Jeudi 1 avril 2010 à 18h22
PARIS (AFP) – Ségolène Royal a déposé à l’INPI les marques « fête de la fraternité », « ordre juste » et « université populaire » mais a décidé jeudi de retirer cette dernière appellation, face à l’émoi de chercheurs et d’associations qui s’indignaient de cette « marchandisation du savoir ».
Selon le site de l’INPI (Institut national de la Propriété industrielle), l’ex-candidate PS à la présidentielle a déposé le 15 janvier les appellations « université populaire », « universités populaires », « universités populaires participatives », « université populaire de la fraternité » pour le compte de son association Désirs d’avenir.
La présidente de la région Poitou-Charentes a entrepris cette démarche par « souci de protection ». Kamel Chibli, secrétaire général de Désirs d’avenir, a expliqué, dans un communiqué, que cette démarche « motivée par l’éthique » visait à empêcher « l’utilisation commerciale ou peu scrupuleuse de cette appellation ».
Mais elle a entendu l’émoi des chercheurs, selon son entourage, et a décidé « dans les prochains jours » de retirer la marque « université populaire » de l’INPI.
Le collectif « Indépendance des chercheurs » s’était ému de la protection d' »université populaire »: « Jusqu’où iront la marchandisation du savoir, la privatisation du patrimoine intellectuel et la participation active du monde politique dans ce processus de démolition », ont interrogé ces chercheurs sur leur site.
Un secrétaire de l’université populaire des Hauts-de-Seine, Patrice Leclerc, s’est dit également sur son site « consterné ». « De quel droit pouvez-vous +acheter+ le label Université populaire? appellation qui appartient au patrimoine français de l’éducation populaire », écrit dans une lettre à Mme Royal M. Leclerc, par ailleurs conseiller général de Gennevilliers.
Outre la marque « université populaire » et ses déclinaisons, Mme Royal a déposé la marque « Fête de la fraternité » dont deux éditions ont eu lieu (Zénith de Paris en 2008 et Montpellier en 2009). Elle a également déposé la marque « ordre juste », concept utilisé lors de sa campagne présidentielle.