrice leclerc
Monsieur le Président Nicolas Sarkozy, Chers collègues,
Le groupe communiste votera ce rapport car il y a des progrès.
Je profite de ce rapport pour féliciter les services du département pour le travail qu’ils font dans ce domaine.
Et dans ce domaine comme dans bien d’autres, le problème n’est pas dans l’activité des services comme vous semblez souvent vouloir le faire entendre, Monsieur le Président, mais dans les politiques que la majorité de cette assemblée leur demande de mettre en œuvre. Dans les politiques, ou dans les ordres et contre ordre qui sont faits.
Ainsi, nous ressentons une différence qualitative entre vos propos sur la culture lors des séances sur les Etats généraux, la séance sur les orientation budgétaire de mars 2005 où nous avions exprimé nos désaccords et inquiétudes et aujourd’hui avec ce rapport d’orientation. Nous aurons la prétention de penser que notre groupe n’y est pas pour rien !
Nous notons une différence d’appréciation de votre part sur la place de la culture dans notre département. Après avoir revendiqué que ce n’était pas une priorité départementale, car non décidé comme telle lors des états généraux, et l’avoir affiché budgétairement, vous indiquez dans ce rapport que la politique culturelle du Département « se donne de nouvelles ambitions et soit clairement identifiée comme l’une des priorités de notre collectivité », qu’elle « est un élément central de l’identité des Hauts-de-Seine » .
Nous notons positivement que vous indiquez "que cette politique nécessitera des moyens supplémentaires" qui devront être inscrits au budget supplémentaire de 2005 et au budget primitif de 2006 ». Nous serons cependant attentifs à ce que cette annonce ne soit pas simplement la transcription budgétaire de votre proposition, vieille de plus de dix ans dans cette assemblée, de créer une salle de type « Zénith ». Nous sommes pour cette proposition, mais elle ne constitue pas pour nous l’alpha et l’oméga de nouvelles ambitions culturelles et ne doit donc pas masquer une éventuelle baisse du budget de la culture.
Nous notons aussi que Chorus est maintenu aussi dans sa forme décentralisée avec la production de 40 à 50 spectacles dans les villes du département. Il serait bien que l’on puisse rajouter à l’affirmation que « la programmation de ces lieux et du chapiteau sera élaborée et définie par le Département », l’idée d’une petite concertation avec les villes où il y aura production des spectacles. Mais peut-être que cela tombe sous le sens ! Plus largement, le groupe communiste ne souhaite pas que le département s’interdise d’aider au développement d’initiatives de proximité, car nous devons aussi aider à développer des dynamiques locales, être proche des gens.
Nous notons positivement qu’il est mis un bémol à la notion que vous avez tant décliné du «qui paye décide» par la précision « une politique de co-production d’un spectacle sera maintenue en fonction des propositions des théatres. » Nous pensons que c’est vraiment une très bonne chose que cette formule «qui paye décide» soit bannie du rapport sur les orientations culturelles. En effet, comme nous vous le disions le 25 mars dernier, « c’est une chose de vouloir que l’aide du département aux productions culturelles soit visible et reconnue, il peut être souhaitable que le département co-produise des œuvres, mais il serait inacceptable que les aides départementales pour le fonctionnement de lieux de création soient conditionnées à l’aval du département sur leur contenu, leur sens ».
Nous notons aussi que la Fête du livre n’est plus un alibi de valorisation artificielle de votre pôle universitaire, mais un moment de valorisation de celui qui paye : le département.
Vous le voyez Monsieur le Président, nous pointons des progrès notables avec ce rapport. Des progrès à chaque fois que vous ne mettez pas en œuvre ce que vous avez annoncé précédemment. Ce sont donc ces reculs qui font avancer les choses : vous défaites ce que votre majorité a fait sous le mandat précédent, puis vous refaites la politique précédente avec un peu plus de centralisation, un peu plus de communication.
Comme je ne voudrais pas terminer mon propos sur une note par trop négative, nous voulons souligner combien nous trouvons intéressantes les actions développées dans le cadre de l’ "Education artistique et culturelle du jeune public". Il y a certainement là, en plus de l’intérêt, en elle-même de cette programmation, une ossature sur laquelle pourrait prendre corps une politique territoriale culturelle se fixant pour objectif politique de réduire la fracture sociale dans notre département en terme d’appropriation de la culture sous toutes ses facettes par tous les habitants.