Communiqué de l’ANECR – association nationale des élu-es communistes et républicains
Un an après sa mise en place par le gouvernement de droite, la journée de carence en cas d’arrêt maladie ordinaire confirme son caractère inique, injuste et inefficace. Alors que les indicateurs de santé au travail sont alarmants dans la fonction publique territoriale, cette mesure conduit nombre d’agents publics, particulièrement les plus vulnérables parmi les bas salaires, à ne pas s’arrêter lorsqu’ils sont malades.
L’ensemble des agents subit cette pénalisation financière comme un véritable affront d’autant que les économies annoncées ne sont pas au rendez-vous.
Pénaliser les agents lorsqu’ils sont malades n’a jamais résolu les problèmes d’organisation du travail, d’absentéisme et de santé. Il serait plus judicieux de développer une médecine de prévention de qualité.
Le changement de majorité présidentielle et parlementaire intervenu au printemps dernier a fait naître des attentes légitimes chez les personnels ; et ce, d’autant que le nouveau gouvernement s’est engagé à abroger ce dispositif qualifié par la Ministre, Marylise Lebranchu, elle-même, d’« insidieux, purement politique, destiné à stigmatiser les fonctionnaires ».
Après des années de rigueur sur les effectifs, les salaires, les conditions de travail et de remise en cause des services publics, les fonctionnaires sont exaspérés et déçus.
Ils l’ont exprimé à l’occasion de la journée de mobilisation nationale du 31 janvier. L’ANECR soutient les revendications légitimes portées, à cette occasion, telle la revalorisation des rémunérations par l’augmentation du point d’indice, bloqué depuis 3 ans et qui a reculé de 13,28% en 12 ans par rapport à l’indice des prix.
L’abrogation de la journée de carence figurait en bonne place des exigences portées le 31 janvier ; mais c’est dès l’ouverture, à l’automne, de la conférence sociale, que toutes les organisations syndicales de fonctionnaires ont revendiqué unanimement le retrait de la mesure et qu’elles ont été soutenues par des élus de collectivités de gauche.
Déjà, un certain nombre de collectivités dirigées par la gauche dans sa diversité, soit n’ont pas mis en application cette mesure, soit l’ont suspendue.
Elles demandent désormais au gouvernement d’abroger, dans les plus brefs délais, ce dispositif inadmissible. Ne pas défaire cette loi qui stigmatise et culpabilise les agents de la fonction publique n’est pas acceptable.
L’ANECR appelle tous les élus locaux, les parlementaires de gauche, les salariés de la fonction publique, les représentants du personnel, les syndicats à agir, ensemble, pour l’abrogation de la journée de carence et pour la garantie de conditions de travail et de santé des agents publics conformes au bon fonctionnement des services publics dont nos concitoyens n’ont jamais eu autant besoin.