618 384 élus en France : une chance pour la démocratie

admin
Actualités générales

L’hébdo Cerises m’a demandé de commetre son édito. Vous pouvez le lire ci dessous et télécharger le reste de Cerises, très interessant, plus que l’édito...

Les révolutionnaires que nous sommes ne sont pas attachés au maintien de l’ordre existant. Bien au contraire. Nous voulons changer le monde, changer les institutions pour redonner le pouvoir aux citoyennes et citoyens. Nous ne sommes donc pas pour le statu quo. Mais nous ne prenons pas la proie pour l’ombre !

Quand Nicolas Sarkozy pousse la réforme des collectivités territoriales « pour simplifier le mille-feuille institutionnel », nous ne sommes pas dupes, il vise deux objectifs : rediriger l’argent qui lui échappe encore vers le privé et transformer les collectivités en relais des politiques d’austérité de l’État libéral, en remplaçant la politique par de la «bonne gouvernance».

Je ne suis un spécialiste ni des finances, ni de la réforme territoriale mais je comprends ce que veut dire supprimer “la clause de compétence générale” aux communes, ou à toute autre collectivité. C’est simple : quoi qu’auront voté les électeurs, quels que soient votre projet et votre programme, vous ne pourrez plus intervenir en dehors des compétences réglementaires. C’est la fin de la politique, par la fin de la possibilité d’expérimentation politique, d’originalité de gestion. On pourra faire “plus” ou “moins” – et ce sera souvent moins ! -, mais on ne pourra jamais faire autre “chose” et “autrement”. Il s’agit là d’un dangereux
recul démocratique qui transformerait les élus locaux en simple relais de l’appareil d’État, en sous-préfet. Qui alimenterait le bipartisme d’alternance.

Toutes les réformes, sous couvert d’un évident besoin de coopération, de simplification, aspirent vers le haut les lieux de décisions, d’arbitrage politique, éloigne de la proximité avec les citoyens. Certains veulent faire croire qu’il y a trop d’élus en France et que cela coûte cher. A l’inverse je pense que les 618 384 élus en France (soit un élu pour 104 habitants) sont une chance pour le débat démocratique. Ces élus coûtent moins cher à la société que les boursicoteurs et sont bien plus utiles. Plutôt que de diminuer leur nombre, il faut organiser la multiplication de cette expérience citoyenne par la limitation du nombre et du cumul des mandats, favoriser les confrontations politiques…
Et créer des droits nouveaux pour les citoyens-usagers et les salariés.

La liberté d’action des collectivités est à défendre et étendre. Cela doit aller de pair avec une réforme qui redonne une autonomie fiscale aux collectivités, qui organise des péréquations de ressources pour lutter contre les inégalités territoriales. La liberté d’agir a besoin de moyens financiers.

Patrice Leclerc
Conseiller général des Hauts-de-Seine

lire Cerises en entier

Laisser un commentaire